Le Quatuor A'dam clôt le festival de Radio France 2017

Vendredi 28 juillet 2017
Place de la mairie de Saint-Geniès-des- Mourgues à 22 h

Pas question de relâcher la cadence ni l'exigence en termes de qualité, le festival de Radio France Occitanie Montpellier a invité le quatuor vocal A'dam formé aux conservatoires de Paris, de Lyon et d'Amsterdam où ils se sont rencontrés durant leurs études.

Les quatre compères, un ténor, deux barytons, une basse, donneront de la voix pour servir un répertoire très éclectique, de la musique romantique allemande, la pop anglaise, du gospel aux chants de la Renaissance, c'est  un voyage au cœur des musiques populaires et savantes que nous réserve en plein air le quatuor A'dam à Saint-Geniès-des-Mourgues.

Olivier Rault (ténor), Louis-Pierre Patron (baryton), Pierre Boudeville (baryton) et Julien Guilloton (basse) seront nos guides à travers les univers musicaux de l'Amérique avec Bernstein et ses puissantes mélodies, de l'Angleterre avec Simon et Garfunkel, en France avec de grands pontes du genre, à la gaité souvent aigre-douce, tels que Boris Vian et notre local Bobby Lapointe.

A 30 minutes à l'est de Montpellier, un concert totalement gratuit qui clôt la saison du festival 2017 dans les communes de la métropole de Montpellier.

« Siberia » ou l'Italie à la mode russe

Samedi 22 juillet, le Festival Radio-France Montpellier Occitanie a fait renaître un opéra italien de 1903 du compositeur vériste Umberto Giordano, intitulé « Sibéria » qui a rencontré beaucoup de succès en son temps. De nos jours, seul l'opéra « André Chénier » de ce compositeur reste joué.

La représentation de samedi soir à l'Opéra Berlioz du Corum à Montpellier valait surtout par la présence de Sonya Yontcheva dans le rôle de Stephana, de Domingo Hindoyan, à la direction de l'orchestre de Montpellier au grand complet et du chœur de la Radio Lettone joint à celui de Montpellier.

L'argument de « Sibéria » résulte du goût que l'Italie eut pour la Russie au tournant du XXe et s'inspire donc d'œuvres littéraires et musicales russes en vogue à ce moment-là : les romans de Dostoïevski, de Tolstoï et des chants populaires comme « Le chant de la Volga » très bien interprété par le chœur masculin de la Radio Lettone.

C'est l'histoire de Stéphana, une jeune prostituée protégée par Gleby, un ancien amant, et entretenue par le Prince Alexis. Elle s'éprend d'un jeune soldat. L'amant en titre découvre l'idylle et blesse le jeune amoureux qu'il envoie ensuite au bagne en Sibérie. Stéphana décide de l'y suivre. Dans cette région inhospitalière, Gleby la retrouve et veut qu'elle le suive. Mais ayant trouvé l'amour rédempteur dans ces steppes glacées, elle refuse, il se venge, elle est tuée. Dès le premier acte, le drame est noué. L'acte suivant est une évocation de la fameuse route du bagne de Sibérie dont les habitants étaient aussi misérables que les bagnards. Avec la réapparition de Gleby, le troisième acte mène inexorablement à la mort.

Gabriele Viviani, Sonya Yoncheva, Domingo Hindoyan, Murat Karahan dans Siberia de Giordano (© Luc Jennepin)

Sonya Yontcheva, magnifique soprano dotée d'une voix puissante et chaude qu'en excellente comédienne, elle sait moduler selon la psychologie des personnages, fut une superbe Stéphana, sensuelle, courageuse et émouvante, très longuement applaudie. Elle était accompagnée d'un Gleby à sa hauteur, chanté par le baryton Gabriele Viviani à la voix puissante dont la sincérité nous attendrit un moment au troisième acte. Murat Karahan, ténor, était Vassili. Même si sa voix atteignait de bonnes performances, elle restait souvent en deçà de celle de sa partenaire. D'autres voix de personnages secondaires se sont révélées très prometteuses comme celle d'Anaïs Constant, soprano à la voix puissante et sûre, remarquée malgré sa très brève intervention et celle de Riccardo Fassi, à la basse profonde.

Même si les spectateurs auraient préféré un opéra russe, et il y avait le choix, ils n'ont pas boudé leur plaisir et ont très chaleureusement applaudi les acteurs de cette soirée.

