courrier des lecteurs

Sauvons nos maisons et nos familles en protégeant des incendies le Parc mitoyen Natura 2000 à Montbazin. Par Christian Puech.

Sauvons nos maisons et nos familles en protégeant des incendies le  Parc mitoyen Natura 2000  à Montbazin.

Par Christian Puech.puechCapture d’écran 2022-07-26 205701

"Partout dans le Var et  dans d’autres départements les préfets ont  interdit l’accès aux massifs forestiers comme l’Estérel, les Maures ou  Canjuers… Nous demandons depuis des années qu’il en soit de même l’été à Montbazin pour le parc Natura 2000 situé au nord du village où des pins ont été plantés après l’incendie de 1980 qui avait ravagé  la forêt de Château Vert.

 

   Depuis l’ouverture au trafic de la déviation de Montbazin des camping-cars viennent y passer  la nuit et souvent y abandonner leurs déchets. Nous n’avons rien contre les campeurs mais ce Parc n’est pas une aire adaptée pour camping-cars de passage,   au bout de la déviation il y a une aire de covoiturage goudronnée. Il n’est pas normal que la nuit des voitures  montent dans ce parc où elles n’ont rien à y faire,  en empruntant des accès pas même carrossables.   Ce parc se trouve sous le vent du Mistral et de la Tramontane ce qui aggrave les risques en cas d’incendies pour  les  nombreuses familles avec enfants qui habitent  juste au-dessous.

 

En 1981 encore,  il y  existait  à Château Vert une forêt centenaire où sous la Tramontane les arbres ondulaient comme une grande houle sur  l’océan  Pacifique. C’était magnifique.  On y croisait   le soir quelques grands Ducs. Ils devaient mesurer ailes repliées au moins 80 cm de longueur et vous regardaient de leurs grands yeux étonnés en faisant pivoter  à 360 degrés leur grosse tête ronde.  Depuis l’incendie de 1981 ces animaux protégés  ont disparu,  comme la plupart des insectes. En 2018, nous eûmes à faire face à  plus d’incendies dans ce secteur qu’en Amazonie en proportion des surfaces considérées. En 2019, le thermomètre était monté à 47 degrés et  le feu avait détruit 70 hectares de garrigues,  brûlé le bâtiment de l’usine d’emballage d’œufs et   détruit toutes les ruches d’un apiculteur. Avec tous ces incendies, les pesticides et les déchets sauvages, 90 % des insectes ont disparu y compris les couleuvres, lézards osselets et  batraciens et oiseaux. La nature est devenue aussi silencieuse qu’un cimetière.   En 2020, un incendie s’étendant sur 3 km de Poussan à l’entrée de Montbazin avait brulé des maisons ainsi qu’un élevage de chèvres.

 

Cette année les incendies accentuées par le réchauffement climatique exponentiel, ravagent plusieurs régions françaises et à Montbazin où le risque est connu et très important  cet été,  ce parc n’est même pas interdit aux camping-cars, voitures, et l’objet d’aucune surveillance pas même vidéo. La  température oscille en ce moment  entre 37 et 40 degrés,  deux départs de feu ont eu lieu les jours précédents à Montbazin,   le risque d’incendie est donc considérable, d’autant  que  le Mistral est si fort qu’il hurle comme un loup  dans les  chênes verts. Quelle haute fonction faut-il occuper ou que faut-il faire pour être entendu des autorités dans  cette partie du Midi ? 

 

À quoi cela sert de planter et de soigner comme des enfants de arbres remarquables,  qui captent  le CO2 et  embellissent la nature,  si c’est pour les voir brûler en quelques minutes comme des torches ?

 

Depuis le 24 mai 2021, jour où j’ai été agressé et laissé pour mort à Montbazin pour avoir réalisé  une vidéo d’un camion déversant des déchets dans la nature, je suis  restés silencieux. Mais ce matin  26 juillet 2022, un important incendie  vient de se  déclarer à Gignac il a déjà détruit 800 hectares et s’est propagé jusqu’au massif d’ Aumelas qui jouxte  le  Parc Natura 2000 de Montbazin. La fumée pénètre dans nos maisons et les brindilles de cendre tombent alentour  depuis plusieurs heures, elles parviennent  même jusqu’à Sète 1o km plus au sud de Montbazin.   Maintenant on ne peut plus se taire !

 

 Nous demandons donc instamment à Monsieur le préfet de l’Hérault Hugues Moutouh de faire interdire d’urgence pour l’été le Parc Natura 2000 de Monbazin  afin de  protéger les personnes et  les  biens qui sont à proximité.

 

Par avance nous le remercions."

                                                                Christian Puech,

                                                               explorateur-écologue-photographe,

                                                              président de l’assoc. « Témoins au bout du monde ».

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 21 mai c’est "Fête de la nature" à POUSSAN.

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Rendez-vous ce samedi 21 mai de 9h30 à 18h non-stop dans le magnifique parc du "Jardin des Frères" en face de l'école Véronique Hébert, Chemin des Frères, à Poussan ou la MAIRIE organise sa 1ère fête de la nature avec un beau programme ! 

 

J'aurai personnellement le plaisir de vous présenter et d'animer un stand sur le lombricompostage avec 2 modèles de lombricomposteur en situation, c'est-à-dire « en fonctionnement ». (Ou comment soulager sa poubelle de 200 kg de déchets à l’année) et obtenir du compost et un fertilisant gratuitement 

Par ailleurs cela deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2024. 

