Lavagnac, on le redoutait, c'est arrivé!

Depuis longtemps on le redoutait.

C’est arrivé, le toit de la chapelle s’est en partie effondré.

La maison attenante est également en ruine depuis longtemps. Ancien moulin à huile, elle avait été transformée par Jean de Mirman.

Françoise, Gabrielle de Mirman y sera baptisée le 25 octobre 1656.

La famille d’Alzon la rénovera et y fera inscrire sa devise Déo Dati. Il y avait un prêtre à demeure, l’abbé Bonnet, précepteur d’Emmanuel d’Alzon qui célébrait l’office tous les jours. Les obsèques de Marie-Françoise de Puységur, présidée par Mgr de Cabrières y ont été célébrées.

Jean de Puységur l’a faite rénover à la fin du XIXème. Il y a des notes de 1917 qui relatent une messe de minuit avec le curé Hemmer venu de Béziers où le comte Henri d’ Aulan jouait du violon.

Des enfants d’ouvriers nés sur le domaine y ont été baptisés, Bals Félix, Andrée Imbert. Le RP d’Alzon y célébra pour ses parents une messe à son retour de Rome en juillet 1835.

Le 9 mai 1845, Marthe, fille d’Anatole de Puységur et de Marie-Françoise d’Alzon fait une chute mortelle dans les escaliers qui mènent à la chapelle sous les yeux de sa mère. On est à peu près sûr que sa sépulture se trouve à proximité.

Dans les lettres du RP d’Alzon, on y trouve beaucoup d’événements qui s’y sont produits. Le 16 juillet 1860, sa sœur Augustine décède de la tuberculose. Alors il venait s’asseoir aux places qu’elle occupait. Le 29 août de passage à Lavagnac, il se rend à la chapelle et trouve sur une chaise un bouquet de fleurs blanches déposées par le jardinier. Il en demande la raison, et on lui dit que le lendemain c’est la fête de sa sœur Augustine décédée un mois plus tôt.

Depuis très longtemps, les religieux, religieuses de l’Assomption y venait en pèlerinage du monde entier marcher sur les pas de leur fondateur. Elle a été vandalisée à plusieurs reprises et même squattée. On a utilisé ce patrimoine local à des fins bassement matérielles, sans jamais se soucier de son état de délabrement et de la manière de le protéger.

L’important ce sont les promesses électorales, alors il faut dissimuler cette situation patrimoniale catastrophique.

Pour cette chapelle, c’est le début de la fin dans l’indifférence totale, sacrifiée comme le château sur l’autel du profit.

Bernard Bals