Eau potable contaminée aux pesticides de synthèse, cela doit cesser.

 

Communiqué de Générations futures : "Eau potable contaminée aux pesticides de synthèse, cela doit cesser."

Générations Futures
 
 
Une étude de l'ANSES montre qu’un métabolite du fongicide Chlorothalonil (cancérogène possible) est présent au-dessus de la limite de qualité dans plus d’un prélèvement sur trois en France !
 
 
Générations Futures dénonce de nouveau la faiblesse du système d'évaluation et d'autorisation des pesticides qui conduit à cette situation sanitaire scandaleuse. Elle appelle les décideurs politiques à agir.
 
 
Contexte de l'étude.
 
 
Le 6 avril, l'Agence sanitaire française (l'ANSES) a publié une étude sur la présence, dans l'eau destinée à la consommation humaine, de composés chimiques, qui ne sont pas ou peu recherchés lors des contrôles réguliers. Les prélévements ont concerné le territoire français et ont donné lieu à plus de 136 000 résultats. L'étude s'est focalisée, entre autres, sur 157 pesticides et leurs métabolites (les sous-produits issus de la dégradation des pesticides dans les milieux).
 
 
Des résultats préoccupants.
 
 
L'étude attire l'attention sur le métabolite du fongicide chlorothalonil (interdit en 2019) appelé "R471811". Ce dernier est retrouvé dans plus d'un prélèvement sur deux avec des dépassements de la limite de qualité (0,1 µg/litre) dans plus d'un prélèvement sur trois !
Plus généralement, sur les 157 pesticides et métabolites recherchés, 89 sont détectés au moins 1 fois dans les eaux brutes et 77 fois dans les eaux traitées.
 
 
Générations Futures dénonce une pollution récurrente de l'eau par les métabolites de pesticides.
 
 
En septembre dernier, l'association a alerté dans un rapport (à retrouver sur generations-futures.fr) sur le fait que les autorités mettent sur le marché, en connaissance de causes, des pesticides engendrant des pollutions prévisibles de nos ressources - l'eau potable - par des métabolites. Ce rapport a concerné, à cette période, l'herbicide S-métolachlore et son métabolite l'ESA métolachlore. Il a été publié en parallèle de deux enquêtes du journal Le Monde et du magazine Complément d'enquête, qui ont dénoncé la contamination de l'eau du robinet par cet herbicide, conduisant 20 millions de Français à consommer une eau de boisson non conforme. L'histoire se répète donc. Cela ne peut plus durer !
"On sait depuis 2006, par la Commission européenne, que le pesticide chlorothalonil a la capacité de produire des métabolites en quantitié importante. Or, aucune recherche probante sur la toxicité des métabolites n'a été conduite et la recherche de ces métabolites dans les eaux est très récente. C'est donc une faillite totale du suivi post homologation pour cette molécule." déclare France Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
 
 
Générations Futures appelle le gouvernement et notamment le ministre de l'Agriculture, à agir contre les pesticides qui contaminent nos eaux et non pas contre les décisions de retrait de pesticides.
 
 
En février dernier, l'ANSES a décidé du retrait des principaux usages du S-métolachlore. Mais en mars, lors du congrès de la FNSEA (syndicat agricole majoritaire), le ministre de l'Agriculture a déclaré demander à l'ANSES de revoir sa décision de retrait du S-métolachlore
 
Avec cette étude de l'ANSES qui alerte sur la contamination de notre eau potable par un autre pesticide - le chlorothalonil - Générations Futures :
  • demande au ministre de l'Agriculture de ne pas maintenir sur le marché le S-métolachlore, qui pollue notre eau potable.
  • plus généralement, de réduire urgemment la dépendance de l'agriculture française aux pesticides, qui contaminent nos eaux, mais aussi nos sols, notre air et nos aliments !
 
Générations Futures reste activement mobilisée, suit la situation de près et interviendra juridiquement à chaque fois qu’il sera nécessaire pour protéger la santé humaine et l’environnement.