À quoi ressemblera le lycée professionnel de demain ?

 

 

1 milliard d’euros investi chaque année dans le lycée professionnel de demain

Un lycéen professionnel mieux accompagné dans son parcours 

  • Jusqu'à 2 100€ de gratifications de stages sur l'ensemble de la scolarité d'un lycéen
  • 1 année de terminale repensée pour s'adapter au projet de chaque élève
  • 3 nouveaux dispositifs pour prévenir le décrochage scolaire
    • le dispositif Tous droits ouverts pour le décrocheur en lycée professionnel
    • le dispositif Ambition emploi pour le décrocheur post-lycée professionnel 
    • le Parcours de consolidation pour les étudiants en risque de décrochage ou d'échec en BTS

Un lycéen professionnel mieux accompagné dans son projet professionnel

  • Par des professeurs mieux reconnus pour leur engagement
  • Par le service public de l’emploi
  • Par un mentor

Un lycée professionnel qui répond mieux aux grands enjeux économiques

  • 80 nouvelles formations d’avenir pour accueillir 1 050 élèves dès la rentrée 2023
  • 2 100 bureaux des entreprises pour renforcer les liens entre le lycée professionnel et les entreprises de son territoire
  • 20 000 places de spécialisations Demain, chaque chef d'établissement disposera de leviers pour conduire le projet de son lycée en fonction de ses spécificités, ses partenaires et son écosystème

Un professeur en lycée professionnel valorisé à hauteur de son engagement

  • Jusqu'à 7 500€ bruts par an adossés à de nouvelles missions

Nouveau parcours des lycéens professionnels grâce à la réforme

Durant la scolarité

  • Ouverture de nouvelles formations
  • Accompagnement grâce au bureau des entreprises 
  • Accompagnement renforcé sur les besoins scolaires 
  • Gratification des stages durant toute la scolarité 
  • Meilleure prise en compte du projet de l'élève grâce à la nouvelle année de terminale 
  • Nouvelles options durant la scolarité

Après la scolarité

  • Je veux travailler mais je ne trouve pas d'emploi 
    • Filet de sécurité du jeune sans solution : Ambition emploi
  • Je veux poursuivre mes études 
    • Spécialisation : une offre de spécialisation professionnelle en un an maximum et en alternance 
    • Études : poursuite d'un parcours de consolidation en vue du BTS

Mieux accompagner chaque lycéen professionnel et lutter contre le décrochage

Aujourd'hui le lycée professionnel reproduit encore trop les inégalités sociales.

Demain, pour tenir sa promesse d'égalité des chances, l'Éducation nationale s'adaptera davantage à l'élève, à ses fragilités comme à ses ambitions. 

Gratifier les périodes de stage

Mesure 1 : Gratifier les périodes de stages des élèves de la voie professionnel dès la rentrée 2023

  • Rentrée scolaire 2023 : Application à tous les lycées

La gratification est une modalité de valorisation de la voie professionnelle, de l’importance accordée aux temps en entreprise comme temps de formation, ainsi que de la responsabilité du jeune, de l’établissement et de l’entreprise à s’investir dans cette démarche.

Parce qu’en voie professionnelle les stages sont complémentaires aux enseignements et au développement des compétences, toutes les périodes de stage des lycéens professionnels seront gratifiées par l’État. L’élève effectuera jusqu’à six mois de stage durant sa scolarité.

Conditions d’éligibilité

Cette allocation de stage concernera tous les lycéens qui préparent un diplôme professionnel de niveau secondaire (CAP, baccalauréat professionnel, mention complémentaire, brevet des métiers d’art), ainsi que les lycéens professionnels engagés dans des formations complémentaires d’initiative locale (FCIL) à l’issue d’un CAP ou d’un baccalauréat professionnel. Les lycéens professionnels devront être en cours de formation et inscrits dans des établissements publics ou privés sous contrat pour en bénéficier.

L’assiduité de l’élève, à l’école comme en entreprise, sera prise en compte au moment du versement de la gratification.

