Méditerranée terroir divin
Méditerranée terroir divin, c'est 19 pays du bassin méditerranéen à explorer en 5 ans pour réaliser un ouvrage d'art mémoriel réunissant les images des plus beaux paysages viticoles et oléicoles du bassin méditerranéen ainsi que les portraits des vignerons les plus engagés envers la nature.
A l’origine de ce vaste projet, le photographe Claude Cruells, grand reporter bien connu du monde viticole qu'il valorise depuis plus de 10 ans. Si l’idée de réaliser un livre d’art dédié aux paysages viticoles méditerranéens a germé depuis plusieurs années dans l’esprit de Claude, c’est la création de l’Association CarttooN Spirit qui sonne le départ du projet l’été dernier. Agde-infos et tous les journaux du réseau Oc-infos sont fiers et heureux d'être partenaires de ce projet qu'ils vont accompagner au fil des ans tout autour de la Méditerranée. « Méditerranée, terroir divin » : un peu plus qu’un livre…
Premier projet mémoriel que nous initions, Méditerranée terroir divin a pour vocation de réunir les plus beaux paysages viticoles et oléicoles du bassin méditerranéen à travers ses 19 pays et les partager à travers un ouvrage d’art photographique. Au-delà de ces merveilleux et surprenants paysages, ce sont aussi les vignerons et oléiculteurs « silencieux », ceux qui font de l’huile et du vin vivants sur une terre vivante, que nous souhaitons rencontrer.
La Méditerranée est le berceau de ces cultures et, puissamment imprégnés de cette identité méditerranéenne, nous nous sommes fixés la mission d’en être les témoins et d’en protéger la mémoire. Aussi, estimons-nous avoir le devoir de réaliser ce travail mémoriel pour les générations futures et de transmettre des messages et des témoignages respectueux tout en léguant une mémoire des plus beaux paysages, dont certains sont millénaires, et de cette agriculture qui a fait la réputation de nos territoires.
L'équipe CarttooN Spirit Un trio aux compétences et aux parcours variés, mais providentiellement complémentaires. Claude Cruells Spécialiste reconnu de la photographie sous-marine dans les années 90, il signe l’exposition « Méditerranée lumière » en 1994, collabore avec l’unité d’élite de la Police Nationale le R.A.I.D pendant 12 ans et fait l’inventaire photographique des cétacés de la Grande Bleue. Les années qui suivent l’amènent aux quatre coins du monde, de l’Everest à Wallis et Futuna en passant par l’Asie où il couvre le désastre du tsunami de 2004 pour VSD et l’América’s Cup en Nouvelle Zélande pour Bouygues Télécom. Aujourd’hui Claude Cruells se partage entre le Languedoc Roussillon dont il est devenu le photographe incontournable du monde viti-vinicole comme en témoignent ses collaborations avec le Département de l’Hérault, Sud de France, le CIVL le CIVC les IGP34, Coop de France et beaucoup de domaines particuliers, ses reportages d’entreprises sur tout le territoire, et ses déplacements internationaux au cours desquels il réalise ses reportages personnels ayant essentiellement des thèmes humanistes basés sur la vie des populations minoritaires. Au-delà de ces talents artistiques et de sa vocation de grand reporter, Claude surprend par son insatiable énergie, son esprit fédérateur et son aisance relationnelle. Laurence Crinquant Ses principales missions, au-delà de la réalisation de reportages, consistent à gérer la communication autour du projet et à donner un vernis littéraire, souvent poétiques, aux images de Claude. Ethel Cruells D’un tempérament paisible, Ethel couronne la puissance du trio grâce à son esprit subtil. Sa formation de juriste et son ineffable rigueur nous permettent de verrouiller les aspects administratifs, juridiques et logistiques du projet.
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Au-delà du livre d’art qui verra le jour dans 5 ans, nous réalisons des agendas-carnets de voyages. C’est l’Atelier Triptyque, collectif de jeunes artistes montpelliérains, qui l’illustrera dès la première parution annuelle au mois d’octobre en s’inspirant des photos de Claude et de nos récits de voyages. Des expositions sur panneaux lumineux ou sur supports CarttooN 94% recyclables contribuent d’ores et déjà à la diffusion du projet et constituent des outils de sensibilisation précieux.
Les carnets de voyages, aussi bien que les expositions, incarneront chaque année les expéditions photographiques effectuées dans l’année. Ainsi les expositions et carnet de voyages 2017 rassembleront-ils la mémoire de nos équipées en Italie (Sardaigne, Piémont, Ligurie), en Espagne (Priorat, Castellon et Andalousie), au Maroc et de nos excursions permanentes des régions méditerranéennes françaises (Occitanie, Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur).