Publié le 26 juillet 2017 par A.K.

Salle comble pour le pianiste Boris Berezovsky.

Berezovsky, géant du piano russe et grand invité de la journée du clavier russe organisé par le Festival de Radio-France Occitanie-Montpellier. 

En ce jeudi 20 juillet  consacré au piano russe avec des compositeurs connus et d'autres encore inconnus, le clou de la journée revenait à la présence du fidèle pianiste Boris Berezovsky - venu au festival en 2010 - en seconde partie de soirée à l'Opéra Berlioz du Corum à Montpellier.

Première déception, il n'était pas venu avec le programme annoncé mais avec la sonate n°13 en mi bémol Majeur de Beethoven et de quatre danses norvégiennes d'Edvard Grieg à la place de pièces de Mily Balakirev et de Lezghinka de Serge Liapounov. Il avait donc échangé deux œuvres russes contre deux européennes dont l'une déjà assez connue. Les deux compositeurs s'étant, dans les morceaux présentés, fortement inspirés des airs folkloriques de leur pays respectif, les pièces restaient dans l'esprit de la musique russe du XIX qui puisa abondamment dans le répertoire populaire des régions slaves. C'est tout de même dommage car l'un des objectifs du Festival de Radio-France Montpellier est de faire découvrir des œuvres et des auteurs inconnus.

Deuxième déception. Impassible, Monsieur Berezovsky a semblé se déchaîner sur la sonate n°1 de Rachmaninov. Le piano allait-il résister? De la salle, nous percevions une sorte de bouillie musicale et l'on pouvait se demander ce que recevaient les auditeurs de France-Musique. La sonate n°13 de Beethoven fut mieux perceptible avec sa variation sur une chanson enfantine dans le 1er mouvement, alternant avec un allegro dont les notes étaient bien déliées. Les deux autres mouvements, très romantiques, furent interprétés avec une grande sensibilité même si le grand pianiste préfère les virtuosités des mesures rapides où il excella d'ailleurs. Dans son programme, les quatre danses norvégiennes de Grieg lui convinrent très bien, même si elles n'étaient pas aussi rapides que les danses slaves. Ce choix permit d'entendre d'autres œuvres du compositeur norvégien que Peer Gynt.

Petrouchka de Stravinsky, remarquablement exécuté, permit de découvrir différentes facettes du compositeur. Boris Berezovsky fit très bien sentir son affinité pour les arts populaires de Russie mais aussi son attirance pour les recherches musicales de son temps. En effet, ses accords polytonaux évoquent des exercices de style et ses motifs étranges confèrent à son œuvre un aspect fantastique et la salle Berlioz qui était comble ovationna longuement le célèbre pianiste.

Publié le 20 juillet 2017 par A.K.

 

Retour du prodige Lukas Geniusas au festival de Radio France

A la Journée du piano russe au Festival de Radio-France Occitanie Montpellier, re-découverte d'un jeune virtuose

Le jeudi 20 juillet était consacrée au piano russe avec des compositeurs connus et d'autres encore inconnus. Le concert de 18 h, exceptionnellement payant ce jour-là, accueillait une étoile montante du piano classique Lukas Geniusas, Lithuanien âgé de seulement 27 ans, déjà rencontré au Festival en 2012 et issu d'une lignée de musiciens.

A cette heure-là et surtout avant un concert très attendu à 20 h 30, la salle Berlioz n'était qu'à moitié pleine. Mais ceux qui étaient venus, n'ont pas regretté de rencontrer ce jeune virtuose. Il entama et termina le concert avec des préludes de Rachmaninov, forme courte qui convenait parfaitement à cette musique légère et pleine de grâce qui entraîne à la rêverie et que le jeune pianiste interpréta avec une sensibilité enchanteresse. Ses doigts effleuraient à peine les touches conférant aux notes la pureté des carillons de cristal. Si Rachmaninov prolonge la tradition romantique, il n'en exprime pas moins des accents très novateurs qui se répandaient à l'époque avec Debussy ou Fauré et que l'on compara à l'impressionnisme.

