CULTURE

Sète signe la 1ere convention éducation artistique

Sète a signé avec l’Etat, ce 10 avril, la 1ère convention d’éducation artistique et culturelle de l’Hérault. Elle a pour but de renforcer les actions déjà existantes d’éveil et d’accès à la culture dès le plus jeune.

 

Le maire de Sète, François Commeinhes, recevait le préfet de l’Hérault Pierre Pouëssel ce mercredi 10 avril pour la signature d’une Convention de généralisation de l’éducation artistique et culturelle. Laquelle a pour but d’accélérer, de 2019 à 2022, le travail de démocratisation de la culture déjà fait par la Ville et de renforcer les partenariats avec l’Etat et les collectivités.

“Depuis longtemps, la Ville a mis en place une politique d’éducation artistique et culturelle en proposant à ses habitants de s’approprier les lieux culturels, de participer à des ateliers de pratique artistique… En signant cette convention, nous officialisons ce travail de longue haleine, et marquons dans le marbre notre volonté de développer une politique d’éducation artistique et culturelle ambitieuse, qualitative et co-construite” a souligné François Commeinhes en mairie après une visite du MIAM. “Encore une fois, Sète est au rendez-vous d’une grande politique nationale” a salué le préfet Pierre Pouëssel.

Une action tournée vers la jeunesse

Avec cette signature, Sète veut aussi montrer, au-delà de l’offre des festivals riche et foisonnante, que la culture passe par son apprentissage dans et en dehors des écoles. Cette convention s’adresse donc spécifiquement à la jeunesse, précisément les 3-18 ans. Elle s’articule sur trois axes : la pratique artistique avec professionnel, la rencontre avec les œuvres et la fréquentation des lieux culturels. Elle prévoit par exemple des ateliers de pratique artistique, d’éducation à l’image, de réalisation de fresques ou de photo et de graff en partenariat étroit avec les ALSH, associations, écoles sétoises, musées ou encore médiathèques.

Ce déploiement “s’adaptera aux spécificités du territoire et s’inscrira dans la réalité et les priorités du contexte local. Il s’agira d’initier une justice culturelle” a insisté François Commeinhes. Depuis 2018, la municipalité a déjà mené de nombreuses actions sur le sujet en lien avec le PEDT (Projet éducatif de territoire). En février, c’est le projet “fresque extraordinaire” qui avait permis l’intervention de l’artiste sétois Bault auprès des élèves de l’école Renaissance. Fin 2018, l’artiste Cervera avait d’ailleurs installé son œuvre “La danse du soleil” sur les murs de la ludo-bibliothèque de l’établissement. Dès le mois de mai, c’est une opération de sensibilisation à la culture urbaine qui prendra place dans les ALP des écoles Georges Brassens et Anatole France de l’Ile de Thau.

Scènes de tauromachie flottante

Au Centre Culturel Bérenger de Frédol à Villeneuve-lès-Maguelone l'exposition est organisée par L’Artothèque de Montpellier, on peut encore contempler jusqu’au 12 avril 2019 quelques œuvres plus ou moins anciennes de Viallat.

Quelques scènes de « tauromachie flottante » 

Tauromachie flottante, paradoxe ou oxymore, mais qui voudrait relier, sur le plan de la forme, la légèreté qui se dégage de l’estampe, à la gravité immanente de la tauromachie. Simplicité du dessin d’un côté, son aspect dansant ou aérien ; et de l’autre, la gravité lourde du sujet représenté, sa pesanteur écrasante.

Ubac et adret, qui sont les deux côtés, l’ombre et la lumière de la tauromachie, motif artistique dont on sait l’importance pour Claude Viallat. Ce motif qu’il a rebattu sans cesse, incessamment réapparu dans son œuvre, que l’on se demande s’il n‘est pas en quelque sorte à l’origine de sa peinture – une manière de cellule génétique dont les multiples variations, progressions et métastases ont rendu visible/invisible.

