La ville dénomme la maison des rapatriés « Maison des rapatriés d’Outre-Mer – Jacques Roseau », dans le quartier croix d'argent
Dimanche 5 mars 2023, Michaël DELAFOSSE, en présence de Sébastien COTE, Mylvia HOUGUET et Nicole MARIN-KHOURY, a choisi de rendre hommage à Jacques ROSEAU, co-fondateur et président du RECOURS France (Confédération des Rapatriés), assassiné le 5 mars 1993 à Montpellier par trois nostalgiques de l'OAS.
À l’occasion du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, la Ville de Montpellier et Montpellier Méditerranée Métropole ont organisé tout au long de l’année 2022 des rencontres, expositions, projections, recueils de témoignages, éditions…
A l’occasion des 30 ans de la disparition de Jacques Roseau, la Ville de Montpellier organise deux cérémonies Dimanche 5 mars 2023 à 10h30 :
Cérémonie organisée en hommage à Jacques Roseau
Stèle dédiée à Jacques Roseau – Place du Cardinal Verdier – Rue du Mas de Lemasson
Dénomination de la Maison des Rapatriés « Maison des Français rapatriés d’Outre-Mer – Jacques Roseau
Maison des Rapatriés Jacques Roseau – 31 rue Emile Chartier dit Alain
La maison des rapatries d’Outre-Mer
Inaugurée en mars 1978 par le maire Georges Frêche, la « Maison des Rapatriés d’Outre-Mer » initiale se situait au 36, rue Pitot, dans l’ancienne caserne des pompiers. Cette grande première en France est un succès, et l’initiative sera imitée à Aix-en-Provence, Cannes ou encore Marseille.
Les locaux s’avérant rapidement trop exigus, la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier du Mas Drevon, à proximité de la Maison pour Tous Albert Camus et du parc Tastavin, est décidée. Cette nouvelle « Maison des Rapatriés », sur deux niveaux, est inaugurée le 22 décembre 1986, toujours par Georges Frêche, puis agrandie en 1994.
Elle dispose au rez-de-chaussée d’une salle polyvalente, qui porte le nom d’une autre grande figure pied-noire locale, le Docteur Jean Rosecchi. »
Jacques roseau : figure montpelliéraine, acteur de l'histoire de la France et de l'Algérie
Né en 1938 à Alger, Jacques Roseau était une figure militante des rapatriés d’Algérie. À l’âge de 20 ans, il est le leader de l’Association des lycéens d’Algérie et fait partie du Comité de salut public d’Alger en 1958.
Il adhère ensuite à la branche « étudiants » de l’OAS à son retour du service militaire en septembre 1961, mais prend rapidement ses distances avec l’organisation terroriste en désapprouvant publiquement les exécutions aveugles de musulmans. Il quitte l’Algérie avec sa famille en juin 1962.
Jacques Roseau fonde une première association rapatriée en 1970, avant de créer « Le RECOURS » avec Guy Forzy en 1975. L’objectif est de défendre les droits et les intérêts des rapatriés en fédérant une mosaïque d’associations rivales. Jouant habilement sur le poids de l’électorat pied-noir, réel ou fantasmé, il parvient à négocier des compensations en faveur des rapatriés d’Algérie, en soutenant François Mitterrand puis Jacques Chirac.
Localement, son soutien va au socialiste Georges Frêche. Agressé et menacé à plusieurs reprises par l’extrême-droite, qui lui reprochait notamment son rapprochement avec les héritiers du gaullisme, il meurt assassiné par balles par trois nostalgiques de l’OAS, le 5 mars 1993 à Montpellier.