La sonate n°5 en do Majeur de Prokofiev qui suivit, écrite en 1923 lors de son exil en Europe puis revisité en 1952 en Russie, exprime la souffrance du compositeur déchiré entre son amour pour sa patrie et son désir de liberté impossible à assouvir. Lukas Geniusas sut très bien mettre en évidence par la netteté de ses notes, surtout les dissonantes du 1er mouvement, la modernité du compositeur. Et dans le 2ème mouvement, par la nette opposition qu'il donna aux jeux contradictoires des deux mains, la droite jouant une valse lente et la gauche un continuum saccadé évoquant une marche forcée d'automates, il exprimait la souffrance du grand musicien, exilé. Quant au 3ème mouvement, il fut beaucoup plus libéré, presque solaire.

La deuxième sonate de Prokofiev n°2 en ré mineur, écrite en 1912 avant la guerre et la révolution demandait à la fois beaucoup de rapidité et d'agilité surtout dans les deuxième et quatrième mouvements pour exprimer la jubilation qui habitait alors le compositeur et de sensibilité dans les envolées lyriques des 1er mouvement et 3ème mouvements. Lukas Geniusas qui excella dans l'opposition entre les deux motifs rythmiques prouva sa virtuosité.

Puis le jeune Lithuanien nous fit découvrir Vsévolod Zaderatski, compositeur, persécuté en son temps par les autorités soviétiques pour avoir combattu dans l'Armée Blanche et qui sort de l'ombre depuis quelques années grâce au pianiste Jascha Nemtsov. Ce compositeur exprime dans les préludes et fugues, qui ont échappé aux autorités qui en ont brûlé bien d'autres, un élan vital peu commun rendu par le rythme de la fugue, de la fuite et l'égrènement de notes plus ou moins discordantes sorties d'un rêve éveillé remarquablement exécutés par Lukas Geniusas.

Dans les morceaux supplémentaires qu'il a offerts au public, il a montré qu'il éprouvait quelque affinité avec le jazz.

Publié le 20 juillet 2017 par A.K.

Concert de Radio France avec Lev Sivkov

Vendredi 21 juillet à 19h
Eglise Saint Pierre aux Liens

Loin des cigales et de la chaleur du Sud de la France, le jeune russe violoncelliste qui a remporté de nombreuses distinctions à Varsovie, en Allemagne et en France se produira au cours d'un concert gratuit à Lavérune, à 20 minutes au Sud de Montpellier.

Lev Sivkov, seul sur son instrument, fait partie des artistes musiciens émergents dans la sphère de la musique classique. Il a reçu le 1er Prix du Concours International de Cordes, Gérardmer 2015 et 1er Prix du Concours International de violoncelle W.Naumburg à New York en 2015. 

Contrairement aux concerts gratuits "jeunes solistes" qui se déroulent au Corum tous les jours à 12h30, et qui connaissent quelques tensions lorsque le personnel encadrant refoule le public faute de place dans la salle Pasteur, les concerts dans les communes connaissent moins d'affluence. Une raison de partir à la rencontre de Lev Sivkov nommé aujourd'hui violoncelle solo de l'opéra de Zurich à l'âge de 27 ans. Le jeune homme devrait frôler les étoiles lors de ce concert et de celui de Saint Drézéry demain.

Il est mis en avant par le festival de Radio France Occitanie Montpellier dans un programme A. Khatchaturian 1903-1978 Sonate-fantaisie - Max Reger 1873-1916 Suite n°2 en ré mineur opus 131 - J. Sibelius 1865-1957 Thème et variations en ré mineur - J.S. Bach 1685-1750 Suite n°3 n ut Majeur.

Publié le 21 juillet 2017.

Renaud Capuçon aux confins de l'empire de la Musique Russe

Hier soir avec le concert dont la vedette était le violoniste Renaud Capuçon, les festivaliers ont poursuivi leur cheminement au sein de la musique russe et du centenaire de l'année 1917, thème de l'édition cette année du festival de Radio France Occitanie Montpellier.  


Dans un Corum archi bondé, s'envolèrent les notes fluides de la Khovantchina de Modeste Moussorgski, prélude d'un opéra laissé inachevé par le compositeur et revisité par Rimski-Korsakov C'est une très courte pièce d'atmosphère selon les propos du présentateur de ce concert retransmis en direct sur France-Musique et rebaptisée parfois : « Matin sur la Moskova ». Allant crescendo, elle évoque une chanson folklorique pleine de nostalgie avec carillon dans le lointain. Personne n'applaudissant cette œuvre inconnue, Emmanuel Krivine à la tête de l'Orchestre National de France dut insister sur l'arrêt. Ce fut donc une véritable et agréable découverte pour tous.