Hypothèse de journaliste, de chercheur ou d’amateur d’art, imaginaire ou réelle peu importe, tellement elle pourrait sembler évidente, et surtout commode, à celui qui ne cesse d’observer et de suivre le travail artistique de Claude Viallat : tauromachie omniprésente, vue et revue dans des œuvres multiples dont elle est le sujet renaissant, le sujet scandant... la suite sur Montpellier infos  

Pass Culture : expérimentation dans 5 départements

 

Illustration 1

Un décret paru au Journal officiel du 2 février 2019 vient préciser les conditions requises pour bénéficier du « pass Culture » dont l'expérimentation commence dans certains départements.

Le pass Culture a été mis en place à titre expérimental dans le Bas-Rhin, le Finistère, l'Hérault, en Seine-Saint-Denis et en Guyane afin de faciliter l'accès des jeunes à la culture en leur proposant des formes artistiques et des pratiques culturelles diversifiées. Il fonctionne au moyen d'une application numérique géolocalisée dotée d'un crédit non renouvelable de 500 € qui donne accès aux offres culturelles situées à proximité de l'utilisateur.

Pour bénéficier d'un compte personnel numérique, il faut :

  • être âgé de 18 ans au moment de la demande d'ouverture du compte ou de l'activation du compte. La démarche est possible jusqu'à la veille du 19e anniversaire ;
  • être de nationalité française, ressortissant d'un pays de l'Union européenne ou de l'Espace économique européen ou de la Confédération suisse ou résider légalement et habituellement sur le territoire français depuis plus de un an ;
  • résider habituellement dans les communes, départements, régions et collectivités uniques concernées ;
  • souscrire aux conditions générales d'utilisation de l'application.

Un premier bilan sera établi avant l'été grâce à la publication de statistiques (nombre d'offres, d'usagers, de transaction, par nature, par territoire). Ensuite, l'expérimentation sera étendue à d'autres territoires et une nouvelle évaluation à l'automne permettra de décider de la généralisation du dispositif.

  À noter :

Un plafond de dépense de 200 € est prévu pour les biens matériels (CD, livres, DVD, instruments de musique, œuvres d'art, etc.) ainsi que pour les offres en ligne (musique en streaming, vidéo à la demande, presse en ligne, jeux vidéo en ligne, etc.). Il n'y en a pas pour les sorties culturelles (théâtre, concerts, musées, etc.), les pratiques artistiques (stages et ateliers de pratique, cours de danse, de dessin, de musique, etc.) et les rencontres (avec artistes, découverte de métiers...)

La culture antillaise à l'honneur

Le groupe lectures en musique des Amis du Grain des Mots s'invite à la "quinzaine Caraïbes" organisée par la MJC de Castelnau-le-Lez.

Dans le cadre de la "quinzaine Caraïbes" organisée par la MJC de Castelnau jusqu'au  21 février 2019 , les AGM seront présents  avec "les voix des Caraïbes" lues par le groupe lectures-musique, le 14 février à 17h30.

Médiathèque Aimé Césaire
Place de l'Europe 
Castelnau-le-Lez

Tout le programme : 

Les Antilles Françaises correspondent aux îles Françaises de la Caraïbe. Découvrez la richesse de ces territoires par leur histoire, leurs cultures et leur biodiversité. Au programme : exposition scientifique et artistique, conférences, concert, spectacles ou encore ateliers en famille, ... Huit événements pour tous les âges vous attendent !

Musique et danse par Tony Savannah et Métiss’Ka,
> Océan et écologie par Ariel Fuchs,
> Littérature par la Médiathèque A. Césaire et Les Amis du Grain des Mots.

https://www.facebook.com/events/689106811491694/

>> Des partenaires d’exception s’impliquent dans cette manifestation 


 

le 15 février concert de Raul Barboza remplacé

Concert de Raul Barboza remplacé

En raison d'un grave problème de santé, Raul Barboza ne sera pas en mesure de se produire le vendredi 15 février au Piano-Tiroir à Balaruc-les-Bains.