Pour motiver et valoriser l’investissement des élèves, toutes les périodes de formation en milieu professionnel des lycéens professionnels feront l’objet d’une gratification attribuée par l’État :

  • 50 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 1re année de CAP et en seconde du baccalauréat professionnel, soit 300 euros au total sur l’année ;
  • 75 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 2e année de CAP et en première du baccalauréat professionnel, soit 600 euros au total sur l’année ;
  • 100 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en terminale du baccalauréat professionnel, permettant ainsi de recevoir une allocation de stage comprise entre 600 et 1 200 euros au total sur l’année, selon le nombre de semaines de stages effectuées.

Un élève de lycée professionnel pourra donc recevoir jusqu’à 2 100 euros de gratification sur un cycle de trois années de formation en baccalauréat professionnel.

Adapter le parcours au profil de l'élève

Anticiper les difficultés : consolider les savoirs fondamentaux

En début de seconde professionnelle, 60 % des élèves présentent une maîtrise satisfaisante des domaines évalués en français et 30 % en mathématiques. En seconde générale et technologique, ces taux sont respectivement de 94 % et de 80 %.

Mesure 2 : Permettre des enseignements aux savoirs fondamentaux en classes réduites

  • Rentrée scolaire 2023 : Application dans les lycées professionnels volontaires
  • Rentrée scolaire 2024 : Application dans tous les lycées professionnels

Pour corriger les fragilités des élèves révélées par les tests de positionnement effectués à l’entrée au lycée, les heures de mathématiques et de français se feront en groupes à effectifs réduits en seconde professionnelle. Ces groupes seront organisés sur la base des résultats à ces tests et en fonction de la progression de chaque élève.

L’organisation du cycle terminal du baccalauréat professionnel (première et terminale) permettra aux élèves de bénéficier de davantage d’heures d’enseignement de mathématiques et de français.

Encourager les ambitions : ouvrir des options

Mesure 3 : Permettre aux élèves de choisir des options

  • Rentrée scolaire 2023 : Application dans les lycées professionnels volontaires
  • Rentrée scolaire 2024 : Application dans tous les lycées professionnels

Parce qu’une activité optionnelle constitue un élément d’épanouissement dans les apprentissages, le lycéen professionnel aura l’opportunité de choisir des options dans les établissements volontaires.

Pourraient être envisagés des cours de langue, de codage, d’entrepreneuriat, en mobilisant des partenariats extérieurs et des professeurs volontaires.

Mettre en place une année de terminale sur mesure

Un an après avoir obtenu leur baccalauréat professionnel et hors ceux qui poursuivent leurs études, un diplômé sur deux n’a pas réussi à trouver d’emploi. Parmi ceux qui poursuivent leurs études en vue d’obtenir un BTS, un sur deux parvient à obtenir son diplôme en deux ans.

Mesure 4 : Organiser l'année de terminale en lien avec le projet de l'élève : obtenir un diplôme puis, accéder à l'emploi, soit poursuivre ses études

  • Rentrée scolaire 2023 : Application pour les élèves qui entreront en classe de première (1re session du baccalauréat professionnel en 2025)

Pour soutenir le projet de chaque jeune, l’année de terminale sera transformée et permettra au lycéen :

  • de passer certaines épreuves plus tôt dans l’année scolaire ;
  • de disposer d’un accompagnement personnalisé pour mieux comprendre le marché du travail, les attentes des employeurs et connaître les outils et services à sa disposition ;
  • de choisir le parcours qui lui correspondet la fin d’année scolaire la plus pertinente compte tenu de son projet professionnel :
    • pour ceux qui envisagent une insertion dans l’emploi dès l’obtention du diplôme : la durée des stages sera augmentée de plus de 50 % ; le dernier stage de l’année ayant vocation à favoriser une insertion directe dans l’emploi ;
    • pour ceux qui souhaitent poursuivre leurs études après le diplôme : ils suivront quatre semaines de cours intensifs d’enseignements généraux et professionnels adaptés pour leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires à la réussite dans l’enseignement supérieur.

Quel que soit le parcours choisi, chaque élève réalisera 6 semaines minimum de stage durant l’année de terminale. Le temps de stage sera de 6 à 12 semaines au total selon le projet de l’élève.