Le violon, instrument roi de l'âme russe

Dans un fracas de cuivres, suivit le concerto pour violon et orchestre en ré mineur tant attendu d'Aram Khatchaturian, interprété par Renaud Capuçon qui l'abordait pour la première fois de sa carrière. Très vite, la partie violon tempéra la violence de l'introduction, gardant un rythme endiablé et répétitif qui évoquait un train traversant de vastes plaines. Le virtuose se montra tel qu'on l'attendait, immergé dans sa musique corps et âme.
Au deuxième mouvement, la voix grave et ondulée du basson révéla une musique plus slave, reprise par un violon plus plaintif et soutenu par des contre-basses dans une inexorable marche en avant.
Le troisième mouvement débute comme le premier par une cavalcade des cuivres suivie d'une danse très rapide jouée par le violon. L'orchestre reprend le thème du début et la danse prend la forme d'une ritounelle comme dans une fête populaire.

De famille arménienne mais né en Géorgie, Khatchaturian est un compositeur classique qui s'est plié sans trop d'effort aux diktats gouvernementaux soviétiques lorsqu'ils allaient dans le sens de sa propre nature : l'expression de la sensibilité slave.
Renaud Capuçon fut, bien sûr, ovationné par la salle à qui il rejoua avec une grande sensibilité, un des soli de violon. Il signa tous les autographes que l'on voulait à l'entracte.

Richesse du répertoire russe de Moussorgski à Tchaïkovski

La troisième œuvre au programme était la symphonie n°2 en ut mineur de Tchaïkovski, appelée aussi « Petite Russie » car l'auteur, d'origine ukrainienne avait commencé à l'écrire à Kiev où il séjournait souvent. Par ce titre, il fait ainsi allusion au fait que Kiev, capitale de l'Ukraine, fut en 881 la première capitale de la Russie.

Le premier mouvement s'apparente à une variation sur la chanson populaire : « En descendant la Volga » avant d'enchaîner sur un vif allegro.
Le deuxième débute sur un solo de la grosse caisse qui n'est pas sans rappeler la marche des chasseurs dans Pierre et le loup de Prokofiev mais le cœur du mouvement prend une allure lente et lyrique qui lui confère une certaine gravité. Il est extrait de « Ondine », opéra perdu du compositeur.
Le troisième mouvement est sans doute le plus insolite. Son introduction de contre-basses jouées cordes pincées, ses envols de cris d'oiseaux et ses syncopes lui confère une atmosphère à la fois champêtre et étrange.
Le finale se compose d'une alternance de deux thèmes, l'un solennel produit par les cuivres et l'autre plus prosaïque, par les violons qui jouent la variation sur la chanson folklorique « la Grue ». Cette alternance passe peu à peu d'un registre lyrique à un autre plus dramatique juste avant la fin traditionnelle en forme de reprises puis de conclusion.

L'Orchestre National de France, Krivine et Capuçon triomphent

L'Orchestre National de France, dirigé par Emmanuel Krivine qui prendra ses fonctions de nouveau directeur musical à partir de septembre prochain à Radio France pour le concert de rentrée, fut très chaleureusement applaudi et avant le bis, le chef a tenu, devant toute la salle, à exprimer sa reconnaissance à l'une des violonistes de l'Orchestre national de France, Brigitte Angélis qui part à la retraite après 37 années de maison, durée qui permet d'instaurer une cohésion au sein d'un groupe qui ne peut que bénéficier à l'orchestre tout entier et qui ne peut se concevoir que par amour du métier et, en l'occurrence, de la musique.

Ce fut là un bel hommage auquel tous les Festivaliers se sont joints.

Prochains concerts au Corum :
- vendredi 21 juillet à 20 h : "De Moscou à Rome" avec l'Orchestre National de Lille et Alexandre Bloch à la direction.
- samedi 22 juillet à 20h : l'opéra Siberia avec la soprano Sonya Yoncheva et Domingo Hindoyan à la direction.

Publié le 20 juillet 2017 par A.K.

Fazil Say, fidèle du Festival, ovationné.

Mardi 18 juillet, le Corum de Montpellier quasiment comble reçoit un fidèle du Festival de Radio France : Fazil Say pour un concert Mozart.