La semaine de l'Argentine ne sera pour autant pas privée de ses représentants, il sera remplacé par Minino Garay, l'un des meilleurs percussionnistes argentins de son temps.

Après avoir exploré dans ses quatre premiers albums tous les registres de la musique latino-américaine puis flirté avec le jazz, Minino Garay rend hommage à l'Argentine et plus particulièrement à Cordoba, sa ville natale.

Pour ce musicien argentin, français d'adoption depuis 25 ans, le temps était venu de replonger aux sources de la musique de Cordoba avec son cuarteto traditionnel et d'honorer ses racines argentines.

Minino Garay sera accompagné de : Lalo Zanelli au piano, Pajaro Canzani au chant et à la  guitare, Jonathan Grande à la basse.

Un concert exceptionnel à ne pas manquer.

Culture du Monde "l'Argentine" au "Piano-Tiroir" à Balaruc-les-Bains

Semaine Culture du Monde : L'Argentine

Concert : Raùl Barboza - Chamamémusette  Vendredi 15 février à  20 h.30 au Piano-Tiroir

Raùl Barboza, accordéoniste argentin, est surnommé le roi du Chamamé. Une musique métisse dans laquelle se sont mélangés les rythmes des Indiens, dont il descend par son père, et les mazurkas, valses ou polkas apportées par les immigrés Polonais et Tchèques. Il est accompagné de Francis Varis, accordéoniste éclectique, passé par toutes les musiques du monde et de Zé Luis Nascimento, percussionniste Brésilien, originaire de Salvador de Bahia.

Prévente à l’Office de Tourisme, www.digitick.com et www.francebillet.com - 15/20€

Danse et poésie : Tango, tout un poème Samedi 16 février à 20 h.30 au Piano-Tiroir

Le tango est inscrit dans l’ADN de l’Argentine. Cette danse est un mariage de sentiments exacerbés : tendresse, amour, mélancolie et même colère. Dans ce spectacle placé sous le signe de la poésie, les textes des plus beaux tangos seront déclamés par des comédiens et des passage dansés viendront en réponse. Ce rendez-vous sera suivi d’une milonga organisée par l’association Tang’Hérault Montpellier au club le Nostalgia. 

Préventes (au moins à J-15) à l’Office de Tourisme. 9/12€

 Cinéma : Les nouveaux sauvages - Dimanche 17 février à 18 h. au Piano-Tiroir -  4€

Ce film argentin, nommé aux Oscars et coproduit par les frères Amodovar, renoue avec la tradi-tion des films à sketches. Au travers de six histoires, le film met en exergue les travers de la société et de la nature humaine. La colère, le désir de vengeance, la corruption, l’abus de pou-voir sont la cause de situations qui dégénèrent en drames. Des situations d’autant plus frap-pantes que le point de départ n’a parfois qu’une importance très relative.

Peintures : Diego Menéndez - Du 12 février au 12 avril au Piano-Tiroir. Ouverture au public les soirs de spectacle

L’artiste est né à Buenos Aires dans les années 50, au coeur de l’hiver austral et de la dictature. Étudiant aux Beaux-Arts, ses modèles sont Modigliani, le Douanier Rousseau, Picasso, Van Gogh ou encore Egon Schielle. En 1981, il s’exile en France, après avoir vécu des années de dictature. Dès lors, se succèdent expositions, rencontres, retrouvailles, voyages, détours et retours. Tous ces moments de vie qui viennent nourrir son oeuvre.

Visites guidées à 15 h.30 , les 17 et 20 février, les 13 et 24 mars, et le 7 avril - sur inscription  au Service culture et festivités  04 67 46 81 32 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Réseau des musées de Sète Agglopôle, programme du mois de février

Après deux mois de fermeture annuelle, le musée gallo-romain VILLA-LOUPIAN et le musée de l'étang de Thau ouvriront de nouveau leurs portes au public dès le 1er février. 
 