Laurence Crinquant
Méditerranée terroir divin en Espagne : un premier parcours de 5000 km sans compter les expéditions en quad pour découvrir le Priorat, l'Andalousie, le Castellón. C’est en mars et avril que nous avons réalisé notre première expédition photographique en Espagne. Elle s’est déroulée en plusieurs temps, compte tenu du grand-écart à effectuer pour couvrir notre exploration viticole et oléicole : des vignes escarpées du Priorat aux millions d’oliviers de l’Andalousie, nos pérégrinations nous ont enfin mis en présence des monumentaux et majestueux oliviers millénaires du territoire de la Taula del Senia, dans la Province de Tarragone. Un reportage riche en rencontres et saisissant par la beauté et la diversité de ses paysages. Nous vous proposons quelques points forts aujourd’hui.
LE PRIORAT Début mars 2017 : les premières feuilles de vignes, d’une transparence toute juvénile, célèbrent le printemps. Les bras de René BARBIER, du célèbre Clos Mogador, et de son jeune fils Christian, s’ouvrent pour nous accueillir. René BARBIER, originaire des Côtes-du-Rhône, est un des acteurs incontestables du rayonnement mondial du Priorat viti-vinicole. C’est une relation charnelle à la terre, teintée d’un profond respect et d’une puissante sensualité qu’entretient cette famille avec ses vignes enracinées dans un sol schisteux et nichées entre Priorat et Montsant. René évoque les racines familiales.
A l’instar de ses vignes, elles puisent leurs ressources dans une préoccupation constante de la « vivance de la terre » et « l’étude de son ADN ». Christian prône la biodiversité, cherche les sources au plus près de ses vignes, pleure les abeilles, toujours plus rares, offre la terre riche des forêts à son vignoble. De la terre chez les Barbier, on en voit d’ailleurs que peu en ce printemps… Les sols sont jonchés de milliers de fleurs éclatantes de couleurs, tels des points d’exclamation sur une herbe tendre. René s’émeut de la symbiose de son fils avec la nature. Elle sublime ce qu’il a voulu transmettre aux trois enfants qu’il a élevés avec son épouse Elisabeth. Nous sourions. L’équipe de "Méditerranée terroir divin" reçoit avec grâce des échos à son engagement. Plus tard, une rencontre avec Salus Alvarez, à Porrera porte encore plus loin notre réflexion sur les cycles de l'histoire et l’éternel retour de l'homme vers des pratiques anciennes. Président de la DOC Priorat et "jeune" vigneron, il considère que la viticulture est l'avenir de la région et donne raison aux Cartusiens, conscients de la merveilleuse richesse de ce terroir atypique. Ces derniers y installèrent en effet leur prieuré au XIIème siècle. Celui-ci donna le nom de Priorat à la région, premier site de production de la célèbre Chartreuse.
Côté oliviers, c'est un échange exceptionnel avec Fernando Miro et Neus Cubells, oléiculteurs en agriculture écologique qui achève de nous convaincre, qu'ici, entre Priorat et Montsant, on n'en pas fini d'aimer la terre et de vouloir y infuser respect et amour et d'en transmettre aux générations futures une vision positive, entre lucidité et animisme.
L'ANDALOUSIE
Dernière semaine de mars : dernier coup d'œil à tout l'équipement, entre rituel et sacerdoce ! Environ 1100 km, nous séparent de notre destination et nous sommes convenus d'effectuer le trajet en deux étapes. Parvenus à Jaèn le lendemain, nous constatons avec plaisir que notre arrivée a été minutieusement préparée par l'équipe de Pellenc Iberica.
Cette aide précieuse pendant notre semaine de reportage nous mène vers d'incroyables paysages andalous où l'on peine à distinguer les parcelles sans oliviers. La Sierra de la Pandera à 1872 mètres fait partie de ces lieux rendant inaccessible toute culture de la vigne et de l'olivier. C'est le seul moment où nous aurons froid lors de cette exploration ibérique.
Juché au sommet de ce massif, un refuge nous offre néanmoins quelques visions éphémères d'oliviers semés ça et là au creux d'une vallée abreuvée par l'Embalse del Quiebrajano (barrage). Au loin, la Sierra Nevada, encore enneigée, cache la Mer d'Alboran et les rivages marocains, destination prochaine de "Méditerranée terroir divin".
Qu'à cela ne tienne, une journée à Grenade nous rapproche quelques jours plus tard de l'Afrique et dévoile les charmes exubérants de l'Alhambra, monumental édifice d'art hispano-mauresque. Les odeurs de cuir et le parfum des épices, évoquent d'autres oliviers, ceux d'une Méditerranée aux accents orientaux.
