Deux nouvelles rencontres culturelles les 21 et 22 septembre à la médiathèque Émile Zola
Mardi 21 septembre : rencontre avec Marie-Ève Thérenty autour de son livre "Femmes de presse, femmes de lettres : de Delphine Girardin à Florence Aubenas" - 17h30, salle de cinéma et de rencontres de la médiathèque
Alors que l'histoire de la presse célèbre volontiers ses grands hommes, elle n'a jusqu'ici accordé quasiment aucune place aux femmes journalistes, qu'elles aient été célèbres en leur temps comme Delphine de Girardin, Séverine ou Titaÿna, ou des écrivaines reconnues comme George Sand ou Colette. Pourtant, dès le XVIIIe siècle, des femmes créent et dirigent des feuilles périodiques. Les femmes journalistes du XIXe siècle, qui écrivent un journalisme de chronique directement issu du bel esprit des salons, sont leurs héritières.
Cet ouvrage raconte la progression des femmes dans les journaux généralistes et la manière dont elles ont réussi à s'infiltrer et parfois à s'imposer dans l'article politique, dans la chronique judiciaire, dans la chronique des sports et dans le grand reportage.
Ces femmes ont dû inventer des pratiques, créer des postures et imposer des écritures. Pour faire passer leur prose dans le journal, elles ont pu privilégier la narration, la fiction, l'écriture intime aussi. Subalternes elles-mêmes, elles ont par ailleurs souvent choisi d'enquêter sur les exclus de la société. Cet essai montre aussi combien il serait caricatural d'affirmer l'existence d'un modèle unique de la femme journaliste qui s'opposerait à son pendant normatif masculin. Car il existe une infinité de façons d'être femme journaliste.
Marie-Ève Thérenty nous présente ici un panorama des femmes journalistes, du XIXe siècle et de l'entrée dans l'ère médiatique à 1944. Après l'octroi du droit de vote aux femmes françaises, les contraintes professionnelles et les enjeux ne sont plus tout à fait les mêmes. Néanmoins, dans un univers de presse encore hiérarchisé et discriminant, les femmes journalistes ont continué parfois de mobiliser les dispositifs décrits dans cet ouvrage qui se conclut donc par l'observation de trois cas plus contemporains : Françoise Giroud, Marguerite Duras et Florence Aubenas.
Livre paru aux éditions CNRS, 2019.
Focus sur Marie-Eve Thérenty, l'auteur :
Marie-Eve Thérenty est professeur des universités et directrice du centre de recherche RIRRA21 à l’université Paul Valéry - Montpellier 3. Spécialiste des rapports entre presse et littérature, de poétique des supports et d’imaginaire des sociétés médiatiques, elle a publié plusieurs ouvrages dont Mosaïques : être écrivain entre presse et roman (1829-1836), Champion, 2003 ; La Littérature au quotidien : poétiques journalistiques au XIXe siècle, Seuil, 2007 ; avec Amélie Chabrier, Détective, fabrique de crimes ? : 1928-1940 : le grand hebdomadaire des faits divers, K éditions, 2017. Elle a codirigé La Civilisation du Journal : histoire culturelle et littéraire de la presse au XIXe siècle, Nouveau Monde, 2012. Elle codirige avec Guillaume Pinson medias19.org, plate-forme dédiée à l’étude de la culture médiatique et elle pilote le projet Numapresse financé par l'ANR. Son prochain livre, écrit avec Pierre-Carl Langlais et Julien Schuh, Les Lapins du Père Lachaise. Légendes urbaines, fake news et viralité avant Internet est sorti chez CNRS éditions en juin 2020.
Mercredi 22 septembre : projection du film Aragon, le roman de matisse de Richard Dindo - 18h, salle de cinéma et de rencontres de la médiathèque, projection organisée par les amis du musée Fabre
« Ciné’Art », le cycle proposé par les Amis du Musée Fabre en partenariat avec la médiathèque centrale Émile Zola, propose au grand public de découvrir une fois par mois des films, fictions ou documentaires, qui questionnent la création artistique.
En 1941, au milieu de la guerre, Louis Aragon et Elsa Triolet sont allés voir Henri Matisse à son domicile à Cimiez, au-dessus de Nice, en zone libre. Aragon a 44 ans, Matisse 72. Cela faisait trente ans qu'Aragon rêvait de faire la connaissance de Matisse. À partir de cette visite, il commence à écrire des textes sur le peintre pour un livre qu'il appellera "Roman". Pour Aragon qui vit alors dans une semi-clandestinité, Matisse devient le symbole de la France résistante, de la France éternelle, le symbole de la beauté, de la lumière, de l'optimisme français. Film de 2003, durée 52 minutes.