Je me souviens à Montagnac

Les Pénitents blancs de Montagnac

La compagnie des Pénitents blancs de Montagnac dépendait de celle de Montpellier qui fut instituée par le grand Saint François en 1221 sous le nom de frairie de la pénitence. L’Etat humain se transformant sans cesse, il importait que la confrérie s’adapte aux nécessités des temps nouveaux, pour conserver la même vitalité et la même jeunesse. Les plus anciens règlements écrits qui ont été conservé à la chapelle de Montpellier remontent au XVIème siècle et régissent la confrérie jusqu’en 1570, année de dispersion par les huguenots. 
En 1610, la paix étant revenue, Mgr de Fenouillet promulguera de nouveaux statuts, Antoine de Grille étant prieur. 
En 1811, le prieur, Dominique de Montlaur de Murles fait modifier les règlements pour adapter la confrérie à tout ce que la Révolution venait de bouleverser. 
La confrérie de Montagnac est régie par ces derniers règlements dont le caractère de vétusté n’échappait à personne. Avant de créer de nouveaux statuts, elle analyse sa situation. 
Notre compagnie n’est plus qu’un beau souvenir du temps passé et qu’un glorieux témoin de la foi de nos aïeux, son utilité effective est à peu près nulle, en dehors de la pompe qu’elle apporte aux officiers religieux, son rôle social est terminé dans notre ville depuis la création déjà ancienne de plusieurs sociétés de secours mutuel. La réforme des statuts doit conserver intacte la tradition des vieux Pénitents blancs, la confrérie doit retrouver son rôle social dans la cité. 
Elle ne s’appliquera qu’à notre chapelle de Montagnac. 
Cet édifice de l’ancien couvent des Augustins est désormais inscrit aux monuments historiques depuis 2009. 

 

 

 

Confrérie devant l'église.

On reconnait le comte Henri d'Aulan, Jean Pinchard, Henri Lafon, François Ruand, Jean Imbert...

 

 

Ces statuts devaient permettre de remettre de l’ordre dans la maison, en effet, en 1928, les membres étaient passés de 385 à 180. 

Le prieur était Jean Pinchard. 
Entre autres sorties, il leur était fait obligation, de participer le dimanche de l’Epiphanie à la procession de la Pétardière (vœux des Consuls de Montagnac). 

Les recettes provenaient de la location des chaises, de la cotisation des membres, des quêtes faites à la chapelle ou à domicile, de dons. Un sacristain était chargé de l’entretien de la chapelle et des objets servant au culte. Il y avait un archiviste nommé à vie, il était chargé de l’inventaire des objets mobiliers appartenant à la compagnie. Son seul droit de véto pouvait empêcher la vente d’un objet quelconque figurant sur le dit inventaire. 
Il y avait un bureau de bienfaisance dont un membre qui enquêtait à domicile avant de fournir une aide. 
Ils étaient vêtus d’une tunique, le sac ou saq, à manche longue, elle permettait de mettre tout le monde au même niveau social. Une corde nouée autour de la taille rappelle l’humilité et l’obéissance. La cagoule venait masquer le visage, symbole d’humilité et d’égalité. 

Procession au village

 

 

 Sortie à Montpellier


Les Pénitents étaient regroupés au sein de la Confrérie des Pénitents de Langue d’Oc. 
Dans le conseil d’administration pour la période de 1927-1929, le secrétaire était le comte Henri de Suarez d’Aulan, sous prieur, de la Confrérie des Pénitents de Montagnac, demeurant au château de Lavagnac. La confrérie de Montpellier faisait paraître un bulletin mensuel : L’Arc en Ciel. L’on y trouve les liens avec le félibrige. 
C’est ainsi que le 15 août 1912, a été reçu pour être mis au rang et catalogue des Frères Pénitents blancs, et jouir de tous les avantages spirituels et temporels qui y sont attachés, M. Frédéric Mistral. 

Bernard Bals