Montpellier Métropole en Commun janvier 2023 : traduction occitan
L’élan poétique d’Adeline Yzac
L’autrice Adeline Yzac publie aux éditions Reclams, Pas pour rien, un singulier et étonnant recueil de poésies, dans lequel se tressent le français et l’occitan… Quand la langue interroge la langue.
Exergue : « Le poème voudrait atteindrentoucher au point où le mot fait défaut »
Délicat, en couverture une œuvre de la plasticienne Patricia Stheeman, ainsi s’offre tout en finesse le nouveau recueil de poésies que publie l’autrice Adeline Yzac aux éditions Reclams. Pas pour rien rassemble trente courts poèmes - français et occitan enchâssés - qui questionnent notre alliance avec la langue. « Enfant, j’entendais parler le français et l’occitan, je me suis construite avec ces deux langues et à la croisée de cet insolite tressage », confie Adeline Yzac, née à Simeyrols, à une enjambée de Lascaux. Elle laisse les mots surgir de son palais, littéralement en occitan « le ciel de la bouche », les attrape au vol et nous les insuffle furtivement à un rythme percutant. « Il y a cet élan et voici que le poème parait : moqueur, chagrin, vigoureux, bavard, pointilleux… Par pour rien, c’est aussi, de rien, de quelque chose, il y a une raison… Comment une langue fait percussion sur le corps, parfois violemment, parfois délicatement. La langue agit comme si je n’y étais pas », explique l’autrice : « J’ai des chasseurs le goût du braconnage et de l’affût ; des cultivateurs, le geste de retourner la langue ; des écrivains, la joie de l’étude assidue ». Adeline Yzac a publié une cinquantaine d’œuvres, dont En corps et en corps (2019, éditions Musimot), De quelle couleur sera le bébé (2021, Alice éditions) ou Fille perdue (2021, La Manufacture de Livres), roman sur les mutilations faites aux femmes au XIXe siècle en Europe et dont l’intrigue commence à Montpellier. Adeline reçoit lors de chantiers d’écriture, en individuel, « un à un », les personnes qui souhaitent travailler leurs écrits et ouvre de loin en loin son jardin de lecture à des auteurs à l’articulation de la littérature et de la psychanalyse. Prochain jardin de lecture, le 14 janvier à 16h, avec Dominique Berthon.