Des tapis d'excellence à Pierresvives
La Savonnerie de Lodève déroule ses tapis
Des tapis d’exception fabriqués à la Savonnerie de Lodève vont être exposés à pierresvives, en octobre. Une première à Montpellier qui rend hommage aux savoir-faire séculaires des liciers lodévois.
Douze tapis d’excellence, classique, contemporain ou berbère, vont être présentés pendant quatre mois à pierresvives. Ces œuvres d’art ont toutes été produites à la Savonnerie de Lodève, seule annexe française de la Manufacture nationale de la Savonnerie des Gobelins, à Paris. « Nous montrons toute la palette des tapis, du plus simple au plus complexe au fur et à mesure que les lissiers et lissières sont montés en compétence », explique Sylvie Desachy, directrice des archives, à pierresvives.
Œuvres imposantes
Cette exposition met en valeur, par le biais de photographies, de témoignages oraux, de vidéos le travail exceptionnel de ces artisans capables de tisser de grands tapis classiques pour les palais de la République ou les musées nationaux comme Versailles. Ils répondent aussi à des commandes comme reproduire à l’identique un tapis abîmé et créent des tapis contemporains. « Le mobilier national achète une œuvre originale, un tableau ou une aquarelle, qui est reproduit à Lodève sur un tapis », explique Sylvie Desachy. Comme le Yacoub exposé ici, dernière pièce tissée à Lodève et dont la tombée a eu lieu à la Savonnerie, en juin dernier. Il reproduit “Bey” une œuvre imposante de l’artiste libanaise Paola Yacoub qui représente un dessin des fouilles archéologiques au centre de Beyrouth après la guerre civile. « Tout un travail est fait avec l’artiste et le lissier pour adapter l’œuvre avant le tissage, le processus prend des années », confie la directrice. On verra aussi “les Moutons”, tapis emblématique de François-Xavier Lalanne, ou “Hommage à l’utopie de Ledoux”, de Matali Crasset, designer industriel française.
Histoire de couleur
Evolution de la technique, histoire de la Savonnerie jusqu’à aujourd’hui, travail de création… Cette exposition retrace également l’histoire des femmes harkies entrées aux Ateliers au début des années 60. Elle montre enfin la tradition drapière et textile de Lodève, aux XVIIe et XVIIIe siècle. Les archives de l‘Hérault possèdent une collection exceptionnelle d’échantillons du XVIIIe siècle conservés dans un dispositif qui préserve la fraîcheur des couleurs. Ces tissus sont présentés dans l’exposition et un focus est fait sur la technique de la teinture. « La problématique a très peu évolué : comment obtenir une teinture, comment arriver à faire des nuances et faire en sorte que les couleurs tiennent dans le temps. » Le nuancier, à l’abri aux archives, va être présenté lors de cette exposition dont la couleur est le fil conducteur.
Du 19 septembre au 18 janvier 2020.