"Il va se passer quoi ?" : au Qatar, les ouvriers étrangers regardent les derniers matchs de la Coupe du monde tout en ayant peur pour leur avenir
Selon France Info :
Il est presque 18 heures et le camion-benne a terminé son service. Comme chaque soir depuis le début de la Coupe du monde, son chauffeur l'a joué stratégique : il l'a garé pile en face de la télévision du Nouralarab. La minuscule épicerie, plantée en plein cœur de la gigantesque zone industrielle de Doha (Qatar), est une adresse que se refilent les ouvriers amateurs de ballon rond. "L'arrière du camion, c'est un peu la tribune présidentielle", pouffe Mohamed, Sri Lankais de 21 ans, tee-shirt rouge souillé par le sable. Pour en profiter, c'est premier arrivé, premier servi. Il y a foule, ce vendredi 9 décembre : une quinzaine de travailleurs sont montés sur la remorque pour regarder les deux matchs du soir, et une centaine d'autres sont assis en tailleur à même la terre.
Les ouvriers en claquettes ont fini le travail, ceux en chaussures de sécurité vont bientôt y retourner. On joue la 35e minute de Croatie-Brésil quand une navette blanche passe au ralenti. Irash, "petite main" originaire du Bangladesh, salue tout le monde de la main avant de s'engouffrer dans le véhicule, chasuble orange sur le dos. L'installation électrique tient de l'exploit. Tout heureux de pouvoir dépanner, le gérant, Akilesh, a scotché les fils et posé l'écran sur le présentoir de bonbonnes d'eau. "Ça attire du monde. La plupart des gens n'ont pas de télé chez eux. Normalement, on ferme à 23 heures. Mais là, exceptionnellement, on laisse allumé toute la soirée."...........