Exposition événement "Paroles de Patients"

L’Espace de Rencontres et d’Information (E.R.I.) de l’Institut du Cancer de Montpellier fête ses 10 ans au travers d’une exposition événement installée dans le hall d’accueil du bâtiment "A" de l’Institut du Cancer de Montpellier (anciennement Val d'Aurelle) ouverte au public depuis le 12 décembre 2017 et jusqu’à la fin de l’année. L'entrée est libre.

 

Le vernissage a eu lieu sous la présidence du Professeur Marc Ychou et du Docteur Anne Stoebner. Le Professeur Poujol, ancien directeur du Centre Régional de Val d'Aurelle, a fait l'honneur de sa présence - de 2007 à 2016, il a présidé la Ligue Contre le Cancer dans l'Hérault.

« Un espace comme l’ERI est devenu, au fil du temps, incontournable pour accompagner au mieux le patient et son entourage. Ces 10 années ont d’ailleurs été intenses en innovation au profit des personnes concernées » a déclaré le Professeur Marc Ychou, Directeur Général de l’Institut du Cancer de Montpellier. « Depuis son existence, ce sont ainsi 14 396 patients, proches, professionnels et personnes extérieures à l’ICM qui ont été reçus au quotidien ou à l’occasion des activités mises en place et des conférences organisées par l’ERI. Ces années ont été marquées par de belles rencontres. C’est quelques-unes de ces rencontres que nous avons eu envie de partager pour célébrer l’anniversaire » a ajouté le Dr Anne Stoebner, responsable de l'ERI à l'ICM.
Depuis 2007, l’ICM s’est engagé à promouvoir l’ERI, lieu d’accueil, d’information et de recueil de la parole des patients. Pour célébrer ses 10 ans, l’ERI de l’ICM a souhaité donner la parole aux personnes touchées par le cancer. L’idée d’une exposition de photos pour cet anniversaire est venue naturellement, Mélanie Accardo, l’accompagnatrice en santé de l’ERI, étant aussi photographe. Son travail de création a été fait dans le respect des qualités de l'ERI : respect de la personnalité de chacun, écoute, bienveillance, convivialité, confidentialité et éthique. Les photographies et les textes sont le reflet de ce que chaque patient ou proche a souhaité témoigner de son histoire unique.

10 témoignages face à la maladie et 10 photos : (Photographies : Mélanie Accardo - Textes : Patients et leurs proches)

« D’origine méditerranéenne, manger est signe de bonne santé pour ma famille. A l’annonce de ma maladie, ma mère et mes tantes ont littéralement décidé de me gaver en me disant que si je ne mangeais pas j’allais me laisser dépérir… C’était leur façon à elles d’être là. De l’autre côté, y’avait les copines. Elles ont commencé à me parler de jeûne, à m’expliquer que si je continuais à manger comme ça j’allais entretenir mon cancer ! Et moi au milieu je faisais quoi de tout ça? Je suis tombée par hasard sur l’ERI et là j’ai, enfin, pu avoir des informations claires et neutres qui m’ont aidée à trouver le juste milieu, c’était déculpabilisant. Finalement, j’ai choisi de manger des choses saines mais qui me font envie. C’est important de se faire plaisir. »

« A l’annonce de mon cancer, j’ai fait appel à l’ERI. L’avantage de pouvoir comprendre ce qui allait m’arriver m’a aidé à faire la part des choses : une fois au courant, j’ai pu m’accorder du temps pour comprendre mais aussi pour faire un break. Mon épouse a été présente sept jours sur sept depuis le premier jour. Ensemble nous avons pu créer de nouveaux rituels, bien à nous. Chaque jour, nous sortions ce jeu de lettre que nous affectionnons. La routine s’est propagée au personnel soignant qui s’inquiétait de savoir qui serait le grand gagnant du jour. C’est un tout qui aide dans ces moments difficiles : être entouré, recevoir une information correcte et claire et être reçu par un personnel compétent et sympathique. C’est primordial ».

« Une maladie. Oui ! Mais aussi une odyssée, où j’ai pu découvrir des enfants généreux qui ont fait tout leur possible pour me soulager dans la douleur. Je suis arrivée au bout du chemin des soins grâce à des enfants affectueux, tendres et sensibles. Nous avons découvert la joliesse et la fragilité de la vie. Nous sommes devenus humbles devant celle-ci et simplement heureux de pouvoir passer encore des moments ensemble. »

« Fière je le suis ! Cette photo je la voulais ! De mon bien-être elle en est le reflet. Assurance construite grâce au regard aimant de mon mari.. Confiance fondée par la fierté que mes enfants me portent. Aisance due à une équipe médicale attentionnée. Audace acquise par ma vie professionnelle ».

« Qui donc êtes-vous Mélanie ? Qui représentez-vous ? Je représente l’ERI qui fête ses 10 années, que me voulez-vous ? Nous comptons sur vous et l’ERI pour que la vie nous sourit, effacer notre maladie, oublier tous nos problèmes, faire fi de notre maladie, faire que la vie soit douce, grâce à vous Mélanie. Malgré nos soucis, et après la maladie, nous avons retrouvé une activité, pour moi, l’écriture dans un journal, d’autres actions pour d’autres, nous permettant d’oublier...La vie est belle, merci à Val d’Aurelle qui nous a permis de rester belles... ».

« Face à la maladie, ma maman a pu trouver du réconfort en voyant ses deux petits-enfants : sa grande Emma de 5 ans avec qui elle avait de longues discussions et son poisson pilote Clément toujours prêt à lui faire de gros câlins. Après les câlins, rien de mieux que de se faire pouloter avec de longs massages des jambes par toute la famille et ses amis… ».

« Pendant ma chimiothérapie je suis passée plusieurs fois à l’ERI. Alors, quand je suis rentrée chez moi et que j’ai voulu reprendre mes activités, encore une fois j’ai appelé. J’ai pu connaître les associations près de chez moi. Aujourd’hui, je peins et je dessine à nouveau, je fais aussi de la marche, je me sens bien ».

« La méditation m’a permis d’écouter mon corps et d’échanger avec lui. Cette communication a renforcé mon esprit et lui a ouvert un chemin de sérénité ».

« Le soutien de mes filles et ma famille m’a aidée à dépasser les problèmes du cancer. »

« On ne nous apprend pas à être aidant d’une personne malade, et ça s’invente difficilement, au fur et à mesure. Je me suis donc jetée sur tous les livres sur le sujet que j’ai pu trouver. A l’ERI, j’ai longuement parlé du rôle que je pouvais tenir dans la vie de mon frère. Ça m’a aidé à trouver ma place ».

Annick Pratlong

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