Multiplier les possibilités d'accompagnement pour tous les décrocheurs

Mesure 5 : Créer trois nouveaux dispositifs pour prévenir les risques de décrochage pendant et après le lycée :

  • Tous droits ouverts ;

  • Ambition emploi ;

  • Parcours de consolidation.

Rentrée scolaire 2023 : Application dans tous les lycées professionnels

Un lycéen professionnel sur quatre ne va pas au bout de son parcours et se retrouve sans solution.

Mesure 5.1 : Créer un dispositif Tous droits ouverts, qui coordonne le lycée et les partenaires locaux de l'accompagnement pour proposer très tôt aux élèves en risque de décrochage scolaire toute une palette de solutions

  • Rentrée scolaire 2023 : Application dans tous les lycées professionnels

Le dispositif Tous droits ouverts permettra à l’établissement de déclarer immédiatement ces signaux – sans attendre que le lycéen ait définitivement disparu de l’école – pour mobiliser l’ensemble des acteurs susceptibles de l’aider à (re)trouver de la motivation, que ces acteurs soient dans le lycée ou hors du lycée.

Ce dispositif permettra au lycéen d’accéder à des structures d’accompagnement, d’insertion et de formation qui se trouvent à proximité de son lieu de vie, tout en conservant pendant quelques mois son statut d’élève et la possibilité de retour dans son lycée.

À l’issue de cette période dite Tous droits ouverts, au cours de laquelle la possibilité de retourner dans son lycée professionnel est garantie, le lycéen pourra décider d’intégrer l’une des structures qui l’a temporairement accueilli ou de réintégrer son lycée. Ce dispositif permettra de s’affranchir temporairement des frontières administratives liées au statut d’élève, pour éviter que les lycéens en risque de décrochage disparaissent des radars institutionnels.

Mesure 5.2 : Créer un dispositif Ambition emploi, offrant un filet de sécurité pour aider les jeunes sans solution, avec ou sans diplome après leurs années au lycée, à trouver leur voie

  • Rentrée scolaire 2023 : Application pour les jeunes sans solution

Afin de prévenir de telles situations, dès la rentrée scolaire 2023, un dispositif d’accompagnement sera proposé à tous les élèves sortants du lycée sans solution, diplômés ou non, leur permettant :

  1. de conserver leur statut d’élève de lycée professionnel pendant quatre mois maximum (jusqu’au 31 décembre) ;
  2. de bénéficier de différents dispositifs : stages, immersions dans des classes de terminale, appui à la recherche d’emploi ou de contrat d’apprentissage, rencontres avec des recruteurs, etc. Ce temps pourra également permettre d’intégrer une formation courte d’un an en apprentissage pour les diplômés qui le souhaiteront.

Et après ? À l’issue des quatre mois, ceux qui demeureraient sans solution se verront proposer un Contrat d’Engagement Jeune.

Mesure 5.3 : Ouvrir un Parcours de consolidation, qui permet de multiplier les chances des bacheliers professionnels qui poursuivent leurs études en BTS d’obtenir leur diplôme.

  • Rentrée scolaire 2023 : Expérimentation dans les lycées volontaires
  • Rentrée scolaire 2024 : Généralisation à l'ensemble des académies

Les étudiants issus de la voie professionnelle en grande difficulté en 1re année de BTS seront repérés lors d’un pré-conseil de classe, qui se tiendra quelques semaines après la rentrée.

Ces étudiants se verront alors proposer un Parcours de consolidation, pour augmenter leurs chances d’obtenir un BTS en deux ou trois ans.

Ouvrir le lycée professionnel aux partenariats

Pour les lycéens professionnels, la méconnaissance des entreprises et des perspectives d’évolution, le plus souvent accentuée par le manque de réseau professionnel, constitue un obstacle majeur d’accès à un stage ou à un premier emploi.

Mesure 6 : Mieux préparer l’insertion professionnelle grâce à des partenariats extérieurs.

  • Rentrée scolaire 2023 : Accompagnement de 50% des élèves en année terminale souhaitant s'insérer après leur diplôme 
  • Rentrée scolaire 2024 : Accompagnement de 100% des élèves en année terminale souhaitant s'insérer après leur diplôme

Initiée par Sciences Po et Pôle emploi, l’expérimentation AvenirPro a débuté durant l’année scolaire 2021-2022 dans 16 académies pour accompagner les lycéens professionnels dans leur insertion dans l’emploi.

