Selon France Info
"Baisse ta vitre ! Tu es qui ?" Dans le quartier populaire de Rivière-Salée, à Nouméa, personne ne franchit le barrage sans avoir décliné son identité à Arona Teno. Latte de bois dans une main, talkie-walkie dans l'autre, ce Kanak de 24 ans fait la circulation à sa manière en ce 23 mai. "Toi, ça va. Tu passes", siffle-t-il à un automobiliste qui ne tarde pas à appuyer sur l'accélérateur. Sa voiture doit monter sur le trottoir pour coutourner un frigo calciné.
Avant le vote du dégel du corps électoral, le 13 mai, qui a mené aux émeutes en Nouvelle-Calédonie, le jeune homme aux longs cheveux tressés était "un gars tranquille". Il enchaînait les petits boulots : "maçonnerie", "plomberie", "travaux en tous genres"... Le "lundi de l'étincelle", il a écrit ce texto à un copain : "Viens, toi aussi. Si on ne se bouge pas, les Kanaks, on est morts". Arona Teno soulève sa capuche et fait remarquer : "Vous avez vu autour ? Ce ne sont que des jeunes. C'est nous qui avons sonné l'alerte cette fois." A ce carrefour, comme sur les autres barrages, la jeunesse kanak est en première ligne. Vingt ans de moyenne d'âge, peut-être vingt-cinq, mais rarement plus.........