Horaires: de 10h à 12h00 et de 14h à 18h00 (dernière entrée 1h avant la fermeture).
Fermeture au public individuel les lundis (musée de l'étang de Thau) et les mardis (Musée Villa-Loupian).
Ré-ouverture du Jardin antique méditerranéen de Balaruc-les-Bains dès le 1er marsgalloCapture
 
Découvrez le programme du réseau des musées de Sète agglopôle Méditerranée en Février :
 

EXPOSITION

NOSTOS, de Christ Mattia

Emporter ses racines, pour s'enraciner à nouveau...

C'est la réflexion que suscite ce travail, qui se présente sous forme d’installation.
Tissées de draps de coton et de fils de nylon, des racines à l’aspect organique s’échappent de la coque d'une barque ou se retrouvent en empreintes sur de grandes toiles peintes. Cet ensemble témoigne du déplacement permanent des êtres vivants et des traces qu’ils laissent ou emportent tout au long de leurs vies. Le poids et l’enchevêtrement des racines assemblées, qui mesurent entre 2 et 3 mètres, soulignent la difficulté qu'engendre le déracinement.



 

ATELIER JEUNE PUBLIC (Vacances scolaires)


ATELIER BRACELET MARIN

Avec perles et coquillages, fabrique un bracelet original aux couleurs de l'étang et apprends à faire un noeud marin!    

 Mardi 26 février de 14h30 à 16h30

Dés 6 ans - Tarif 2 €- Renseignement et inscription au 04.67.78.33.57

Musée ethnographique de l'Etang de Thau - Quai du port de pêche - BOUZIGUES

 

DEVIENS APPRENTI MOSAISTE

Comme les artisans de l'Antiquité, réalise une mosaïque inspiré des décors de la villa gallo-romaine de Loupian    

 Jeudi 28 février de 10h à 12h15

Dés 6 ans - Tarif 2 €- Renseignement et inscription au 04.67.18.68.18

Musée gallo-romain Villa-Loupian- RD 158 E4 - LOUPIAN


 MASQUES DE NATURE

Déguisons-nous avec des feuilles, des fleurs et des plumes trouvés dans la nature !

 Mercredi 06 Mars de 10h à 12h

Dés 6 ans - Tarif 2 €- Renseignement et inscription au 04.67.46.47.92

Jardin antique méditerranéen - Rue des Pioch -BALARUC-LES-BAINS

 
 

CONFÉRENCE ARCHÉOLOGIE

 

Nouvelle édition du cycle de conférences Archéologie!

LE LANGUEDOC MÉDIÉVAL, DE L'AN MIL A LA GUERRE DE CENT ANS 

C’est à partir de l’an mil, que se constitue ce paysage d’agglomérations et de monuments qui va marquer d’une empreinte forte le Languedoc méditerranéen. Avec l’émergence de l’aristocratie féodale, le regroupement des hommes va donner naissance à un maillage serré de villages qui est encore celui qui nous connaissons. Avec les vicissitudes du temps, marquées par la croisade des Albigeois et la guerre de Cent ans, des remparts, qui sont aussi des manifestations de prestige, vont abriter un tissu de constructions et de rues de plus en plus resserré. Au cours de cette période de renouveau, le vieux réseau des villes hérité de l’Antiquité va être enrichi par des créations de premier plan. Montpellier en est le meilleur exemple. Une architecture civile de très grande qualité va aller de pair avec l’affirmation d’une élite urbaine engagée dans le grand commerce méditerranéen. Les cathédrales, les fondations monastiques et comme les plus modestes prieurés ruraux témoignent si besoin était de l’enracinement de la religion chrétienne. Ce cycle de conférences va permettre d’aborder grâce aux recherches archéologiques les plus récentes de multiples aspects d’une période privilégiée pour l’histoire du Languedoc.