 

A cette occasion une promotion de 10% vous est offerte par « VERS LA TERRE » société bien connue de Pézenas et créatrice du lombricomposteur Made in France « City Worms ». (À commander directement sur leur site) port gratuit 

Que ce soit sur un balcon ou pour votre jardin, toutes les solutions sont possibles.  

 

Par ailleurs SETE AGGLOPOLE MEDITERRANEE présentera également « in situ » un « Composteur de jardin en bois » avec possibilité de s’inscrire directement à leur stand pour le commander gratuitement si vous habitez sur une des 14 communes de de l’Agglopôle…  

Le programme de cette fête est en P.J. 

A samedi 21 mai entrée gratuite et de nombreuses animations y compris pour les enfants... 

à bientôt...

 

Georges Cantin

Janine Léger, membre de l'ANPROMEVO s'exprime au sujet du "19 MARS 1962, ET LA FIN DE LA GUERRE D'ALGÉRIE

Janine Léger, membre de l'ANPROMEVO s'exprime au sujet du "19 MARS 1962, ET LA FIN DE LA GUERRE D'ALGÉRIE
(Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l'OAS)

"Il y a soixante ans, le 18 mars 1962, les accords d'Évian étaient signés, suivis le lendemain de l’entrée en vigueur du cessez- le-feu en Algérie.
Deux mois plus tard, le 12 mai 1962, mon père Mohamed Henry Yessad était assassiné par l'OAS alors qu'il se rendait à son bureau à la Préfecture de Mostaganem, rejoignant ainsi, dans un triste  décompte, 2 700 victimes des crimes commis par cette organisation factieuse.
Dans une volonté de réconciliation mémorielle, le Président de la République a passé commande à l'historien Benjamin Stora d'un rapport circonstancié sur la colonisation et la guerre d'Algérie, et il est juste de rendre un hommage officiel à toutes ces victimes que l'OAS a frappées jusqu'au plus haut sommet de l'État. Parce que ce sont des faits historiques et que l'Histoire doit être enseignée sans fard. Parce que c'est le seul moyen de permettre la cicatrisation des plaies qui sont encore ouvertes des deux côtés de la Méditerranée.
Je veux citer ici les propos du Président de la République :
"Ce travail de mémoire, de vérité et de réconciliation, pour nous-mêmes et pour nos liens avec l’Algérie, n’est pas achevé et sera poursuivi. Nous savons qu’il prendra du temps et qu’il faudra le mener avec courage, dans un esprit de concorde, d’apaisement et de respect de toutes les consciences".
C'est en effet la seule voie possible "pour que vivent la paix civile et la paix des mémoires", selon les mots de Jean-François Gavoury, Président de l'ANPROMEVO."
 
 
Janine Léger, membre de l'ANPROMEVO
 
 

Ce 8 Mars, journée internationale des droits des femmes, Janine Léger donne la parole à deux jeunes femmes rencontrées dans la rue

Ce 8 Mars, journée internationale des droits des femmes,  Janine Léger veut céder la parole à deux jeunes femmes rencontrées dans la rue. Leur témoignage est simple et direct et ce qu'elles demandent mérite d'être entendu.
 
 
Appelons les Jessie et Nathalie.
 
Jessie
"J'ai 26 ans. Je n'ai pas de parents, ils m'ont mise à la DDASS (aujourd'hui ASE). J'ai rencontré mon père pour la première fois à l'âge de 9 ans. Il était SDF. J'ai été mariée 2 fois. J'ai un petit garçon de 7 ans dont on m'a retiré la garde. Je suis à la rue depuis 8 mois, depuis ma sortie de prison pour vol.
 
Nathalie
J'ai 41 ans, j'ai eu mon premier enfant à 16 ans puis un deuxième et j'ai vraiment assuré jusqu'à sa majorité. Mon frigo était toujours plein parce que je faisais les poubelles ou je glanais. Et puis j'ai fait un burn out. Je suis à la rue depuis 8 ans maintenant et j'ai fait au moins 20 squats depuis.
 
