FIL HEBDO DU 24 DÉCEMBRE.

 

Pour débuter par une bonne nouvelle : nous risquons d'échapper aux délestages de fourniture de courant. Ouf, nous avons eu chaud !!! Mais soyons prudents, tout de même. 

Autre information pour se réjouir, quoi que… Un sommet mondial sous l'égide de l'Onu a permis de conclure ce lundi 19 décembre un accord sans précédent destiné à protéger la nature et à consacrer des milliards de dollars à sa préservation. L'accord obtenu durant l'événement, organisé à Montréal au Canada et présidé par la Chine, marque la fin de quatre ans de travaux pour la mise en place d'un cadre mondial et guider les efforts de préservation de la nature d'ici 2030. Il était temps, en souhaitant que la montagne n'accouche pas d'une souris ! 

Plus grave à notre époque : Une circulaire rendue publique mardi demande aux universités publiques et privées du pays de suspendre l'accès aux femmes avec effet immédiat, conformément à une décision gouvernementale. L'oppression des femmes se poursuit donc en Afghanistan, tout comme dans d'autres pays. Impensable, et pourtant. 

A Sète, en sport, lors des championnats de France juniors en petit bassin, à Massy (91), le représentant de Sète Natation a réussi un joli coup. Léo Coudeville a signé une grande performance en remportant la médaille d'argent du 400 mètres quatre nages, en championnat de France junior 2. Une grande satisfaction pour son entraîneur Bastien Ray : "Cette première médaille nationale valorise le travail de Léo depuis son arrivée à Sète il y a deux ans, en provenance du NC Briançon, mais aussi de tout un groupe qui s'entraîne énormément pour amener Sète Natation au plus haut niveau possible."

Dans notre belle cité, c'est la fête à l'urbanisme. Le tribunal administratif de Montpellier donne une nouvelle fois raison au Collectif Bancs Publics et suspend le permis de construire du parking de la place Aristide Briand à Sète. En conséquence, les travaux doivent s’arrêter immédiatement, en attendant le jugement sur le fond du dossier dans les prochains mois. 

Les habitants du 7 quai Général Durand remportent la bataille. La pergola devrait être démontée. Des parasols seraient installés à la place de la structure qui empêchait les locataires d'accéder à leur entrée d'immeuble. Une déclaration préalable de travaux aurait été déposée au service de l’urbanisme de la Ville de Sète le 15 novembre 2022 et a récemment été affichée dans le restaurant. Annonçant donc la démolition de la structure vraisemblablement illégale et l’installation de parasols sur la terrasse comme sur l’ensemble des quais sétois. 

Et pour clore ces quelques informations, glanées au fil des derniers jours, il ne reste plus qu'à vous souhaiter, à toutes et tous un joyeux Noël. Profitons de ces instants festifs pour nous détendre et nous réconcilier de toutes nos petites et si futiles querelles. 

Philippe Raybaud.

LE FIL HEBDO

Pour ce Fil Hebdo, la réflexion porte sur une polémique qui va sans doute aucun faire couler beaucoup d'encre. Les Jeux olympiques de 2024 seraient en passe de faire de l'ombre à la Culture ( avec un grand C ). En période estivale, nombreux festivals et manifestations théâtrales ou autres  devraient ne pas avoir lieu, faute de disponibilité des forces de l'ordre, concentrées sur les lieux d'activités sportives. Les uns s'en réjouiront, les autres seront mécontents. Autres sujets de discorde, les réservoirs d'eau en construction...

Mais finalement, il nous semble opportun de rappeler que le monde se sent mal, du Brésil à l'Ukraine, du Liban à la  Libye, des États-Unis au Royaume-Uni, et nous en passons. 

Alors nous devrions relativiser nos petites douleurs, nos stériles querelles de clocher, et nous consacrer à découvrir les valeurs enfouies au plus profond de nous.  

Une balade en forêt vous permettra de découvrir les trésors de l'automne. Nichés aux creux des herbes folles ou fougères dorées, les cèpes se plaisent sur des sols acides, sous couvert de bois feuillus où ils vivent en harmonie avec les racines des châtaigniers, des chênes et des hêtres. On les rencontre souvent à l’orée de la forêt. Cette activité vous mènera loin des tracas quotidiens de cette vie trépidante et de ce monde renversé.