Aujourd’hui, 8 000 élèves de 340 lycées professionnels sont accompagnés dans leur recherche d’emploi par près de 100 conseillers spécialisés de Pôle emploi. Si les résultats définitifs de l’expérimentation sont attendus en 2024, les effets positifs sont déjà ressentis sur la confiance des jeunes et sur la dynamique de recherche de leur premier emploi.

Demain, chaque élève en dernière année de lycée professionnel (CAP et baccalauréat professionnel) qui souhaite s’insérer dans l’emploi après son diplôme bénéficiera des services d’accompagnement de France Travail et ses partenaires. Aux côtés des équipes éducatives, des conseillers spécialisés l’accompagneront dans ses recherches d’opportunités d’emploi, la valorisation de ses compétences et dans sa compréhension des attentes des employeurs.

Déployer le dispositif 1 jeune 1 mentor dans les lycées professionnels

En 2023, la Première ministre a décidé de consacrer la grande cause nationale 2023 à la promotion du mentorat comme levier d’émancipation professionnelle de tous les jeunes de France. Cette grande cause nationale va notamment permettre aux lycéens professionnels d’être accompagnés et soutenus par un "mentor" pour prendre pleinement confiance en leurs capacités.

Demain, la création du bureau dédié à la relation aux entreprises dans chaque lycée permettra aux lycéens d’entrer dans des dispositifs de mentorat et d’être accompagnés par un adulte dans leur parcours, grâce à des partenariats avec les principales associations dédiées à l’accompagnement des jeunes.

Faire du lycée professionnel un choix d'avenir pour toute notre économie

La souveraineté industrielle, numérique comme énergétique, nécessite de placer le lycée professionnel au centre de nos enjeux de formation et de repenser les parcours des lycéens.

Le lycée professionnel doit devenir un choix pour les jeunes à la recherche de métiers d’avenir et une solution pour les entreprises qui doivent s’adapter aux grandes transitions économiques en cours et à venir.

Pour préparer les compétences de demain et répondre aux aspirations de la jeunesse, le lycée doit adapter dès aujourd’hui son offre de formation.

Transformer les formations pour répondre aux grandes transitions de notre économie

En 2022 et hors ceux qui poursuivent leurs études, un diplômé de la voie professionnelle sur deux est en recherche d’emploi un an après avoir obtenu son diplôme.

Mesure 7 : Adapter l’offre de formation pour préparer l’avenir professionnel des jeunes en fixant des objectifs ambitieux :

  • rénover en profondeur un quart des diplômes existants d’ici la rentrée scolaire 2025 ;
  • démultiplier le nombre annuel d’ouvertures et de fermetures de formation.

Rentrée scolaire 2026 : Viser 100% de formations non insérantes fermées

Moderniser le contenu des diplômes, simplifier leurs intitulés

La révision des diplômes (CAP, baccalauréat professionnel et BTS) sera accélérée pour mieux s’adapter à la transformation des métiers. Cette évolution permettra aux lycéens diplômés de mieux lancer leur carrière professionnelle. L’Éducation nationale leur offrira de meilleures chances et répondra mieux aux besoins de l’économie.

Objectif : 50 diplômes rénovés en 2024, 100 diplômes en 2025

Il s’agit de tenir compte des grandes transitions que connaît notre société et de créer de nouveaux diplômes qui correspondent aux nouveaux métiers émergents. Le lycée professionnel doit être un acteur essentiel dans la formation aux compétences stratégiques et d’avenir, afin d’en favoriser l’attractivité et la reconnaissance.

Exemples :

  1. La transition écologique : les diplômes de construction et d’installations thermiques seront révisés pour permettre aux élèves d’acquérir de meilleures connaissances en rénovation énergétique des bâtiments ou favoriser les pratiques et matériaux incitant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
  2. Le défi numérique : le baccalauréat professionnel rénové "cybersécurité, informatique et réseaux, électronique" permet désormais d’acquérir de nouvelles compétences demandées par les entreprises en matière de codage ou de maintenance informatique.
  3. Le défi démographique : un nouveau CAP "grand âge" et une mention complémentaire "aide à domicile" sont lancés à la rentrée 2023.