 
Jessie
J'ai un début de cirrhose et des problèmes dentaires. Mon père était alcoolique et je le suis aussi.
Nathalie
Dans la rue, nous sommes presque tous alcooliques, à cause du froid. Et puis ça occupe, et ça fait rire...
J'ai la maladie de Verneuil alors je n'ai pas beaucoup de défenses immunitaires. Et puis j'ai aussi la maladie du béton (rires)! Personne ne la connaît celle-la mais nous l'avons tous! Ce sont des plaques dures qui se forment sur les fesses, à force de rester assis sur le béton...
Jessie
Dans les douches communes, on attrape souvent des mycoses. Moi je me douche toujours avec des sandales en plastique.
Nathalie
Faire la manche, c'est pas facile. Il faut faire des efforts pour parler, plaisanter, se montrer agréable avec les gens. Moi je vouvoie tout le monde. Quand tu es par terre, tu as intérêt à vouvoyer....
Jessie
Moi je n'ai pas le courage. Des fois c'est quand je dors que je ramasse le plus. Quand je me réveille, je vois des fois 10 ou 15 euros dans ma soucoupe !
Nathalie
Le monde de la rue met tout le monde au même niveau. Il n'y a pas de jugement entre nous mais il faut toujours être sur ses gardes, surtout nous, les femmes.
Jessie-Nathalie
On est agressé psychologiquement et physiquement, c'est-à-dire sexuellement. Certaines femmes arrivent à se défendre mieux que d'autres. Des fois on se rend moche exprès pour avoir la paix.
Cet hiver, il y avait des jeunes, c'étaient pas des SDF, qui ont jeté plusieurs fois nos affaires dans le canal ou dans les poubelles, pour s'amuser.
Mais le plus dur dans la rue, c'est la nuit, le froid, le vent, la pluie.
Jessie
Moi je préfère dormir sous un escalier avec des rats plutôt que dehors.
Nathalie
Il y a un mois, j'ai fait une hypothermie. J'ai passé la journée sous perfusion à l'hôpital et puis je suis retournée dans la rue. Des fois, je dors dans des buissons.
Jessie
Certains commerçants sont solidaires. On leur donne un coup de main et ils nous donnent de la nourriture. Surtout dans la rue Honoré Euzet.
Nathalie
Moi c'est un resto "à emporter" de la rue Mario Roustan qui m'apporte ce que les clients ne sont pas venus chercher.
Jessie-Nathalie
Sans abri, c'est difficile d'avoir beaucoup d'affaires. On met tout dans un sac qu'on transporte avec nous. Dans certaines villes, il y a des vestiaires pour les sans abris, c'est bien.
On peut trouver à manger et aussi des vêtements mais on manque surtout de sous-vêtements et de produits d'hygiène. Rester propre c'est important. Mais c'est difficile. On n'a pas toujours accès aux douches. Dans certaines, l'eau qui coule est froide. Les autres, à Victor Hugo sont fermées à cause des travaux. On a besoin de lingettes nettoyantes.
Oui le plus dur pour nous, c'est l'hygiène, surtout quand on a nos règles.
Nathalie
Les toilettes publiques sont parfois fermées et là, tu es obligée de faire tes besoins dans la rue. Je le fais parfois entre deux voitures. Pas le choix...
Jessie-Nathalie
La vie dans la rue, dans la journée tu t'y habitues, surtout quand tu as pratiquement connu que ça.
Mais dormir dehors, c'est dur. Et quand tu trouves un squat, tu as toujours peur d'être agressée ou d'être délogée.
Jessie
Ce que j'aimerais, c'est avoir une petite caravane.
Nathalie
Moi j'aimerais bien avoir un appart.
Jessie-Nathalie
Ce qu'on voudrait surtout, c'est être respectées. C'est notre droit."
 
Propos recueillis par Janine Léger

Réaction de Janine Léger au sujet de l'accueil des Sétois en difficulté

Réaction de Janine Léger au sujet de l'accueil des Sétois en difficulté
 
"Interpellée il y a quelques années par le collectif Sète Terre d'Accueil afin de se porter volontaire pour l'accueil des réfugiés qui fuyaient la Syrie, la Municipalité, par la voix de son Adjointe en charge du CCAS, avait répondu que sa compétence consistait à se préoccuper d'abord et avant tout des sétois en difficulté. Nous constatons avec plaisir l'évolution qui la conduit à prendre part aujourd'hui au mouvement de solidarité engagé en faveur des réfugiés ukrainiens. Dommage que dans le même temps, l'intérêt déclaré pour les sétois les plus en difficulté ne soit pas vraiment suivi d'effets, malgré les appels répétés des associations mobilisées autour des personnes sans domicile fixe pour une mise à l'abri de nuit."
 
Janine Léger (membre du collectif Sète Terre d'Accueil, de la Cimade, du Droit au Logement)

Un de nos lecteurs cède Son matériel de prises de vue vidéo.

Suite à un futur déménagement à l’étranger, un de nos lecteurs cède mon matériel de prises de vue vidéo.

L’unité de reportage DVCam SONY comprend :

 

 OLYMPUS DIGITAL CAMERA

1 caméra SONY DSR-300AP avec sa valise de transport,

1 objectif CANON VCL 718 BX

1 Micro caméra SONY

1 bloc chargeur et 2 batteries BP – L60A

1 bloc alimentation secteur pour la caméra

1 Minette (micro-torche) Ultralight Anton Bauer

1 perche pour micro

1 pied VINTEN 5 pour caméra avec sa housse de transport

2 cassettes vierges HDV SONY ………

 

1 torche LTM Pro 250 et sa batterie LTM S 895 avec caisse de transport

 OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

Ce matériel est en très bon état et il est visible à Marseillan en prenant rendez-vous au : 06 14 41 16 01

 

Pris estimé :450 euros à débattre.

 

 contacter au 06 14 41 16 01

 

 

VILLAGES HERAULTAIS

Touristes attention

Si vous marchez en regardant le sol, pour sûr vous éviterez de mettre les pieds sur les déjections canines ; Si vous levez les yeux, vous verrez vraisemblablement un fatras de câbles au-dessus de votre tête ; Peu de villages de l’Hérault échappent à la règle des rues sales avec pour principal décor.... LES SACS POUBELLES accrochés aux façades ! 

Il est plus facile de faire les photos que de passer de longues heures à les nettoyer de tout ce qui ne devrait jamais apparaître dessus.