Chez nous, les pêcheurs sétois, habituellement massés sur les bords du canal, ne sont plus légion, les daurades leur font faux bond. La pointe Courte se voit envahie par les méduses mortes suite à la haute température de l'eau.

Et malgré les nombreuses controverses à propos du changement d'heure, profitons des bienfaits du soleil et des températures inhabituelles pour la saison. Cherchons la lumière du bien-être, et sachons penser, ensemble que tout ira mieux demain.

Philippe Raybaud.

LE FIL HEBDO

 

Nous pourrions, aujourd'hui, évoquer bien des sujets. Le décès de Pierre Soulage, des faits divers horribles, des justiciers qui s'autorisent un jugement, des chasseurs dans le viseur ou encore du pouvoir d'achat, de la météo qui nous indique que l'été paresse, ou encore de toutes choses tristes, horribles et inconcevables.

Mais préférons nous pencher sur des nouvelles plus sympathiques et encourageantes. Regardons les exploits d'un sportif, apparemment le mieux payé du monde. Certes, les chiffres donnent le tournis, mais pensons aux recettes générées par ces primes et salaires mirobolants.

Admirons un instant, cette éclipse de Lune qui fait rêver des plus petits aux plus grands, du coucher de soleil sur la mer, des oiseaux qui chantent.

Vivons en espérance, rêvons de solidarité, de partage, d'Amitié ou d'Amour. Les oreilles grandes ouvertes à l'écoute du chant des vagues, du bruissement des feuilles sous nos pas. Les yeux scrutant le sol afin d'y découvrir les champignons du jour, les narines dilatées afin de capter les parfums de l'automne.

Philippe Raybaud.

Arrêtons de pleurnicher

La pandémie risque de faire de nouveaux et terribles ravages dans les semaines à venir. La situation exceptionnelle et gravissime dans laquelle nous entrons doit nous amener néanmoins à faire preuve d'humilité. Nous connaissons encore très mal ce virus en mutation rapide. Personne ne peut dire qu'il a toutes les compétences et toutes les données en main pour affirmer que les décideurs font des mauvais choix pour combattre le virus ou du moins le contenir. Ceux qui ont à gérer cette crise font ce qu'ils peuvent. Qui peut affirmer sérieusement qu'il ferait mieux à leur place?

De la pénurie de masques au démarrage poussif de la vaccination, j'ai souvent déploré les ratés de la gestion de la pandémie. Je me suis étonné de certaines décisions qui pouvaient paraître illogiques, arbitraires ou improvisées. J'ai mis en cause la lourdeur et le manque de réactivité de l'administration. Mais aujourd'hui, je me refuse à relayer les injures, les procès d'intention et les divagations complotistes qui circulent dans les réseaux sociaux.

Je condamne les irresponsables qui organisent des fêtes illégales. Je trouve inadmissible que des sectes organisent au nom de Dieu des cérémonies religieuses sans aucune précaution sanitaire. Enfin si je peux comprendre la détresse des restaurateurs et la nécessité de les aider, je ne peux pas cautionner ceux d'entre eux qui ouvrent des salles au risque de créer de nouveaux foyers de contamination. Pour l'heure, la désobéissance civile, les polémiques et les manifestations, pour un oui ou pour un non, ne servent qu'à compliquer ou à aggraver les choses.

J'ai toujours été du côté de ceux qui défendent la justice sociale, la liberté, le droit de marcher à contre courant plutôt qu'à contrecœur. Je fais parti de ces français rebelles par atavisme. Mais aujourd'hui on parle de vie et de mort. Il nous faut respecter les consignes. Il nous faut rester solidaires et disciplinés en attendant l'arrivée des armes pour nous battre : vaccins et traitement pour lesquels nos dirigeants doivent tout mettre en œuvre pour en accélérer la livraison.