Changer l'offre de formation des lycées

Aujourd’hui, de nombreuses filières ne garantissent pas aux élèves une poursuite d’études ou une insertion dans l’emploi, alors que de nombreuses entreprises peinent à recruter dans d’autres secteurs d’activités.

Demain Il s’agira d’assurer :

  • d’une part la fermeture de toutes les formations qui mènent insuffisamment à l’emploi ou à la poursuite d’études ;
  • d’autre part l’ouverture d’un nombre équivalent de places dans les secteurs plus porteurs (industrie, services à la personne, numérique, énergie, bâtiment durable, mobilités douces, etc.).

Des premiers changements seront visibles dès la rentrée 2023 :

  • 2 600 places seront fermées et 3 000 places seront ouvertes ;
  • En complément, 1 050 places supplémentaires seront ouvertes sur la base de besoins exprimés par des entreprises partenaires des lycées professionnels dans le cadre de France 2030.

Créer des formations insérantes grâce à France 2030 et aux régions

France 2030 sera mobilisé durant tout le quinquennat pour accélérer la transformation des formations proposées par les lycées professionnels. Les financements permettent à la fois de rénover les plateaux techniques, de former les enseignants ou de promouvoir les nouvelles filières auprès des jeunes.

Dès septembre 2023, 1 050 nouvelles places de formation vers les métiers d’avenir ouvriront partout en France dans les domaines du numérique, des mobilités douces, de la photonique et de l’énergie. Cette première étape représente un investissement de 13 millions d’euros (État, Régions, entreprises).

Ce programme État-Régions est un levier décisif de la réforme, pour mieux préparer les élèves aux emplois d’avenir. Il concourt en même temps à préparer la Nation à faire face aux enjeux les plus critiques : la décarbonation de l’industrie, la souveraineté énergétique et industrielle, la compétitivité économique, l’alimentation saine et durable, etc.

Piloter la trajectoire de la carte des formations

Aujourd’hui, la carte des formations est arrêtée chaque année par les Régions. Elle est donc mise en chantier d’une année sur l’autre, sans projection de moyen-long terme.

Demain, la transformation de la carte des formations sera pluriannuelle et engagera tous les acteurs en partant des besoins locaux. Elle reposera sur l’analyse dans chaque territoire des besoins de l’économie et des parcours de formation à proposer aux élèves. Chaque lycée professionnel y sera impliqué et y associera son écosystème dans la logique de "Notre École faisons-là ensemble". La transparence des données d’insertion et de poursuite d’études au niveau de chaque établissement permettra à chacun de faire des choix éclairés sur les filières à fermer. Aux ouvertures des nouvelles formations soutenues dans le cadre de France 2030 seront associées des fermetures afin que toutes les formations non insérantes soient fermées pour la rentrée 2026.

Aider à la prise de décision grâce à un outil de pilotage national et territorial

La mission InserJeunes déploie actuellement un service numérique d’aide à la décision à destination des Régions, des rectorats et des établissements. Ce service, Orion, facilitera le pilotage de l’offre de formation à partir d’indicateurs actualisés chaque année et de discussions au cas par cas.

Orion met en transparence la capacité d’accueil de chaque formation, le nombre de candidatures exprimées, les taux d’obtention des diplômes, de poursuite d’études ou d’accès à l’emploi. Testée dans cinq régions, cette "console de pilotage" sera déployée sur tout le territoire en juin 2023.

Tous les acteurs concernés par l’évolution des formations y auront accès pour mieux préparer la rentrée scolaire 2024.

Pour en savoir plus : Orion (beta.gouv.fr)

Créer des formations courtes et complémentaires après le diplôme

Trois ans après avoir terminé leur scolarité, ceux qui s’arrêtent au baccalauréat ont une chance sur deux d’avoir été principalement en emploi. En parallèle, les chances d’insertion dans l’emploi de ceux qui ont suivi une spécialisation en Bac + 1 sont augmentées de 20 points.