Deux vidéos du même village, dont une avec des photos nettoyées des pollutions visuelles. 

L'Hérault possède un beau patrimoine, et c'est bien regrettable qu'on en prenne si peu soin.

Les dépôts sauvages inflammables s’accentuent dans l’Agglo

Nouvelle vague de déchets sauvages à Montbazin
                                                                                                                

Les dépôts sauvages inflammables s’accentuent dans l’Agglo
 
A Montbazin, l’écologue Christian Puech, lance une nouvelle alerte. L’association « Témoins au bout du monde » qu’il dirige vient de  déposer une plainte au Procureur pour atteinte à l’environnement ( n° de P.V. 00944-2021).
 
Depuis plus de 20 ans des déchets inflammables sont déversés tout autour du village mitoyen des garrigues et donc du Parc Natura 2000, au bas duquel  les vignerons se battent pour produire un vin biologique. « C’est triste de voir les derniers cistes roses en fleurs que les grecs admiraient au milieu des déchets »  La Véne qui se jette dans le bassin de Thau est toujours encombrée de déchets ou plastiques.PUECHKMKML¨L


   Christian Puech précise :

« L’été  2018 il y a eu plus d’incendies au nord du Bassin de Thau qu’en Amazonie en fonction des superficies considérées  mettant en danger les biens et les personnes » avait comptabilisé l’explorateur Christian Puech.  Pour la journée mondiale de nettoyage de la planète l’association n’avait pu enlever  qu’un pour cent des déchets, Midi-Libre avait relayé cette l’action d’intérêt général.  Maintenant c’est par camions à bennes que les déchets sont déversés.
 
    Le nouveau maire fait ce qu’il peut et « Témoins au bout du monde » soutient son  action. La brigade de l’environnement épingle bien sur  certains monticules de déchets des panneaux informant qu’une enquête a été ouverte, sans résultat connu à ce jour.  Les pouvoirs publics semblent  dépassés ?
Avec le déconfinement en juin et juillet les gens vont consommer, les déchets inflammables vont augmenter alors qu’avec le réchauffement climatique la température peut  monter au dessus de 46 degrés et les incendies risquent d’être terribles ..."
 
« Témoins au bout du monde » avait proposé des éléments de solution mais aucun n’a été retenu selon l’association et les déchets augmentent, cela pose question ? L’association avait proposé que la surveillance soit accentuée avec divers moyens y compris techniques et que l’accès des véhicules aux massifs forestiers soit limité par une barrière, comme cela se fait dans le Var .
« Témoins au bout du monde » avec une association partenaire  pourrait  s’occuper pour l’Agglo   de l’enlèvement des déchets comme cela se fait par contrat dans certaines Métropoles."PUECHDSC_0346
 
Et Christian Puech rajoute :

"Il y a aussi un gros travail  pédagogique  à faire et surtout il y a  un dialogue entre les  cultures  à ouvrir d’urgence. Nous sommes un pays multiculturel mais  la discrimination et les préjugés sont encore très grands. Il ne faut incriminer  ou stigmatiser personne et se garder d’être manichéen.  La majorité  des habitants et petites entreprises du village qui vivent dans la périphérie  vont à la déchetterie ou  brûlent eux-mêmes les déchets comme on peut le constater."
 
Et il conclut : "Ouvrir enfin un dialogue entre les cultures est donc  indispensable pour le vivre ensemble. Ce dialogue entre les cultures est justement l’objet  de « Témoins au bout du monde » que l’explorateur Christian Puech a entamé avec les peuples autochtones d’Amazonie.  Et comme sa vision apartisane va du global au local, il y a  probablement  pour l’Agglo  et la Région une opportunité pour avancer enfin sur ces problématiques insolubles depuis plus de 20 ans. « C’est triste de constater que les bons  projets  écologiques d’intérêt général intéressent rarement ceux qui ont le pouvoir »".
 
 

Déclaration Jean-Claude GAYSSOT - En soutien de la pétition d'Axel Khan

Jean-Claude GAYSSOT Ancien Ministre déclare soutenir la pétition d’Axel Khan Médecin, Président de la Ligue Nationale Contre le Cancer, lancée le 2 février dernier pour une mobilisation solidaire et universelle contre la pandémie de Covid-19.

 

‘‘C’est un acte citoyen et responsable que nous devons tous adopter afin d’enrayer la propagation de cette pandémie que ne cesse depuis plus d’un an maintenant au niveau mondial. J’ai décidé de soutenir et d’appeler à soutenir la pétition lancée par Axel KAHN :

Pour une coordination mondiale de la vaccination Covid pour tous : humanité et sécurité

Si vous la croyez juste n’hésitez pas.’’

Jean-Claude GAYSSOT

La gloire de Brassens par Hervé Le Blanche.

Hervé Le Blanche communique au sujet de l'année Brassens

"2021 devait être l'année Brassens. Il a tiré sa révérence il y a quarante ans. Il naquit il y a 100 ans, en 1921. Sous l'impulsion de la municipalité de Sète, spectacles (carte blanche à François Morel), animations autour d'un bateau-scène devaient se succéder en hommage au poète sétois. Brassens aurait-il approuvé le fracas des trompettes de la renommée ? Pour certains, elles sonnent un peu trop fort, ces "divines trompettes"."

