J'étais gueule rouge à Mèze - 1er volet

Gueules noires, ça vous dit quelque chose : le Nord, les corons, le charbon, la mine… un travail pénible, dangereux… effectué aussi par des femmes et des enfants… Germinal… des luttes ouvrières implacables, des grèves… pas que du bonheur ! Si maintenant, au jour où je vous parle, cher visiteur, je vous dis qu'à Mèze des mineurs ont vécu, travaillé, vous allez ouvrir de grands yeux et même vous demander si j'ai quelques problèmes de santé. En cherchant un peu, du côté des cheveux gris ou des crânes dégarnis vous aurez une confirmation cinglante :

- Et qu'un peu qu'il y a eu des mineurs à Mèze ! Au plus fort de l'activité, 160 salariés et leur famille étaient concernés. Ce n'était pas du charbon mais de la bauxite, le minerai principal de l'aluminium.

Pour ce premier volet sur une activité qui débuta, en France, à la fin du XIXeme siècle voici quelques précisions :

  • La bauxite contient de 40 à 60 % d’oxyde d’aluminium hydraté mélangé à de la silice et à de l’oxyde de fer. C’est ce dernier qui donne sa couleur rouge caractéristique à la bauxite.
  • Le nom de « bauxite » vient du village des Baux-de-Provence des Bouches-du-Rhône (France). Le minéralogiste Pierre Berthier analysa le minerai en 1821.
  • La bauxite de la région de Mèze était exploitée par deux compagnies : Alusuisse et Péchiney. Cette dernière entreprise était implantée dans le secteur à LA ROUQUETTE (1969-1978), plus grand gisement d'Europe et à MONTPLAISIR à partir de 1977.

Thau Info a rencontré Rémy MARTIN, mineur retraité, "puits" de renseignements et de documents. Pour lui, ce fut une époque formidable ! Avec cette gueule rouge qui a occupé tous les postes de la profession, nous vous proposons de revenir sur un passé très proche malgré tout puisque les dernières extractions datent de 1988.

Rémy, qui rêve, avec d'autres compagnons, d'installer "à ciel ouvert" le Musée de la Mine, va nous guider tout au long de notre enquête. Tout d'abord, un peu d'histoire. Le canton de Mèze eut ses premières mines de bauxite dès 1874 et furent exploitées pendant plus d'un siècle. Ci-dessous, la tour de chargement située au bord de la Nationale 113, près de Bouzigues. Le minerai partait pour Salindres (Gard) où il était traité chimiquement afin d'obtenir l'alumine.

Photo : Rémy Martin. Minerai à l'état brut.

 


Prochain volet : J'étais gueule rouge à Mèze (2) : géographie des lieux du secteur.