Mesure 8 : Passer de 4 500 à 20 000 le nombre de places en formation de spécialisation en Bac + 1 à la rentrée 2026, afin de faciliter l’insertion professionnelle des lycéens.

  • Rentrée scolaire 2023 : 5 000 places dans les établissements volontaires
  • Rentrée scolaire 2024 : 10 000 places dans les établissements volontaires 
  • Rentrée scolaire 2025 : 20 000 places dans les établissements volontaires

La spécialisation est une demande forte des élèves, comme des entreprises. Elle permet :

  • aux lycéens de se spécialiser dans un domaine pour multiplier leurs chances d’être recrutés ;
  • aux entreprises d’entrer en contact avec ceux qui ont vocation à devenir les futurs candidats au recrutement.

Aujourd’hui, il existe une trentaine de mentions complémentaires différentes permettant une spécialisation des élèves après leur baccalauréat. Ces formations complémentaires bénéficient à 4 500 élèves ou apprentis sur plus de 230 000 élèves en année terminale.

Demain, chaque baccalauréat professionnel offrira au moins une spécialité pour poursuivre ses études avec un Bac +1. De nouvelles mentions complémentaires, appelées spécialisations professionnelles, seront créées. Chaque lycée dialoguera avec les entreprises de son territoire pour ouvrir ces formations complémentaires. Cette année permet de mieux se préparer à un métier, par le parcours proposé et l’expérience acquise en entreprise.

Créer un bureau dédié à la relation aux entreprises dans chaque lycée

Les élèves de la voie professionnelle manquent souvent d’un réseau sur lequel s’appuyer pour trouver des stages de qualité bien adaptés à leur formation.

Mesure 9 : Créer un bureau des entreprises dans chaque lycée. 

  • Rentrée scolaire 2023 : Application à tous les lycées

Aujourd’hui, il n’est pas toujours facile pour un élève de lycée professionnel de trouver un stage, faute de réseau professionnel ou d’accompagnement des entreprises à accueillir des jeunes, souvent mineurs, en formation.

Demain, dès la rentrée 2023, la création de 2 100 bureaux des entreprises, un dans chaque lycée professionnel, permettra d’ouvrir un réseau professionnel aux jeunes qui n’en ont pas et de créer un point d’entrée pour chaque entreprise du territoire.

Une campagne de recrutement sera lancée au printemps 2023 pour permettre à chaque lycée d’ouvrir son bureau des entreprises dès la rentrée 2023.

Les missions du bureau :

  • mise en place et suivi des partenariats avec les acteurs du territoire (recherche de partenaires économiques, liens avec les comités locaux école/entreprise, événements) ;
  • organisation des temps de stage et d’alternance (accompagnement des jeunes dans leurs recherches, suivi lors de leurs stages, retours d’expériences, aide à la mobilité) ;
  • intégration de la relation école/entreprise dans les parcours de formation des jeunes (participation des professionnels aux activités de l’établissement) ;
  • participation à la préparation des évolutions de l’offre de formation (carte des formations).

Donner à l'équipe éducative des moyens pour agir

Aujourd’hui, le professeur en lycée professionnel n’est pas valorisé à la hauteur de son engagement auprès de ses élèves, souvent plus fragiles qu’ailleurs.

Demain, ce professeur sera mieux formé et davantage reconnu pour la diversité des missions qu’il exerce, afin de concourir davantage à la réussite de ses élèves.

Valoriser l'engagement des professeurs

Le lycée professionnel accueille souvent un public fragile, jeune et hétérogène, qui connaît des difficultés plus importantes que le reste des lycéens.

Mesure 10 : Permettre aux professeurs volontaires d’exercer de nouvelles missions rémunérées pour favoriser la réussite et un meilleur accompagnement des élèves.

  • Rentrée scolaire 2023 : Application pour les professeurs en lycée professionnel volontaires

À compter de la rentrée, les professeurs du premier ou du second degré pourront s’engager volontairement dans la réalisation de nouvelles missions pour améliorer le service public de l’éducation et répondre aux besoins des élèves.

Au lycée professionnel, ces nouvelles missions, réalisées sur la base du volontariat, permettront de :

  1. mieux soutenir l’élève et parer à ses difficultés ;
  2. mieux soutenir l’élève et son projet ;
  3. mieux soutenir le lien de l’établissement avec son tissu économique.