 

"Certes, l'étoile Brassens scintille au firmament des artistes et des poètes. Cet astre-là fascine toujours. Dans la brochure éditée il y a peu par les Journaux du Midi, il est rappelé qu'il fut primé, huit fois, dès 1954 (prix Charles Cros) pour "le parapluie", même prix en 1963 pour les 10 ans de Brassens, Grand prix de l'Académie française 1967 et même Trophée numéro un d'Europe 1 pour l'album jazz avec Moustache (1979). Chaque année, de multiples festivals célèbrent son œuvre. Et, signe des temps et témoignage de sa notoriété, ses manuscrits ont une telle valeur, atteignant de tels prix, que la ville de Sète n'a pu acquérir même la moitié de la "Supplique". Il est vrai que l'artiste de la rue de l’Hospice a su atteindre l'universel. Traduit en plus de 100 langues, il parle l'éternel idiome de la jeunesse. Il est aujourd'hui des "papi" qui chantent à leurs petits-enfants "le parapluie" ou "les sabots d'Hélène". Il inspire paraît-il le rap. Le tout sans cesser d'observer rimes et prosodie."

 "Alors pourquoi être réticent quant à l'hommage au grand Georges ? C'est qu'il est une part de la personnalité de "Jo" qui prête le flanc à la critique. Il n'a eu de cesse d'attaquer les institutions, écrivant même dans "la route aux quatre chansons" : "étranger sauve toi d'ici/où l'on donne l'alarme/aux chiens et aux gendarmes". Et il y avait eu "hécatombe" et les "morts aux lois, vive l'anarchie". Bien. Mais celui qui se voulait "la mauvaise herbe", celle qu'on ne met pas en gerbe, ne cherche pas à échapper au S.T.O. dont les réfractaires, disent les historiens, gonflèrent les rangs des maquisards. Certes, il s'évada avec la complicité de René Falet. Mais il ne fit rien pour lutter contre l'occupant, même si, nous dit-on, il n'avait pas compris ce qui était en jeu dans la seconde guerre mondiale. Selon lui, les résistants ne voulaient que changer de maître et de chaînes, pas s'en débarrasser."

 

"A vouloir garder les mains trop blanches, on n'agit pas beaucoup. Ne pas agir en 1939-1945 aurait révolté un Victor Serge, sans parler des anarchistes espagnols. Cela doit-il être célébré ? On peut en douter, même si Brassens a su écrire une poésie exigeante et populaire. Cela, c'est la gloire de Brassens."

Hervé Le Blanche

La position d'Alain Badiou, philosophe, sur la pandémie virale…

"J’ai toujours considéré que la situation actuelle, marquée par une pandémie virale, n’avait rien de bien exceptionnel. Depuis la pandémie (virale aussi) du Sida, en passant par la grippe aviaire, le virus Ebola, le virus Sars 1, sans parler de plusieurs grippes, voire du retour de la rougeole, ou des tuberculoses que les antibiotiques ne guérissent plus, nous savons que le marché mondial, combiné à l’existence de vastes zones sous-médicalisées et de l’insuffisance de discipline mondiale dans les vaccinations nécessaires, produit inévitablement des épidémies sérieuses et dévastatrices (dans le cas du Sida, plusieurs millions de morts). Hormis le fait que la situation de la pandémie actuelle frappe cette fois à grande échelle l’assez confortable monde dit occidental – fait en lui-même dépourvu de signification novatrice, et appelant plutôt des déplorations suspectes et des âneries révoltantes sur réseaux sociaux –, je ne voyais pas qu’au-delà des mesures de protection évidentes et du temps que mettra le virus à disparaitre dans l’absence de nouvelles cibles, il faille monter sur ses grands chevaux. 

Au demeurant, le vrai nom de l’épidémie en cours devrait indiquer qu’elle relève en un sens du « rien de nouveau sous le ciel contemporain ». Ce vrai nom est SARS 2, soit « Severe Acute Respiratory Syndrom 2 », nomination qui inscrit en fait une identification « en second temps », après l’épidémie de SARS 1, qui s’était déployée dans le monde au printemps 2003. Cette maladie avait été nommée à l’époque « la première maladie inconnue du XXIe siècle ».  Il est donc clair que l’épidémie actuelle n’est aucunement le surgissement de quelque chose de radicalement nouveau, ou d’inouï. Elle est la deuxième du siècle dans son genre, et situable dans sa filiation. Au point même que la seule critique sérieuse adressée, aujourd’hui, en matière prédictive, aux autorités, est de n’avoir pas sérieusement soutenu, après Sars 1, la recherche qui aurait mis à la disposition du monde médical des moyens d’action véritables contre Sars 2. C’est du reste une critique grave, qui dénonce une carence de l’Etat dans son rapport à la science, rapport essentiel dans la situation présente. Mais ceci est passé…

En attendant, je ne voyais donc rien d’autre à faire que d’essayer, comme tout le monde, de me séquestrer chez moi, et rien d’autre à dire que d’exhorter tout le monde à faire de même. Respecter sur ce point une stricte discipline est d’autant plus nécessaire qu’elle est un appui et une protection fondamentale pour tous ceux qui sont les plus exposés : bien sûr, tous les soignants, qui sont directement sur le front, et qui doivent pouvoir compter sur une ferme discipline, y compris des personnes infectées ; mais aussi les plus faibles, comme les gens âgés, notamment en Ephad ; et encore tous ceux qui vont au travail et courent ainsi le risque d’une contagion. Cette discipline de ceux qui peuvent obéir à l’impératif « rester chez soi » doit aussi trouver et proposer les moyens pour que ceux qui n’ont guère ou pas de « chez eux » puissent cependant trouver un abri sûr. On peut ici penser à une réquisition générale de certains hôtels, et à la constitution de « brigades » de jeunes volontaires pour assurer par livraisons le ravitaillement, comme cela s’est déjà fait, par exemple à Nice.