Conférence inaugurale de Laurent Schneider, directeur de recherches CNRS-Laboratoire d’archéologie médiévale

> Jeudi 28 février à 18h30

Entrée libre, dans la limite des places disponibles - Renseignement au 04.67.18.68.18

Musée gallo-romain Villa-Loupian- RD 158 E4 - LOUPIAN

 

Retrouvez toute l'actualité sur patrimoine.agglopole.fr

Visite contée de l'exposition "L'invisible est le visible"

Visite contée de l'exposition "L'invisible est le visible" d'Alexandre Hollan au Musée Fabre.

Regards croisés sur la nature et ses métamorphoses. Clélia Tavoillot de la Compagnie L'oiseau Lyre vous plongera dans le légendaire végétal de la mythologie gréco-romaine. Des histoires d'arbres, d'hommes et de femmes pour se rappeler de nos liens à la nature.


Public familial dès 6ans. Réservations auprès du Musée Fabre.

L’image contient peut-être : texte

Samedi 29 décembre 15 h

Samedi 5 janvier 15 h

 

Musée Fabre 13 rue Montpelliéret, 34000 Montpellier

Le Pass Culture, pour mettre la culture à portée de tous

Le ministère de la Culture a lancé un nouveau service public destiné à favoriser l’accès à la culture au plus grand nombre, et en particulier des jeunes : le Pass Culture, en phase de test durant un an dans cinq départements dont l’Hérault.

Le Pass Culture est une application mobile géolocalisée téléchargeable depuis Google Play ou App Store, destinée à informer et faire découvrir la richesse de l’offre culturelle de proximité, dans l’Hérault comme partout en France : spectacles, visites guidées, achat de livres, ou cours de musique, de théâtre ou de danse. Une offre dont la diversité dépendra du nombre de professionnels qui s’inscriront sur la plateforme. L’application permet notamment à chaque jeune âgé de 18 ans, étudiant ou non, de bénéficier d’un crédit de 500 € à dépenser dans des activités culturelles de son choix.

Afin de contribuer au Pass Culture, les acteurs culturels, publics comme privés, sont invités à se rendre sur le portail internet gratuit (https://passculture.beta.gouv.fr) afin d’y saisir leurs rendez-vous culturels locaux.

Les Ecrans du Sud reprennent le 5 octobre à Balaruc-les-Bains

Ce vendredi 5 octobre 2018 à 19 h.00 à la Maison du Peuple à Balaruc-les-Bains, la 6ème Edition des Ecrans du Sud reprend.

Au programme "Correspondances de Mariette Gutherz" - projection de son nouveau film "Correspondances". Mariette Gutherz aura le plaisir d'être présente à cette projection. 

 

Le film "Correspondances" raconte le cheminement d’une longue amitié qui prend racine dans les années soixante, époque de grandes remises en question du fonctionnement du monde.

Les deux personnages sont adolescentes, elles auront 20 ans en 1975. Nous traverserons, en France et en Allemagne, le maoïsme, le féminisme, la vie en communauté, le mouvement alternatif et écologiste. C’est aussi l’histoire de deux jeunes filles qui ont eu la chance de se rencontrer, dans les premières années de la grande réconciliation franco-allemande, à la suite du traité de l’Élysée signé en 1963 par Konrad Adenauer et Charles de Gaulle...

Notre histoire, ainsi mise bout à bout des années après, a pris une autre dimension car il a semblé qu’Ulrike et moi avons vécu, chacune portée par des engagements militants très proches, des vies qui ne se sont pas vraiment ressemblées. Ulrike m’a un jour appris une expression allemande "durch unsere Brille gesehen" qui se traduit littéralement par "vu à travers nos lunettes".

Nos petites histoires dressent néanmoins un portrait vivant d’une époque, à la façon d’un documentaire anthropologique.

Quand lecture rime avec culture

 par  Marie-Joëlle Bouchard

Depuis quelques années, les différentes enquêtes PISA montrent que si la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE et que si son école est efficace pour une grande majorité de ses élèves, près de 20% d’entre eux cumulent des difficultés, notamment en lecture et en compréhension de l’écrit. Cette enquête révèle, de plus, que le milieu social dont les élèves sont issus conditionne de plus en plus leur réussite scolaire et que les inégalités, à l’école, se creusent.