En complément de la revalorisation de tous les professeurs à la rentrée 2023, chaque professeur en lycée professionnel pourra prétendre à une valorisation salariale pouvant atteindre 7 500 € bruts par an, avec des missions adaptées au déploiement de la réforme des lycées professionnels.

Tous les professeurs qui enseignent dans la voie professionnelle sont également concernés par la revalorisation inconditionnelle de l’ensemble des enseignants annoncée par le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Pap Ndiaye afin :

  • de reconnaître l’importance des missions d’accompagnement et d’orientation des élèves, le montant de la part fixe de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (Isoe) sera doublé. Tous les professeurs bénéficieront à ce titre d’une hausse de rémunération de 100 € nets par mois ;
  • d’augmenter significativement la rémunération à l’entrée dans le métier, la prime d’attractivité sera revalorisée pour les 15 premières années de carrière, en complément du doublement du montant de la prime statutaire. La hausse de rémunération des professeurs en début de carrière pourra ainsi atteindre 230 € nets par mois. Conformément à l’engagement pris par le président de la République, une rémunération d’au moins 2 000 € nets par mois sera ainsi garantie dès la titularisation pour les professeurs, les conseillers principaux d’éducation et les psychologues de l’éducation nationale.

Mieux soutenir l'élève et son projet

Missions

Exemples

Permettre aux lycéens d'avoir des options Permettre aux jeunes une ouverture et un épanouissement à travers un choix d’options (codage, entreprenariat, LV2, art oratoire, philosophie, etc.).
Accompagner les difficultés scolaires

Intervenir auprès de petits groupes d’élèves selon les besoins et difficultés (troubles dys, handicaps, difficultés dans les enseignements généraux).

Tutorer un groupe d’élèves en tant que professeur référent.

Prévenir et lutter contre le décrochage Détecter les élèves en voie de décrochage et contribuer à leur prise en charge en lien avec les partenaires du lycée professionnel.
Travailler en partenariat avec les acteurs locaux de l'emploi Accompagner les jeunes en année terminale avant, pendant et après le dispositif d’accompagnement personnalisé de Pôle emploi.
Accompagner la suite du parcours Intervenir dans des parcours de consolidation en STS pour augmenter les chances de réussite des étudiants fragiles.
Enseigner dans les spécialisations professionnelles.
Accompagner après l’année terminale des jeunes ni en emploi ni en formation dans le cadre du dispositif Ambition emploi.
Assurer les remplacements de courte durée Remplacer un collègue absent.

Mieux soutenir le lien de l’établissement avec son tissu économique

Missions

Exemples

Faire vivre le lien école-entreprise

Former les tuteurs de stage à l’accueil et à l’évaluation d’un élève.

Aider à pérenniser les partenariats avec les entreprises accueillant les élèves de la classe, dans le cadre du bureau des entreprises.

Participer aux projets d'établissements

Coordonner et mettre en oeuvre des projets pédagogiques innovants, notamment dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR).

Mettre en oeuvre des projets collectifs (projets d’établissement, projets en lien avec des associations, organisation de voyages ou évènements, etc.).

Accompagner les collégiens dans leur découverte des métiers et de la voie professionnelle

Intervenir dans les collèges pour présenter les filières.

Accueillir des collégiens sur les plateaux techniques.

Participer aux forums des métiers des collèges environnants.

Réforme du lycée professionnel : quels effets sur la rémunération des professeurs en lycée professionnel ?

Consultez les profils-types de professeurs en lycée professionnel exerçant à temps plein dans l’enseignement public : comparaison des niveaux de rémunération de base à situation identique (même échelon, mêmes missions) au 1er septembre 2020, 2022 et 2023 et exemples de rémunération liée à l’exercice de missions complémentaires.

En savoir plus

Repenser la formation de l'équipe éducative

Créer une formation dédiée pour les nouveaux chefs d'établissement

L’enseignement professionnel est souvent peu ou mal connu des chefs d’établissement nouvellement nommés dans les lycées professionnels. Pourtant, les spécificités sont nombreuses : relations aux entreprises, mise en oeuvre des stages, apprentissage, ateliers, sécurité, formation continue d’adultes.