Ces obligations sont, il est vrai, de plus en plus impérieuses, mais ne comportent pas, du moins à un premier examen, de grands efforts d’analyse ou de constitution d’une pensée neuve. Elles sont de l’ordre de ce qui fut nommé « le secours populaire ».

Mais voici que vraiment, je lis trop de choses, j’entends trop de choses, y compris dans mon entourage, qui me déconcertent par le trouble qu’elles manifestent, et par leur inappropriation totale à la situation, à vrai dire simple, dans laquelle nous sommes. Trop de gens qui, comme me le fait remarquer Elisabeth Roudinesco, songent moins à combattre efficacement la tragédie qu’à en jouir.

Ces déclarations péremptoires, ces appels pathétiques, ces accusations emphatiques, sont d’espèces différentes, mais toutes ont en commun, outre justement une secrète jouissance, un curieux mépris de la redoutable simplicité, et de l’absence de nouveauté, de la situation épidémique actuelle.  Ou bien elles sont inutilement serviles au regard des pouvoirs, qui ne font en fait que ce à quoi ils sont contraints par la nature du phénomène. Ou bien elles nous ressortent la Planète et sa mystique, ce qui ne nous avance en rien. Ou bien elles mettent tout sur le dos du pauvre Macron, qui ne fait, et pas plus mal qu’un autre, que son travail de chef d’Etat en temps de guerre ou d’épidémie. Ou bien elles crient à l’événement fondateur d’une révolution inouïe, dont on ne voit pas quel rapport elle soutiendrait avec l’extermination d’un virus, dont du reste nos « révolutionnaires » n’ont pas le moindre moyen nouveau. Ou bien elles sombrent dans un pessimisme de fin du monde. Ou bien elles s’exaspèrent sur le point que le « moi d’abord », règle d’or de l’idéologie contemporaine, ne soit en la circonstance d’aucun intérêt, d’aucun secours, et puisse même apparaitre comme complice d’une continuation indéfinie du mal.

On dirait que l’épreuve épidémique dissout partout l’activité intrinsèque de la Raison, et qu’elle oblige les sujets à revenir aux tristes effets – mysticisme, fabulations, prières, prophéties et malédictions – dont le Moyen Âge était coutumier quand la peste balayait les territoires. Du coup, je me sens quelque peu contraint de rassembler quelques idées simples. Je dirais volontiers : cartésiennes.

Convenons pour commencer par définir le problème, par ailleurs si mal défini, et donc si mal traité.

Une épidémie a ceci de complexe qu’elle est, toujours, un point d’articulation entre des déterminations naturelles et des déterminations sociales. Son analyse complète est transversale : il faut saisir les points où les deux déterminations se croisent, et en tirer les conséquences. 

Par exemple, le point initial de l’actuelle épidémie se situe très probablement sur les marchés dans la province de Wuhan. Les marchés chinois sont encore aujourd’hui connus pour ce qui s’y trouve exposé, notamment leur goût de la vente en plein air de toutes sortes d’animaux vivants entassés. L’hypothèse à ce jour la plus fiable est que c’est là que le virus s’est trouvé à un moment donné présent, sous une forme animale elle-même héritée des chauves-souris, dans un milieu populaire très dense, et avec une hygiène quelque peu rudimentaire.

La poussée naturelle du virus d’une espèce à une autre transite alors vers l’espèce humaine. Comment exactement ? Nous ne le savons pas encore, et seules des procédures scientifiques nous l’apprendront. Stigmatisons au passage tous ceux qui lancent, sur les réseaux d’internet, des fables typiquement racistes, étayées sur des images truquées, selon lesquelles tout provient de ce que les chinois mangent des chauve-souris quasiment vivantes.

Ce transit local entre espèces animales jusqu’à l’homme constitue le point d’origine de toute l’affaire. Après quoi seulement opère une donnée fondamentale du monde contemporain : l’accès du capitalisme d’Etat chinois à un rang impérial, soit une présence intense et universelle sur le marché mondial. D’où d’innombrables réseaux de diffusion, avant évidemment que le gouvernement chinois soit en mesure de confiner totalement le point d’origine – en fait, une province entière, quarante millions de personnes – ce qu’il finira cependant par faire avec succès, mais trop tard pour que l’épidémie soit empêchée de partir sur les chemins – et les avions, et les bateaux – de l’existence mondiale.