Personnes, Père, L'Homme, Lecture, Livre

Livres, Garçons, Forêt, Parc, Millésime

 

 Ce sont ces 20% d’élèves qui sont en difficulté dès le CP et tout au long de leur scolarité obligatoire, qui sont peu nombreux à poursuivre des études dans de bonnes conditions, qui ne possèdent pas les compétences leur permettant de participer de manière efficace à la vie en société. Ce sont des jeunes qui ont peu de chance de devenir de grands lecteurs, éprouvant du plaisir à lire, fréquentant les lieux de culture et développant des connaissances et des capacités par ce biais.

L’annonce de mesures pour développer la lecture en France m’amène à vous faire part de mon expérience en la matière. J’ai été confrontée à ces problèmes de lecture, au début des années 1980, lorsque j’ai été nommée directrice d’une école maternelle, dans une ville de la banlieue du sud-est de Lyon, en charge d’une classe de Grande Section. Sachant que dans les années précédant ma nomination, 20 à 25% des enfants de cette école redoublaient le Cours Préparatoire et voyant que cela touchait les enfants de milieux socio-culturels défavorisés, pour chercher à y remédier, je me suis posé plusieurs questions.

 Quels sont les enfants qui, a contrario, n’ont pas ou peu de problème d’acquisition de lecture et de compréhension de l’écrit ?

 Ce sont des enfants :

  • qui ont un bon niveau de langage, qui s’expriment aisément, qui utilisent un langage qui n’est pas seulement utilitaire mais aussi un langage d’explication, d’évocation…
  • qui ont été familiarisés très tôt avec les livres, avec le langage de l’écrit grâce à de nombreuses histoires lues en famille
  • qui ont l’habitude de parler, de poser des questions, d’émettre un avis…
  • qui ont obtenu des réponses à leur questionnement, notamment concernant les histoires : le fond (le sens) et la forme (les mots et leurs éléments constitutifs)

 Ce sont des enfants :

  • pour qui l’écrit n’est pas seulement un objet d’apprentissage mais un objet de plaisir et même de plaisir partagé
  • pour qui l’écrit n’est pas abstrait mais porteur de sens
  • pour qui l’écrit est un « objet d’étude » (métalangage)
  • qui bénéficient de stimulations intellectuelles ; ils ont eu très tôt des jeux éducatifs, ils utilisent un ordinateur…"

 En résumé : ce sont des enfants qui ont une bonne maîtrise de la langue ; qui n’ont pas peur de prendre la parole ; qui sont à l’aise dans l’univers des livres et de l’écrit ; qui comprennent ce qui leur est dit, demandé ou lu ; qui ont des connaissances concernant le code alphabétique avant même l’apprentissage systématique en école élémentaire ; qui ont acquis des compétences lorsqu’ils ont appris à parler et les ont transférées à la compréhension de l’écrit…

 Ce sont des enfants de milieu social et culturel dit favorisé, ayant des parents « éclairés », attentifs à leur éveil et à leur développement langagier et culturel, dès leur plus jeune âge.

Comment pallier les manques et procurer à tous ce qui n’est donné qu’à certains ?

 "C’est dès le plus jeune âge qu’il faut combattre les inégalités. Par conséquent, l’école maternelle a un rôle important à jouer. C’est là, dès la Petite Section, qu’il faut mettre en place des situations analogues à celles qui sont naturelles dans la plupart des familles."

" Dans le livre que j’ai publié en 1991 intitulé « Apprendre à lire comme on apprend à parler » (Hachette Education – Pédagogie pour demain), il était question du plaisir que procure aux enfants de 5-6 ans, en Grande Section, l’entrée dans le monde des livres et des histoires ; le plaisir de parler sur les images, les textes et les mots ; celui de percer le mystère des signes écrits."