Point d'orgue de notre mission andalouse, Los Cañones, sur la commune de Los Villares, nous offrent un terrain de jeux tel que nous y retournerons trois fois afin d'en saisir toutes les lumières et contrastes. Défilé étroit entre deux parois calcaires atteignant 200 mètres de hauteur, il abrite des milliers d'oliviers, plusieurs fois centenaires.
L'accès est difficile et l'équipe se félicite de pouvoir l'explorer en quad, même s'il faut entre temps mettre le pied à terre, escalader quelques pentes et même grimper aux arbres !
LA TAULA DEL SENIA,
Province de Tarragone
Ce n'est pas le moindre des rendez-vous qui nous attend les jours suivants. Tandis que nous nous rapprochons des monumentaux oliviers millénaires sur le territoire de la Taula del Senia, nous ignorons encore à quel point leur découverte va nous bouleverser.
Si nos précédents reportages nous ont convaincus de la valeur esthétique de notre projet "Méditerranée terroir divin", notre rencontre avec ces arbres majestueux et ancestraux nous projette littéralement dans sa dimension mémorielle et émotionnelle.
Ce sont les membres de la Mancomunitat de la Taula del Senia, Teresa Adell et Jaume Antich, qui sont nos guides et c'est avec une affectueuse tendresse qu'ils nous présentent ceux qu'ils défendent passionnément. En effet, les oliviers millénaires sont l'objet d'une spéculation alarmante et nombre d'entre eux finissent dans de riches propriétés bien loin de leurs racines originelles. Pour protéger les oliviers et lutter contre leur trafic, la Macomunitat a numéroté quelques 4900 de ces monuments, ce qui fait de ce territoire "la région au monde avec la plus grande concentration d'oliviers millénaires", selon Tere Adell.
Depuis 2006, la région de Valence interdit aussi d'arracher des arbres de plus de 6 mètres de périmètre. Sculptés par le temps, certains ont été témoins de la suprématie romaine et, parfois acteurs de l'histoire, comme en atteste la chronique de l'un d'eux "Cuatros pattos" qui abrita en son sein un jeune résistant au pouvoir franquiste et le sauva in extremis de la milice, et parfois acteur... de cinéma, en témoigne "L'olivier", film sensible et engagé d'Iciar Bollain en 2016. Mais l'Homme n'est pas le seul danger pour ces oliviers millénaires et c'est parfois la nature, envahissante, qui contribue à étouffer ces témoins des âges. Amador Peset, agriculteur de 40 ans, révèle-t-il une remarquable inversion des forces vitales, où l'homme, armé de débroussailleuses et de sécateurs vient libérer l'arbre d'une asphyxie végétale et le rendre ainsi à la lumière. Il est à présent le gardien de quelques 106 oliviers millénaires, dont il récolte les olives pour les transformer en huile d'olive d'oliviers millénaires, qui, nous vous le promettons, ont un petit goût d’éternité !
Et parce qu'il n'est jamais assez tôt pour éveiller les consciences et que l'ouvrage d'art "Méditerranée terroir divin" ne paraîtra que dans 5 ans, notre photographe Claude Cruells a proposé un reportage photographique sur les oliviers millénaires de la Taula del Senia et leur protecteur Amador Peset au Figaro Magazine. Ce dernier sera réalisé en deux temps dont l'un lors de la récolte des olives de nos majestueux ancêtres fin octobre. Vous pourrez découvrir un documentaire d'une dizaine de pages dans le numéro de novembre !
Vous l'aurez compris, ce premier reportage en Espagne nous émeut encore quelques mois plus tard. Il aura donné à notre engagement la profondeur mémorielle qu'il revendique. Il nous donne encore plus envie de partager avec vous les magnifiques paysages de vignes et d'oliviers de la Méditerranée et les témoignages des acteurs silencieux et visionnaires de la viticulture et de l'oléiculture de demain. Prochaines destinations : la région de Fès-Meknès au Maroc où la culture des oliviers a pris son essor lors de l’occupation romaine et l'Italie, où vous découvrirez les paysages magnifiques de la Sardaigne du nord, ainsi que la viticulture héroïque en Vénétie, sur les collines de l'appellation Conegliano-Valdobbiadene.
Et ce n'est pas fini, des étapes encore longues sont prévues et dès fin octobre l'équipe de Méditerranée, Terroir Divin retournera en Espagne pour ne pas louper les teintes d'après vendanges dans le Priorat, ni la récolte sur les oliviers millénaires dans le Castellón!
Laurence Crinquant
Quelques liens utiles :
www.turismepriorat.org - closmogador.com - www.doqpriorat.org - www.molideloli.com - www.pellenc.com - http://www.lugaresmiticosdejaen.com - www.tauladelsenia.org - www.aceitespeset.com
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