Un détail révélateur de ce que j’appelle la double articulation d’une épidémie : aujourd’hui, Sars 2 est jugulée à Wuhan, mais il y a de très nombreux cas à Shangaï, majoritairement dus à des gens, chinois en général, venant de l’étranger. La Chine est donc un lieu où l’on observe le nouage, pour une raison archaïque, puis moderne, entre un croisement nature-société sur des marchés mal tenus, de forme ancienne, cause ponctuelle de l’apparition de l’infection, et une diffusion planétaire de ce point d’origine, portée, elle, par le marché mondial capitaliste et ses déplacements aussi rapides qu’incessants.

Après quoi, on entre dans l’étape où les Etats tentent, localement, de juguler cette diffusion. Notons au passage que cette détermination reste fondamentalement locale, alors même que l’épidémie, elle, est transversale. En dépit de l’existence de quelques autorités trans-nationales, il est clair que ce sont les Etats bourgeois locaux qui sont sur la brèche.

Nous touchons là à une contradiction majeure du monde contemporain : l’économie, y compris le processus de production en masse des objets manufacturés, relève du marché mondial. On sait que la simple fabrication d’un téléphone portable mobilise du travail et des ressources, y compris minières, dans au moins sept états différents. Mais d’un autre côté, les pouvoirs politiques restent essentiellement nationaux. Et la rivalité des impérialismes, anciens (Europe et USA) et nouveaux (Chine, Japon…) interdit tout processus d’un Etat capitaliste mondial. L’épidémie, c’est aussi un moment où cette contradiction entre économie et politique est patente. Même les pays européens ne parviennent pas à ajuster à temps leurs politiques face au virus

En proie eux-mêmes à cette contradiction, les Etats nationaux tentent de faire face à la situation épidémique en respectant autant que faire se peut les mécanismes du Capital, bien que la nature du risque les oblige à modifier le style et les actes du pouvoir.

On sait depuis longtemps qu’en cas de guerre entre pays, l’Etat doit imposer, non seulement bien sûr aux masses populaires, mais aux bourgeois eux-mêmes, des contraintes considérables, et ce pour sauver le capitalisme local. Des industries sont quasiment nationalisées au profit d’une production d’armements déchaînée mais qui ne produit sur le moment aucune plus-value monétisable. Quantité de bourgeois sont mobilisés comme officiers et exposés à la mort. Les scientifiques cherchent nuit et jour à inventer de nouvelles armes. Nombre d’intellectuels et d’artistes sont requis d’alimenter la propagande nationale, etc.

Face à une épidémie, ce genre de réflexe étatique est inévitable. C’est pourquoi, contrairement à ce qui se dit, les déclarations de Macron ou de Philippe concernant l’Etat redevenu soudain « providence », une dépense de soutien aux gens hors travail, ou aux indépendants dont on ferme la boutique, engageant des milliards d’argent de l’Etat, l’annonce même de « nationalisations » : tout cela n’a rien d’étonnant, ni de paradoxal. Et il s’ensuit que la métaphore de Macron, « nous sommes en guerre », est correcte : Guerre ou épidémie, l’Etat est contraint, outrepassant parfois le jeu normal de sa nature de classe, de mettre en œuvre des pratiques à la fois plus autoritaires et à destination plus globale, pour éviter une catastrophe stratégique. D’où qu’il utilise aussi le lexique fané de la « nation », dans une sorte de gaullisme caricatural, qui est aujourd’hui dangereux, vu que le nationalisme fait partout le lit d’une extrême droite revancharde.

Toutes ces rhétoriques sont une conséquence tout à fait logique de la situation, dont le but est de juguler l’épidémie – de gagner la guerre, pour reprendre la métaphore de Macron – le plus sûrement possible, tout en restant dans l’ordre social établi. Ce n’est nullement une comédie, c’est une nécessité imposée par la diffusion d’un processus mortel qui croise la nature (d’où le rôle éminent des scientifiques dans cette affaire) et l’ordre social (d’où l’intervention autoritaire, et elle ne peut être autre chose, de l’Etat).

Qu’apparaissent dans cet effort de grandes carences est inévitable. Ainsi le manque de masques protecteurs, ou l’impréparation concernant l’étendue du confinement hospitalier. Mais qui donc peut réellement se vanter d’avoir « prévu » ce genre de choses ? A certains égards, l’Etat n’avait pas prévu la situation actuelle, c’est bien vrai. On peut même dire qu’en affaiblissant, depuis des décennies, l’appareil national de santé, et en vérité tous les secteurs de l’Etat qui étaient au service de l’intérêt général, il avait plutôt fait comme si rien de semblable à une pandémie dévastatrice ne pouvait affecter notre pays. En quoi il est très fautif, non seulement sous sa forme Macron, mais sous celle de tous ceux qui l’ont précédé depuis au moins trente ans. Et il est bien possible que la question du démantèlement et de la privatisation des services publics – qui est aussi la question de la propriété privée, donc du communisme – soit rénovée, dans l’opinion, par la crise épidémique.