Ses démêlés judiciaires avec le gouvernement turc se sont enfin terminés par un acquittement en septembre 2016. Et il a reçu le prix Beethoven des droits de l'homme, de la paix, le liberté, l'intégration et la lutte contre la pauvreté.

Cette année, ayant terminé d'enregistrer une intégrale des sonates de Mozart, le Festival lui a demandé de bien vouloir en proposer quelques-unes au public montpelliérain. Il a donc choisi de jouer 4 sonates : KV 330, KV 331, KV 332, KV 333 et la Fantaisie K475, oeuvres conçues en deux ans et qui présentent donc une cohérence particulière qui les place parmi les plus belles des 18 achevées.

Le public montpelliérain, fidèle lui aussi, a donc retrouvé avec bonheur l'interprétation si particulière de Fazil Say. Le pianiste, conversant avec son instrument, s'investit si profondément mentalement et physiquement que l'auditeur semble entendre pour la première fois ces sonates pourtant connues. En accentuant les contrastes rythmiques aussi bien que sonores et en sublimant certaines notes, il théâtralise les registres dramatiques, tragiques, ou lyriques. De culture orientale, son jeu dans la deuxième partie du 1 er mouvement de « Alla Turca » donne un rythme de danses hongroises. Dans les morceaux plus primesautiers comme dans la sonate KV 332, il lui arrive de frôler le rythme jazzy qu'il affectionne particulièrement et dont il offrira une démonstration lors des rappels avec la Marche Turque qui emportera les vivats de la salle. Dans le badinage du début de la sonate KV 333 se manifeste son humour. Dans la Fantaisie K475, l'accentuation du tragique annonce Beethoven et les Romantiques.

Les applaudissements ont été à la mesure de l'interprète qui offrit en prime à ses fidèles tout d'abord sa composition Gezi Park 2 qui exprime tout son amour et sa souffrance pour son pays et qu'il a jouée l'an dernier puis un nocturne de Chopin qui nous renvoyait notre insouciance bienheureuse, une gymnopédie de Satie du même registre et la Marche Turque, façon jazz.

Fazil Say, une fois de plus, a enthousiasmé son public.

Prochain récital pour piano au Corum : jeudi 20 juillet le piano russe de Boris Berezovsky à 20h en direct sur France Musique.

Publié le 20 juillet 2017 par A.K.

Les Nuits de Moscou à Montpellier

Très populaire Ouverture pour ce 32ème Festival de Radio-France Montpellier Occitanie avec les « Nuits de Moscou ».
Hier soir 13 juillet 2017, à l'amphithéâtre du Domaine d'Ô s'ouvrait en fanfares le Festival 2017 de Radio-France Montpellier Occitanie en hommage à la Révolution russe de 1917.

Le seul des deux fameux Chœurs de l'Armée Rouge restant, celui dirigé par le Général Victor Eliseev, avait été invité à cette occasion. Après un hommage rendu par Jean-Pierre Rousseau, Directeur du Festival, au Chœur Alexandrov et ses 64 membres décimé dans un accident d'avion en décembre 2016, le concert a commencé par l'exécution de nos hymnes nationaux respectifs devant un amphi quasi comble, debout. La puissance vocale du chœur composé de 31 chanteurs, sonnait comme des cuivres.



Accompagné de 17 instrumentistes et amplifié par la technique, l'ensemble supplantait de dix fois les décibels produits par les applaudissements pourtant frénétiques du public. Une excellente fusion s'est très vite établie entre ce dernier et les musiciens et l'ambiance en était très exaltée. A « L'Internationale », nombre de nostalgiques se sont levés le poing brandi. Beaucoup de gens fredonnaient les chants rendus si populaires par le Chœur et ses traditionnels solistes, les basses surtout qui ont emporté l'enthousiasme des auditeurs. Ces « Nuits de Moscou » se sont révélées très chaleureuses sinon très chaudes.

Outre le programme, celui-ci a envoyé des clins d'œil aux Gringos, et aux Ritals. L'adaptation de « l'air de Figaro » du Barbier de Séville de Rossini est un bon exemple de la technique vocale russe qui repose sur le souffle et le fry vocal. Mais ces musiciens chevronnés ont su aussi prouver qu'ils étaient capables de moduler dans des morceaux comme « Plaine, ma plaine », « la Varsovienne » ou « les Sources ». « Les trois cloches » chanté par Edith Piaf a vu arriver sur la scène la seule femme du groupe.