 Ce livre décrivait la découverte par les enfants, à travers les mots, des fonctions et du fonctionnement de notre système de lecture-écriture,et leur progression en six étapes dans cette connaissance du code alphabétique, grâce aux situations de lecture-écriture mises en place. Il abordait la manière de développer le langage oral en même temps que la compréhension du langage écrit.

 A savoir : 

  • Développer le langage oral en faisant s’exprimer les enfants sur les images des livres vus (les albums illustrés), sur les textes et les mots des histoires lues. Ce qui permet de développer un langage riche, de travailler ensemble sur le déroulement, sur la construction et sur la compréhension des histoires ; de mettre en relation les personnages, les actions, les lieux, les situations, les événements, les sentiments… De procéder ensemble à l’« analyse » des textes et des mots tant sur le fond (le sens) que sur la forme (les éléments du code écrit : lettres, syllabes et sons)
  • Lire de nombreuses histoires et contes en les faisant participer activement à leur compréhension
  • Les faire se poser des questions et chercher ensemble à y répondre
  • Partir de mots écrits représentant des personnes ou personnages importants affectivement pour eux (les prénoms de l’ensemble du groupe, les noms des personnages d‘histoires lues…)
  • Pratiquer des jeux de lecture : jeux d’identification, de discrimination de ces mots en procédant par comparaison, analogie, déduction… et des jeux d’écriture, de manipulations d’étiquettes (de mots, de lettres, de syllabes...)
  • Faire acquérir la lecture grâce à un apprentissage en groupe où tous s’expriment, s’écoutent et collaborent activement à la recherche commune, tant sur le code que sur la compréhension. Chercher et trouver ensemble peut devenir ainsi pour tous un plaisir, sans jugement de valeur.
  • Proposer des jeux de société, des jeux éducatifs, des jeux de mémoire (visuelle et auditive), à base de cartes comportant dessins et mots écrits correspondants.

 Ce sont toutes ces préconisations qu’il faut suivre à la fois à l’école et même hors de l’école ce qui demande d’avoir une conception générale de la lecture : 

 On peut considérer qu’en fonction de l’idée que l’on se fait de l’écrit, on privilégie une conception plutôt qu’une autre de la lecture et de son acquisition.
En général on conçoit l’écrit comme un code de transcription des unités sonores du langage, et donc l’apprentissage de la lecture comme une technique combinatoire à acquérir, à partir des correspondances phonèmes-graphèmes. Cet apprentissage systématique devant conduire à un déchiffrage et à une compréhension automatique.
Une autre conception peut être envisagée, où l’écrit est considéré comme une représentation mentale du langage.
Or ces deux conceptions sont à prendre en compte si l’on veut développer en même temps le déchiffrage et la compréhension.

Il s’agit de travailler simultanément sur la compréhension des mots et des textes lus, et sur la découverte du code alphabétique dès l’entrée à l’école maternelle. L’important est le plaisir que procurent la lecture et la compréhension des histoires, en même temps que le développement de compétences langagières, intellectuelles et culturelles nécessaires à cette compréhension. La découverte du fonctionnement du code alphabétique peut se faire très progressivement, à partir de l’analyse visuelle puis auditive de mots importants pour les enfants. Cette phase d’ « analyse », qui fait prendre conscience des différents éléments constitutifs des mots et de leur organisation, en maternelle, se poursuit par la phase de « synthèse » en élémentaire.

 Ce qui demande d’entrer, dès le début, dans la complexité de la lecture et de mener cette acquisition sur un temps long et donc au-delà du temps scolaire et en dehors du seul lieu que représente l’école.

 Marie-Joëlle Bouchard,
directrice d'école honoraire, auteure de

  • Apprendre à lire comme on apprend à parler" - HACHETTE Education, Pédagogies pour demain - 1991
  • L’apprentissage de la lecture, une nécessité constante, une recherche permanente » CRDP de Lyon - 1987.