Pensons à ceux qui ont connu les tranchées de 14-18 ou les camps de concentration de 39-45. Pensons à ces 4 milliards d'humains qui sont sous le seuil de pauvreté ou sous le joug de la dictature.

Ne pas partir au bout du monde pour quelques jours de vacances est encore supportable. Ne pas sortir après 18h permet de retrouver du temps pour ses enfants, pour lire ou se divertir en regardant la télé. Ne pas aller dans les grands centres d'achat permet de consommer un peu moins, ce n'est pas si mauvais pour la planète …et plutôt bon pour notre portefeuille.

Le bilan de la crise devra être fait, mais à la fin de la pandémie quand nous aurons enfin retrouvé une vie normale.

Des pendules devront être remises à l'heure. Des leçons des erreurs accumulées depuis des décennies devront bien évidemment être tirées. De nouvelles politiques devront être mises en œuvre.

C'est aussi à ce moment que nous devrons renvoyer l'ascenseur aux jeunes qui sont restés solidaires de leurs aînés ainsi qu'aux soignants et obscurs soldats du quotidien, ceux qui nous auront permis de survivre pendant cette période exceptionnelle.

En attendant, cessons de pleurnicher. Soyons responsables.

Jacques Carles

Victor Hugo, reviens !

A la suite des émeutes de juin 1848 qui ensanglantèrent les débuts de la Seconde République, les théâtres parisiens furent fermés. Cette clôture qui semblait devoir se prolonger indéfiniment, était une calamité de plus ajoutée aux autres calamités publiques. La ruine des théâtres était imminente. Victor Hugo proposa d'allouer une aide financière spéciale pour les sauver:

"Ce que je veux, ce n’est pas du bruit, comme vous dites, c’est du pain ! du pain pour les artistes, du pain pour les ouvriers, du pain pour les vingt mille familles que les théâtres alimentent ! Ce que je veux, c’est le commerce, c’est l’industrie, c’est le travail, vivifiés par ces ruisseaux de sève qui jaillissent des théâtres de Paris ! C’est la paix publique, c’est la sérénité publique, c’est la splendeur de la ville de Paris, c’est l’éclat des lettres et des arts, c’est la venue des étrangers, c’est la circulation de l’argent, c’est tout ce que répandent d’activité, de joie, de santé, de richesse, de civilisation, de prospérité, les théâtres de Paris ouverts. Ce que je ne veux pas, c’est le deuil, c’est la détresse, c’est l’agitation, c’est l’idée de révolution et d’épouvanté que contiennent ces mots lugubres :

Les théâtres de Paris sont fermés ! Je l’ai dit à une autre époque et dans une occasion pareille, et permettez-moi de le redire : Les théâtres fermés, c’est le drapeau noir déployé.

Eh bien, je voudrais que vous, vous les représentants de Paris, vous vinssiez dire à cette portion de la majorité qui vous inquiète :

Osez déployer ce drapeau noir ! osez abandonner les théâtres ! Mais, sachez-le bien, qui laisse fermer les théâtres fait fermer les boutiques ! Sachez-le bien, qui laisse fermer les théâtres de Paris, fait une chose que nos plus redoutables années n’ont pas faite ; que l’invasion n’a pas faite, que 93 n’a pas faite ! Qui ferme les théâtres de Paris éteint le feu qui éclaire, pour ne plus laisser resplendir que le feu qui incendie ! Osez prendre cette responsabilité !

Messieurs, cette question des théâtres est maintenant un côté, un côté bien douloureux, de la grande question des détresses publiques. Ce que nous invoquons ici, c’est encore le principe de l’assistance. Il y a là, autour de nous, je vous le répète, vingt mille familles qui nous demandent de ne pas leur ôter leur pain ! Le plus déplorable témoignage de la dureté des temps que nous traversons, c’est que les théâtres, qui n’avaient jamais fait partie que de notre gloire, font aujourd'hui partie de notre misère.

Je vous en conjure, réfléchissez-y. Ne désertez pas ce grand intérêt."

 Extrait de : "Actes et Paroles - I " de Victor Hugo (Œuvre du domaine public mise en ligne par Atramenta)