Hommage à Pierre Soulages au musée Fabre du 24 juin au 5 novembre 2023
En 2022, Pierre Soulages nous quittait à l’âge de 102 ans. Parallèlement au musée Soulages à Rodez, le musée Fabre rend hommage au peintre qui occupe une place de premier plan au sein des collections montpelliéraines à la suite de l’importante donation qu’il a consentie en 2005 à la Ville. Organisé sur 2 espaces du parcours permanent des collections, l’atrium Richier et les salles 44 et 45, cet hommage sera accompagné d’une riche programmation culturelle et éducative.
Pierre Soulages, peintures sur papier, 1946-1956 en salles 44 et 45
Au 2e étage du musée, grâce à un partenariat exceptionnel avec le musée Soulages à Rodez, qui présente durant l’été un ensemble de toiles constitutif des 10 dernières années de création du peintre, le musée Fabre propose une sélection de trente peintures sur papier, issues du fonds du musée de Rodez, représentatives des tout débuts de la carrière du maître de l’outrenoir.
Parmi celles-ci, plusieurs brous de noix d’importance majeure, réalisés dès 1946 dans l’appartement-atelier de l’artiste rue Courbevoie à Paris, qui mettent en valeur un matériau naturel créant d’intenses nuances de brun et une rugosité de surface, des effets d’opacité et de transparence : « Par impatience, un jour, dans un mouvement d’humeur, muni de brou et de pinceaux de peintre en bâtiment, je me suis jeté sur le papier » indique l’artiste.
Depuis lors, les peintures sur papier accompagnent le travail opéré sur la toile. Jusqu’en 1956, le recours au brou de noix alterne avec l’usage de la gouache et de l’encre sur papier. Sur la feuille blanche, Soulages vient appliquer sa préparation avec de larges brosses, peignant en un geste rapide sur un fond clair et uniforme. S’éloignant de la temporalité à l’œuvre dans l’abstraction gestuelle qui lui est contemporaine, Soulages crée à travers ses papiers de véritables « signes » plastiques de couleur sombre, proches de la calligraphie chinoise, lisibles de manière immédiate comme s’ils s’imposaient à nous.
Pierre Soulages et Bernar Venet en dialogue dans l’atrium Richier
Au sein de l’atrium Richier, 2 toiles du peintre aveyronnais sont exposées en dialogue avec trois œuvres précoces de l’artiste Bernar Venet, né en 1941. Si Venet est l’un des pionniers de l’art conceptuel et s’inscrit dans une démarche artistique bien distincte de celle de Pierre Soulages, leurs recherches respectives entrent, à certains égards, en profonde résonance. Alors qu’à l’été 1948 Soulages réalise quatre œuvres constituées de coulures de goudron sur fragments de verre, nées de visions de la verrière de la gare de Lyon réparée par le bitume, Venet s’inspire de cette même matière à ses débuts, marqué par une coulée de goudron déchargée sur une falaise à Marseille.
Evocatrice de la surface d’un tableau, cette substance granuleuse va donner naissance, à partir de 1961, aux premiers goudrons sur toile et sur papier, signant l’abandon du pinceau ainsi qu’une recherche de gravité – au sens physique et moral – dans sa pratique.
Si ces œuvres en deux dimensions verticalisent la matière, l’imposant Tas de charbon présenté au sol, œuvre conceptuelle créée pour la première fois en 1963 et ici réactivée, radicalise la démarche de Venet en réduisant l’œuvre à son état de poussière. Cette installation éphémère, qui s’adapte aux dimensions du lieu qui l’accueille, est disposée librement, le matériau étant jeté à terre afin de faire intervenir le hasard et l’imprévisibilité. Avec elle, Venet interroge les frontières de la sculpture et plus largement, dans la lignée de Marcel Duchamp, le statut de l’œuvre d’art qu’il associe à un refus de toute expressivité puisé dans la couleur noire :
« L’idéal du noir n’est-il pas, du point de vue du contenu, l’une des plus profondes tendances à l’abstraction ? (…) Le noir, c’est le rejet du goût de la communication facile (…) à noter mon total désintérêt pour la couleur (…) que j’associe à l’idée de jouissance, de sensualité, de plaisir immédiat. La vie peut être voluptueuse mais l’art doit être ascétique et, s’il crée du bonheur, celui de la connaissance ». Bernar Venet.
Activités culturelles et artistiques
Samedi 24 juin 16h - Dans le cadre de l’hommage à Pierre Soulages
Soundwalk Soulages, visite sonore au musée.
Les Soundwalks ou promenades sonores sont des expériences sensorielles uniques : elles permettent de prendre conscience de l’environnement sonore qui nous entoure. Julien Guillamat, compositeur et enseignant-chercheur, a composé ces parcours sonores pour vous faire découvrir à sa façon les œuvres abordant les salles du musée consacrées à Pierre Soulages.
Plein tarif 11€ I Pass Métropole et réduit 7€
Tous les dimanches du 24 juin au 5 novembre à 14h - Dans le cadre de l’hommage à Pierre Soulages
Peintre de l'outrenoir
Une visite dédiée au peintre de l’outrenoir. Ce parcours de visite vous fera explorer le musée à travers l’œil de Soulages qui y a puisé ses sources d’inspiration. Zurbaran, Courbet, des œuvres qui mènent vers les salles dédiées à l’artiste et aménagées par lui. L’outrenoir n’aura plus de mystère pour vous.
Plein tarif 11 € | Pass Métropole 7 € | Tarif réduit 7 € | Durée : 45 min
Samedi 8 juillet 10h30 - Visite en famille
2-5 ans : qui à peur du noir ?
Cette visite en famille propose une immersion dans le jardin de l’artiste Pierre.
Soulages, la nuit, où tous les sens sont en éveil. À l’aide d’ouvrages et de tapis tactiles, une médiatrice plonge les enfants au cœur des œuvres.
Tarif : 7 € par personne, un seul adulte accompagnant par famille.
6-10 ans : L’art du noir.
Cette visite propose aux familles d’explorer les mystères du noir à travers les collections permanentes jusqu’à l’œuvre de Pierre Soulages.
Tarif : 7 € par personne, un seul adulte accompagnant.