Mesure 11 : Accompagner une prise de fonction réussie des nouveaux chefs d’établissement de lycée professionnel.

  • Rentrée scolaire 2023 : Déploiement de la nouvelle offre de formation destinée aux chefs d'établissement et à leurs adjoints nouvellement affectés
  • Rentrée scolaire 2024 : Déploiement de la nouvelle offre de formation destinée aux cadres y compris pour les cadres déjà en poste

Aujourd’hui, il n’existe aucune formation spécifique pour les chefs d’établissement de lycée professionnel, qui rencontrent des problématiques différentes de celles de leurs collègues de lycée d’enseignement général et technologique, notamment liées à l’intensité des partenariats avec le monde économique, à la diversité de la voie professionnelle et aux adaptations pédagogiques nécessaires.

Demain, à compter de la rentrée scolaire 2023, tous les chefs d’établissement et leurs adjoints nouvellement affectés en lycée professionnel bénéficieront d’une formation spécifique et adaptée.

Trois exemples de nouveaux contenus de formation à venir :

  • Qu’est-ce qu’une période de formation en milieu professionnel ? (règlementations, actes et conventions, gratification des stages, etc.)
  • Enjeux économiques et place du lycée professionnel dans son écosystème
  • Prévention et suivi de l’utilisation des matériels/produits et machines-outils dangereux, pour les élèves, en atelier et en entreprise

Pour assurer un plein déploiement de la réforme, tous les chefs d’établissement et leurs adjoints des lycées professionnels déjà en fonction pourront également bénéficier de temps de formation et d’échange dédiés aux méthodes de conduite du changement, de direction de projet et d’animation d’un collectif.

Permettre une formation continue

Les professeurs en lycée professionnel souhaitent accéder à des formations leur permettant d’adapter régulièrement leurs enseignements aux évolutions rapides de l’économie. De plus, ils souhaitent bénéficier de formations adaptées à l’accueil d’élèves parfois en grande difficulté scolaire.

Mesure 12 : Permettre une nouvelle approche pédagogique du lycée professionnel autour du projet de l’élève.

Aujourd’hui, des besoins de formation des professeurs en lycée professionnel sont identifiés : l’insertion professionnelle des élèves ; l’interdisciplinarité ; l’égalité filles-garçons ; la culture scientifique et technologique ; le travail collaboratif des enseignants et des élèves, etc.

Demain, la formation des professeurs en lycée professionnel sera profondément renouvelée afin de leur permettre de :

  • répondre aux besoins nouveaux, en lien avec l’évolution de la carte des formations ;
  • se former en entreprise ou dans un campus des métiers et des qualifications a minima tous les trois ans (professeurs du domaine professionnel) ;
  • disposer d’une "trousse des compétences sociales et comportementales" à transmettre aux élèves de lycée professionnel (savoir créer, innover, résoudre des problèmes inédits, décider en situation collective, etc.).

Une nouvelle pédagogie grâce à ProFan

Entre janvier 2017 et décembre 2021, l’expérimentation ProFan financée par France 2030 a permis de tester plusieurs modalités d’animation des classes auprès de 10 000 élèves issus d’une centaine de lycées.

L’expérimentation a démontré que former des groupes de trois à cinq élèves au sein desquels chacun a un rôle spécifique à jouer pour la réussite collective améliore les performances des élèves et notamment des plus fragiles, contribuant à la réduction des inégalités.

Cette approche pédagogique favorise le développement de compétences sociales et comportementales déterminantes pour l’insertion professionnelle et la réussite scolaire.

  • Rentrée 2023-2024 : Formation des formateurs dans une académie sur deux
  • Rentrée 2024-2025 : Déploiement dans les académies de la 1re vague, formation des formateurs dans l’ensemble des académies
  • Rentrée 2025-2026 : Déploiement dans les académies de la 2de vague, évaluation du dispositif et restitution nationale

Télécharger l'intégralité du dossier de presse "Réformer les lycées professionnels : Faire du lycée professionnel un choix d'avenir pour les jeunes et les entreprises"