L’œuf et la poule : Comment prolonger la vie sans maladie ?

Le 18 octobre 2019, le congrès Futurapolis santé se déroulait à l’Opéra Comédie. L’une des présentations, concernant la recherche sur la longévité de la vie sans maladie a retenu toute l’attention du public héraultais.

Directeur de l'Institut méditerranéen des Sciences de la vie de Split en Croatie, M. Miroslav Radman, lauréat d’une dizaine de prix nationaux et internationaux, présentait les résultats de ses travaux scientifiques.


A l'origine du questionnement, une boîte de corned beef 

L’histoire débute en 1956, à la suite de la découverte par un GI, militaire américain d’une boîte de Corned Beef, fortement irradiée. A l’ouverture, cette conserve aurait dû être stérile et pourtant une bactérie s’y trouvait. Sous l’effet de la radiation, la bactérie s’est décomposée et pourtant elle a su reconstruire sa propre ADN en respectant le schéma d’origine. De la mort clinique elle a su ressusciter.

Mais quel lien peut-il y avoir entre cette bactérie et la longévité de la vie ?

La protéine bien sûr ! Serait-il possible que nos protéines soient capables de réparer nos cellules malades, de rallonger la durée de vie de 20 à 30 ans sans maladie ? Depuis une quarantaine d’année, M. Radman biologiste généticien de renom s’est fixé comme objectif de comprendre et d’exploiter les spécificités des protéines pour reconstruire l’ADN. Persuadé que le vieillissement est lié à l’oxydation de nos cellules.

« Comment travailler sur cette protéine ? La prédisposition aux maladies, appelé « mutation silencieuse », est un petit changement d’un acide aminé qui ne lèse personne, le bébé est en pleine santé, mais on a pu démontrer que cette petite modification (polymorphisme) augmente significativement la sensibilité à l’oxydation de la protéine. Chez certains animaux marins tout petits d’un millimètre, ils survivent même s’ils ont été extrêmement irradiés. Si on réussit à protéger mes protéines, je vais ralentir mon vieillissement. » déclare M. Miroslav Radman.

Le corps humain comprend 22 000 espèces de protéines, dont une centaine intitulée « chaperonne » qui contrôle la structure de chaque protéine, et réparent les petits défauts. Aujourd’hui, on connaît le séquençage des gènes pour repérer les faiblesses. En faisant une copie du gène, on l’isole pour éviter de l’exposer au travail. Ce gène va servir de plan pour construire de bonnes protéines. Puis, on utilise la machine « ribosome » et on reproduit de bonnes protéines. En les réinjectant, elles se répliquent et réparent les gènes défectueux.

Si la cause de toutes les maladies vient de l’oxydation des cellules, et qu’il soit possible de réparer ces gènes en manipulant leur protéine, alors nous pourrions envisager une médecine préventive et régénérative qui prolongerait la vie sans maladie.

N’hésitez pas à consulter la vidéo en ligne, et le schéma que présente M. Miroslav Radman, « Protéome – Génome, le problème c’est la poule » !

Carole, publié le 2 novembre 2019