Comment le cyclisme féminin a-t-il évolué depuis que vous avez raccroché en 2015 ?
Il a beaucoup évolué. Ça n’a plus grand chose à voir avec ma pratique du cyclisme professionnel qui n’avait finalement rien de professionnel. À l’époque, je n’étais pas rémunérée, je devais avoir un boulot à côté. Aujourd’hui, le salaire minimum a été instauré par l’Union cycliste internationale (UCI). Ça a été la plus grosse révolution au sein du peloton et ça a permis d’augmenter le niveau des coureuses. Il y a aussi beaucoup plus de sponsors et de plus en plus de courses retransmises à la télévision. J’ai la chance de pouvoir en commenter plusieurs sur France TV. Et je peux vous dire qu’on s’éclate autant à suivre du cyclisme masculin que féminin.
Marion Rousse en 5 dates
1991 : naissance à St Saulve (Nord)
2011 : passe coureuse professionnelle
2012 : sacrée championne de France de cyclisme sur route
2015 : devient consultante à la télévision
2021 : nommée directrice du Tour de France féminin
Cependant, d’un point de vue économique, le cyclisme féminin reste fragile…
Oui, il est toujours fragile mais il évolue d’année en année. C’est là où notre course est importante parce que le Tour de France, c’est une caisse de résonance pour le cyclisme féminin. Le fait que la course soit retransmise dans plus de 190 pays dans le monde et qu’elle soit vu par des millions de téléspectateurs, c’est une chance inouïe et c’est surtout la possibilité de voir des partenaires s’investir encore un peu plus dans le sport féminin en général, et le cyclisme en particulier. Ces investisseurs peuvent nous permettre d’être plus fort financièrement et, ainsi, de franchir encore un cap.
Quatre étapes seront courues en Occitanie, que représente notre région pour la sportive que vous êtes ?
C’est une région qui me rappelle beaucoup de souvenirs, avec notamment les ascensions dans les Pyrénées, pratiquement les plus belles étapes du Tour.
Tour de France Femmes 2023 : 4 étapes sur 8 en Occitanie
26 juillet, 4e étape : Cahors (46) / Rodez (12)
27 juillet, 5e étape : Onet-Le-Château (12) / Albi (81)
28 juillet, 6e étape : Albi (81) / Blagnac (31)
29 juillet, 7e étape : Lannemezan (65) / Tourmalet - Bagnères de Bigorre (65)
Toutes les informations sont à retrouver sur le site dédié au Tour de France Femmes.
La Région Occitanie est partenaire du maillot de la combativité, quelles valeurs véhicule-t-il ?
La combativité, c’est un prix très particulier dans une compétition sportive, où finalement, on ne récompense que le vainqueur, que le résultat. Le maillot de la combativité va mettre en lumière des concurrentes qui sont vaillantes, qui donne tout jusqu’au bout, sans jamais rien lâcher. La combativité, c’est vraiment un état d’esprit. C’est avoir la niaque, comme on dit ici, et avoir envie de dynamiter la course.
Vous dites que le cyclisme a façonné votre vie. En quoi a-t-il fait de vous la femme que vous êtes aujourd’hui ?
Pour moi, le sport, c’est vraiment l’école de la vie. J’ai commencé le vélo très jeune, première course à l’âge de 6 ans. Et maintenant, même si je ne le pratique plus en compétition, ma passion pour le cyclisme reste omniprésente dans ma vie, à travers mon métier de consultante à la télévision et de directrice du Tour de France féminin. Le sport de haut niveau forge le caractère. On apprend à ne rien lâcher, à s’endurcir. Ça m’aide encore aujourd’hui et je sais que ça m’aidera toute ma vie.
L’Occitanie vibre au rythme des compétitions cyclistes
La Région est partenaire officiel de la Grande Boucle féminine avec le Prix Occitanie de la combativité. Elle accompagne également les 10 000 licenciés et les 220 clubs d’Occitanie au travers de ses dispositifs. Elle soutient enfin de nombreuses courses se déroulant sur le territoire régional : la Route d’Occitanie, l’Étoile de Bessèges ou encore le Tour international féminin dans les Pyrénées.