Feux de forêts et changement climatique avec Météo France
En asséchant la végétation, le changement climatique entraîne une augmentation du danger météorologique de feux de forêts. Les chercheurs de Météo-France ont étudié l’évolution de cet aléa au cours du siècle passé et pour les prochaines décennies : il augmente depuis les années 1960 et devrait encore augmenter au cours du XXIe siècle.
Du réchauffement du climat aux feux de forêts
Des températures plus élevées favorisent la transpiration des plantes et la diminution de l’eau contenue dans les sols. La végétation s’asséchant, le risque de départ de feu est plus fort. La quantité de combustible disponible une fois l’incendie déclaré augmente également.
Sur certaines régions, le changement climatique devrait également entraîner une baisse de la pluviométrie durant les saisons propices aux incendies, aggravant le phénomène.
La propagation d’un feu de forêt dépend, quant à elle, principalement de la force et de la direction du vent, moins sensibles au changement climatique.
Changement climatique et feux de forêt : d’autres facteurs en jeu
La fréquence des feux de forêt varie fortement d’une année sur l’autre et dépend de nombreux facteurs, y compris humains. Il est donc complexe de détecter une recrudescence des feux de forêts que l’on puisse attribuer avec certitude au changement climatique.
L’analyse de l’étendue des surfaces brûlées pose également problème. La superficie moyenne d’un feu a en effet diminué ces dernières décennies grâce à l’amélioration des moyens de lutte contre les incendies. Dans les pays où ces moyens de lutte ont peu évolué, le signal climatique est d’ailleurs plus marqué.
Pour réduire ces incertitudes et se focaliser sur l’impact de l’évolution climatique, les chercheurs utilisent sur un indice représentatif du danger météorologique associé aux feux de forêts : l’Indice forêt météo (IFM).
Évaluer le danger feux de forêt avec l’Indice forêt météo
L’Indice forêt météo (IFM), développé au Canada à la fin des années 1970, permet d’estimer le danger météorologique de feux de forêts en tenant compte de la probabilité de son éclosion et de son potentiel de propagation. De nombreuses études ont montré une corrélation claire entre l'IFM moyen et le nombre de départs de feu.
L'IFM est utilisé aujourd’hui dans la plupart des pays. Météo-France évalue quotidiennement l'IFM sur tout l’Hexagone et transmet ces informations à la Sécurité civile.
Cet indice est calculé à partir de données météorologiques simples : température, humidité de l’air, vitesse du vent et précipitations. Ces données alimentent un modèle numérique qui simule l’état hydrique de la végétation et le danger météorologique d’incendie qui en découle. Les observations et les prévisions météorologiques permettent de calculer un IFM au jour le jour. Les projections climatiques permettent, quant à elles, d’étudier son évolution à plus long terme.