Enquête franceinfo Crise dans les crèches : comment le manque de personnel est devenu "le problème numéro un" de la petite enfance
Selon France Info : L'empoisonnement d'un bébé à Lyon a mis en lumière la situation critique dans un secteur qui peine à susciter des vocations et à recruter.
L'affaire a provoqué l'effroi. Puis l'émoi. Mercredi 22 juin, quand les pompiers débarquent dans une crèche privée de Lyon, ils découvrent une fillette inanimée. Elle meurt après plusieurs tentatives de réanimation, à 11 mois, quelques heures après que son père l'a déposée entre les mains d'une auxiliaire puéricultrice, seule ce matin-là pour accueillir les nourrissons. Agacée par les cris de l'enfant, celle-ci reconnaît vite l'avoir intoxiquée au Destop, un produit chimique destiné à déboucher les canalisations.
Cette tragédie – rarissime – ne reflète pas les conditions d'accueil dans les structures de la petite enfance. Mais elle jette une lumière crue sur le malaise au sein de ce secteur et les maux auxquels ce dernier est confronté depuis de nombreuses années : une marchandisation accélérée dans le secteur privé, des conditions de travail dégradées et turn-over de plus en plus important pour pallier le manque de diplômés.
Cette pénurie est même devenue "le problème numéro un du secteur", selon Elisabeth Laithier, présidente du comité de filière "petite enfance" mis en place en janvier par le gouvernement pour répondre aux difficultés de la profession. Preuve de l'urgence, le sujet s'est invité, mercredi 6 juillet, dans le discours de politique générale d'Elisabeth Borne. La Première ministre s'est ainsi engagée à créer 200 000 places d'accueil pour répondre au besoin urgent de solutions de garde des tout-petits.