Exposition-hommage au plasticien-poète Jean-Luc Parant

En mémoire du merveilleux. C’est en reprenant le titre d’une œuvre de Jean-Luc Parant que le musée Paul-Valéry nous invite à l’exposition-hommage consacrée à l’artiste poète et plasticien, qui s’y tient jusqu’au 12 février 2023.

Des poissons aussi gros que des barques, des silhouettes de papier, une mer noire de cire, des textes raturés, déchirés, superposés. Un travail sur sa mémoire dans un univers de contes merveilleux.

Disparu cet été, un, ou plutôt des hommages entoureront l’esprit de Jean-Luc Parant qui a vécu et travaillé un temps à Sète. Aux œuvres conservées au musée Paul Valéry s’ajoutent des prêts de collectionneurs, mais surtout des créations d’artistes amis ou admirateurs qui ont tenu à faire un dernier salut.

En présence de Jeanne Corporon, adjointe en charge de l’Espace Brassens, et Claude Muslin, adjointe aux musées, qui a ouvert les discours, le vernissage a réuni de nombreuses personnalités de la culture, comme Maïthé Vallès-Bled, ancienne conservatrice du musée et créatrice du festival des Voix Vives, amie de Jean-Luc Parant, et Kristell Loquet, poète, éditrice et compagne de l’artiste, très émue. Si la première s’est remémorée les instants passés en compagnie de l’homme, la seconde a évoqué “sa force profonde”, soulignant la présence vive de l’artiste tant que ses œuvres seront observées.

L’hommage, “sans prétention” et qui ne se veut pas une rétrospective, s’ouvre sur une bibliothèque idéale, spécialement fabriquée pour l’occasion. Des livres entiers sont collés, intégrés dans d’autres matières, dans d’autres textures. Et les mots sont essentiels dans le travail de Jean-Luc Parant. Il écrit lui-même. Il écrit beaucoup. Sur le regard, sur les animaux. Et là encore, c’est tout un bestiaire fantastique qu’on retrouve au fil des pièces.
Mais c’est dans des teintes de noir, d’ocre et de terre que les deux obsessions de l’artiste nous assaillent : les boulets et les yeux. “La sphère”, dira Maïthé Vallès-Bled, “une multiplicité des mondes” interprètera sa compagne. Quant à Jean-Luc Parant, il se définissait lui-même comme un “fabriquant de boules et de textes sur les yeux.”

Au milieu des 200 invités présents, se dissimulaient des artistes amis de Jean-Luc Parant, tels que Topolino, André Cervera, Aldo Biascamano, Jean-Jacques François et Robert Combas avec lequel il a créé des œuvres à quatre mains que l’on peut admirer sur place.

Une foultitude d’autres, dont les toiles et sculptures sont toutes rassemblées à l’étage du musée, ont livré leur vision du travail de l’artiste disparu : Hervé Di Rosa, Lise Chevalier, François Boisrond, Rémi Blanchard, pour ne citer qu’eux. L’équipe en charge de l’accrochage aura eu l’impression de ne pas monter une seule exposition, mais bien deux ou trois tant il y a d’œuvres ! “Un débordement qui lui ressemble”, se réjouira Kristell Loquet.

D’autres hommages seront rendus à l’artiste tout le long de l’année, notamment le 12 février 2023 à Paris et lors de la prochaine édition estivale des Voix Vives à Sète, festival qui a permis à Jean-Luc Parant de découvrir pour la première fois la ville.