Les légendes de l’âne de Bessan et les traditions de la fête locale

Bien que les Bessanais d’origine connaissent les légendes de l’Âne devenu totem du village, il est bon de les rappeler pour les visiteurs et nouveaux habitants.

Deux légendes de l’Âne cohabitent. La première, à laquelle les Bessanais se fient peu, relie l’Âne bessanais à celui de Gignac, dont les habitants expliquent qu’en 730, un âne a prévenu leur village de l’arrivée des Sarrasins, bien décidés à le détruire. Furieux, les envahisseurs auraient jeté l’âne dans l’Hérault…Moitié porté par le courant, moitié nageant, l’animal aurait été recueilli à Bessan et fêté comme un animal valeureux.

Les plus anciens des Bessanais parlent plutôt d’un marché aux ânes annuel, vers la Saint-Laurent, à la fin duquel on choisissait le plus bel âne, qui était décoré de fleurs et de clochettes, puis promené dans les rues pour l’honorer. Un jour, effrayé par la foule et le bruit, l’âne aurait échappé à ses meneurs et se serait réfugié dans l’église. Pour se souvenir de ce jour, les Bessanais auraient alors fabriqué un âne factice, le faisant chaque année défiler dans les rues du village, puis le faisant bénir par le curé. La légende était née… Depuis, l’âne est devenu avec la Tuque l’un des emblèmes du village, et les habitants sont très fiers de ce qu’il symbolise aujourd’hui.

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Comment se présente actuellement l'Âne totémique ? Une charpente de bois recouverte de toile de jute et décorée de fleurs en crépon, la Tuque et un coq représentés sur ses flancs, une sculpture de mousse polyuréthane peinte pour sa tête, une véritable queue de cheval ornée d’un gros nœud aux couleurs du drapeau français pour sa queue, et l’année apposée en grand et en fleurs sur le dos de l’animal orné chaque année par la jeunesse locale.

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Dès le mois de mars, les préparatifs débutent par l’élection de Chefs de Jeunesse et Demoiselles d’Honneur, qui représentent la jeunesse locale et contribuent à la popularité de la fête. Les traces de cette tradition remontent à 1788 où deux jeunes hommes furent chargés d’organiser un bal pour la Saint-Laurent. En 1958, apparaissent à leurs côtés, trois jeunes filles, les Demoiselles d’Honneur, et la tradition se perpétue tout en évoluant. Depuis quelques années est apparu le « Petit Âne », porté par des enfants très sérieux et fiers de cette charge. Et cette année, les jeunes filles ne seront pas trois mais quatre aux côtés de Chefs de Jeunesse.