SON HISTOIRE : UN OUTIL DE TRAVAIL TOMBÉ EN DÉSUÉTUDE
Construite en 1936 et active jusqu’en 2006, la cave coopérative fut pendant près de 70 années le lieu central de l’activité des viticulteurs et vignerons poussannais. Aujourd’hui témoin d’un temps encore proche où la vie économique locale s’organisait autour d’une viticulture villageoise, le bâtiment s’est trouvé pris dans la tourmente de la reconversion viticole languedocienne dès la fin des années 1990. Face aux pressions du développement régional, le bâtiment s’est révélé inadapté aux évolutions techniques et commerciales, devant être remplacé pour produire de nouveaux vins. Acquis par la municipalité en 2006 pour un prix de 488 000€, il a depuis fait l’objet de nombreux scénaris de trajectoires et d’usages, sans qu’aucun projet n’aboutisse jusqu’ici.
SON DEVENIR : LA RENAISSANCE D’UN QUARTIER OUVERT A TOUS
A l’état de friche urbaine exposée aux affres du temps, le bâtiment fait aujourd’hui l’objet d’un projet de requalification qui résulte d’une démarche de réflexion globale, incluant préservation de la mémoire du site et création d’une nouvelle centralité à l’échelle du quartier. Pour Florence SANCHEZ, Maire de Poussan, « il était de notre responsabilité politique de faire en sorte de réinvestir, dès aujourd’hui, cet héritage d’hier tombé en désuétude, pour en faire une ressource clef de notre ville de demain ».
LA PRÉSERVATION DE LA MÉMOIRE DU SITE
La proposition de l’agence d’architecture Garcia Diaz met un point d’honneur à valoriser la mémoire du lieu en conservant le fronton de l’édifice, emblématique de son architecture si caractéristique.
Ce caractère identitaire sera d’autant plus renforcé par l’accessibilité donnée à l’ensemble des habitants grâce à la création d’une place publique piétonne, favorisant la rencontre et le lien social : la dimension collective reste très présente dans le projet, traduisant une volonté marquée de maintenir la mémoire d’une cave coopérative qui jouait autrefois un rôle central dans la vie du village.
La création d’espaces publics structurants pour le quartier. La réflexion engagée à travers le projet met en valeur un véritable quartier à dominante piétonne. La place de la voiture y sera contrainte : pas de nouvelles voiries créées et des stationnements majoritairement en sous-sol.
Outre l’emprise du bâtiment, le projet intègrera une requalification du chemin de la cave coopérative avec la création de voies douces et cheminements piétons, qui participeront à ce que les usagers puissent se réapproprier ce lieu empreint d’histoire.
LA NÉCESSAIRE REQUALIFICATION DU SITE
Réinvestir cette friche urbaine sera l’occasion de la sécuriser pour éviter les dégradations fréquentes sur les bâtiments inoccupés. Un chantier de dépollution sera également mené afin d’éliminer l’amiante présente sur une majeure partie du bâtiment existant et compromettant toute possibilité de restauration.
Dans un souci environnemental, les matériaux issus des démolitions seront réemployés autant que possible. Une attention particulière sera portée à la gestion raisonnée de l’eau et de l’énergie et à la conception bioclimatique du projet. Les aménagements projetés permettront également de désimperméabiliser les sols, aujourd’hui totalement imperméables, grâce à la végétalisation des espaces publics et privés.
Avec la requalification du chemin de la cave, un traitement végétal permettra de modifier la perception de cette entrée de ville et d’apporter du confort à ses usagers.
UN ÉCOQUARTIER MIXTE ET INTERGÉNÉRATIONNEL
Composé d’une centaine de logements, ce futur quartier s’articulera autour d’un programme mixte d’habitat et d’équipement publics, ainsi que de services. Organisé autour d’une place publique piétonne, ouverte sur la rue de la cave coopérative, ce quartier favorisera la mixité générationnelle et sociale de par la diversité et la qualité des habitats proposés (primo accession, logement abordable, logement social incluant logement senior et logement libre).
DE LA CONCERTATION POLITIQUE À LA CO-CONSTRUCTION CITOYENNE
Dans le cadre d’une commission urbanisme élargie à l’ensemble des membres du conseil municipal en date du 2 février, deux projets d’aménagement sous couvert d’anonymat et répondant aux impératifs exigés à travers des critères patrimoniaux, environnementaux, économiques et sociaux, ont fait l’objet d’une présentation. Aux termes de celle-ci, la majorité des membres présents se sont prononcés pour retenir le projet à la plus forte plus-value au regard de l’ensemble des critères attendus.
Sur la base de ce choix, le Conseil municipal était invité à se prononcer en séance du 23 mars, sur la cession de la cave coopérative à la société d’aménagement GGL dont le projet a été retenu.
Articulée à un projet urbain partenarial estimé à 350 000€, l’offre s’élève à 1 200 000€, un montant supérieur à l’estimation de 830 000€ qui en a été faite.
Pensé pour être ouvert à tous, ce projet sera co-construit avec les habitants qui souhaiteront s’impliquer dans le cadre d’un groupe de travail dédié à la conception du futur quartier.
Les sujets participatifs qui y seront abordés porteront sur :
- La qualité du cadre de vie, la végétalisation des espaces, les vignes partagées, le choix des mobiliers urbains, le traitement urbains…
- La mise en valeur du patrimoine local et la préservation de la mémoire du site seront aussi au cœur des réflexions : choix des noms des réalisations en lien avec l’histoire, intégration d’objets mémoriels liés à l’activité viticole, reportage photographique urbain…
- Les manifestations et les animations thématiques autour des vignes et du terroir.
Florence SANCHEZ, le souligne avec conviction : « notre volonté est que ce projet soit le reflet de notre attachement à ce site patrimonial qui a marqué l’histoire de notre ville et de ses habitants. Autour d’une mémoire collective que nous voulons vivante, l’enjeu est de redonner vie à cet espace en sommeil, dans une nouvelle dynamique de partage et de convivialité. »