Mais en attendant, il est tout de même juste de dire ici que personne n’avait prévu, voire imaginé, le développement en France d’une pandémie de ce type, sauf peut-être quelques savants isolés. Beaucoup pensaient probablement que ce genre d’histoire était bon pour l’Afrique ténébreuse ou la Chine totalitaire, mais pas pour la démocratique Europe. Et ce n’est sûrement pas les gauchistes – ou les gilets jaunes, ou même les syndicalistes – qui peuvent avoir un droit particulier de gloser sur ce point, et de continuer à faire tapage sur Macron, leur cible dérisoire depuis toujours. Ils n’ont, eux non plus, absolument rien envisagé de tel. Tout au contraire : l’épidémie déjà en route en Chine, ils ont multiplié, jusqu’à très récemment, les regroupements incontrôlés et les manifestations tapageuses, ce qui devrait leur interdire aujourd’hui, quels qu’ils soient, de parader face aux retards mis par le pouvoir à prendre la mesure de ce qui se passait. Nulle force politique, en réalité, en France, n’a réellement pris cette mesure avant l’Etat macronien et sa mise en place d’un confinement autoritaire.

Du côté de cet Etat, la situation est de celles où l’Etat bourgeois doit, explicitement, publiquement, faire prévaloir des intérêts en quelque sorte plus généraux que ceux de la seule bourgeoisie, tout en préservant stratégiquement, dans l’avenir, le primat des intérêts de classe dont cet Etat représente la forme générale. Ou, autrement dit, la conjoncture oblige l’Etat à ne pouvoir gérer la situation qu’en intégrant les intérêts de la classe, dont il est le fondé de pouvoir, dans des intérêts plus généraux, et ce à raison de l’existence interne d’un « ennemi » lui-même général, qui peut être, en temps de guerre, l’envahisseur étranger, et qui est, dans la situation présente, le virus Sars 2.

Ce genre de situation (guerre mondiale, ou épidémie mondiale) est particulièrement « neutre » sur le plan politique. Les guerres du passé n’ont provoqué de révolution que dans deux cas, si l’on peut dire excentriques au regard de ce qu’étaient les puissances impériales : la Russie et la Chine. Dans le cas russe, ce fut parce que le pouvoir tsariste était, à tous égards, et depuis longtemps, retardataire, y compris en tant que pouvoir possiblement ajusté à la naissance d’un capitalisme véritable dans cet immense pays. Et il existait par contre, avec les bolcheviques, une avant-garde politique moderne, fortement structurée par des dirigeants remarquables. Dans le cas chinois, la guerre révolutionnaire intérieure a précédé la guerre mondiale, et le Parti communiste chinois était déjà, en 1937, lors de l’invasion japonaise, à la tête d’une armée populaire qui avait fait ses preuves. En revanche, dans aucune des puissances occidentales la guerre n’a provoqué de révolution victorieuse. Même dans le pays vaincu en 1918, l’Allemagne, l’insurrection spartakiste a été très rapidement écrasée. C’est une rêverie inconsistante et dangereuse d’imaginer que le capitalisme contemporain, qui jouit de l’effondrement partout de l’hypothèse communiste, et qui peut donc se présenter comme la seule forme  historique possible des sociétés de classe contemporaines,  puisse être sérieusement mis en péril par ce qui se passe aujourd’hui.

La leçon de tout cela est claire : l’épidémie en cours n’aura, en tant que telle, en tant qu’épidémie, aucune conséquence politique notable dans un pays comme la France. A supposer même que notre bourgeoisie pense, au vu de la montée des grognements informes et des slogans inconsistants mais répandus, que le moment est venu de se débarrasser de Macron, cela ne représentera absolument aucun changement notable. Les candidats « politiquement corrects » sont déjà dans la coulisse, comme le sont les tenants des formes les plus moisies d’un « nationalisme » aussi obsolète que répugnant.

Quant à nous, qui désirons un changement réel des données politiques dans ce pays, il faut profiter de l’interlude épidémique, et même du – tout à fait nécessaire – confinement, pour travailler, mentalement comme par écrit et par correspondance, à de nouvelles figures de la politique, au projet de lieux politiques nouveaux, et au progrès transnational d’une troisième étape du communisme, après celle, brillante, de son invention, et celle, forte et complexe, mais finalement vaincue, de son expérimentation étatique.

Il faudra aussi en passer par une critique serrée de toute idée selon laquelle des phénomènes comme une épidémie ouvrent par eux-mêmes à quoi que ce soit de politiquement novateur. En sus de la transmission générale des données scientifiques sur l’épidémie, seules ne garderont une force politique que des affirmations et convictions nouvelles concernant les hôpitaux et la santé publique, les écoles et l’éducation égalitaire, l’accueil des vieillards, et autres questions du même genre. Ce sont les seules qu’on pourra éventuellement articuler à un bilan des faiblesses dangereuses de l’Etat bourgeois mises en lumières par la situation actuelle.

Au passage, on dira courageusement, publiquement, que les prétendus « réseaux sociaux » montrent une fois de plus qu’ils sont d’abord – outre le fait qu’ils engraissent les plus grands milliardaires du moment – un lieu de propagation de la paralysie mentale bravache, des rumeurs incontrôlées, de la découverte de « nouveautés » antédiluviennes, quand ce n’est pas de l’obscurantisme fascisant.

N’accordons crédit, même et surtout confinés, qu’aux vérités contrôlables de la science et aux perspectives fondées d’une nouvelle politique, de ses expériences localisées – y compris concernant l’organisation des classes les plus exposées, singulièrement les prolétaires nomades venus d’ailleurs – comme de sa visée stratégique."

Alain Badiou.


Alain Badiou est un philosophe, romancier et dramaturge français d'inspiration marxiste né le 17 janvier 1937 à Rabat (Maroc). Des détails ICI.