Le final a été une véritable apothéose. Si le Chœur avait réservé aux spectateurs de nombreuses surprises comme ce solo de balalaïkas et autres diversions, certains admirateurs lui en avaient aussi concocté une avec la complicité d'un chef de chœur montpelliérain qui a fait entonner à tout l'amphithéâtre « Je vois la vie en rose ».

Aucun lien avec notre actualité politique ? La Révolution est toujours en marche que l'on se rassure, même si elle est « fluide » comme dirait Jean-Claude Milner, linguiste et philosophe présent aux leçons de Pétrarque à Montpellier.

 Publié le 15 juillet 2017 par A.K.

Le festival de Radio France 2017

Du 10 au 28 juillet 2017, le festival de Radio France Montpellier s'étend sur la très grande région Occitanie née de la fusion entre le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées à la conquête de nouveaux publics.


"Révolutions" le thème du festival cette année, célèbre le centenaire de la Révolution russe et de manière plus large toutes les périodes qui ont connu des révolutions.


Fazil Say joue les sonates de Mozart le 18 juillet au Corum de Montpellier

les leçons de Pétrarque
 

Autant dire que les 160 événements musicaux feront la part belle aux compositeurs russes tels Chostakovitch et sa 12e symphonie L'année 2017  à la mémoire de Lénine le 17 juillet, Katchaturian qui fut le compositeur officiel de l'URSS, Prokofiev et sa cantate Octobre, ou encore les Chœurs de l'Armée Rouge le 13 juillet au Domaine d'O.

Le festival de Radio France Occitanie Montpellier, c'est aussi les Rencontres de Pétrarque dans la cour Soulages du rectorat de Montpellier, du jazz et du flamenco au Domaine d'O, des concerts dans les communes de la métropole, les musiques électroniques de Tohu Bohu, les grands concerts lyriques et symphoniques à l'Opéra Berlioz au Corum, à l'Opéra Comédie.

Les particularités du festival

Fort de son succès grandissant depuis 1985, l'édition 2017 va à la rencontre des 56 communes de la grande région de Montpellier à Toulouse et offre 90% de concerts gratuits. Une palette de couleurs sonores, et énormément de propositions musicales qui devraient séduire tous les publics de la région Occitanie.

Tout le programme du festival de Radio France Occitanie Montpellier

La saison lyrique de l'OONM se termine sur une note pétillante

Pour terminer l'année 2017, l'OONM a présenté deux opéras en un acte, très drôles. Ce qui les lie est leur brièveté et le comique construit sur la satire sociale, la ruse et la bouffonnerie.

Un petit bijou du genre bouffe
La première pièce lyrique, « La Nuit d'un neurasthénique » est de Nino Rota, grand compositeur de musique de film du XXe mais pas seulement. Cette courte pièce créée en 1959, qui raconte comment un neurasthénique, que campe Bruno Praticò, s'est fait berner par un concierge d'hôtel, est rendue terriblement efficace par l'emploi de récitatifs mêlés à de surprenantes vocalises. La mise en scène de Marie-Eve Signeyrole n'est pas étrangère à ce dynamisme donné à la nuit endiablée du pauvre neurasthénique, ramassant sur la scène trois chambres l'une dans l'autre avec salle de bains et un couloir en fond. D'où deux actions simultanées au moins sur la scène opposant le neurasthénique aux autres personnages : le concierge, le commandeur, les deux amoureux et le chœur du personnel de l'hôtel. Le tourbillon de cette nuit était propre à donner le tournis aux spectateurs qui applaudirent chaleureusement cette farce bouffonne et satirique à l'Opéra Comédie de Montpellier.

Changement de décor
Le deuxième opéra, « Gianni Schicchi » est de Giacomo Puccini, créé en 1918 à New York. Cet opéra, l'un des plus drôles de l'art lyrique dénote avec la production du compositeur dont le registre est plutôt dramatique sinon tragique. L'argument y est pour beaucoup. C'est l'histoire d'un captage d'héritage perpétré par un paysan appelé au secours par une famille de gentilshommes campagnards qui, pourtant, le méprise. Le personnage principal Gianni Schicchi, est extrait de l'Enfer de Dante XIIIe-XIVe, qui n'est pas une œuvre particulièrement comique mais le héros mâtiné du Volpone de Ben Jonson XVIIe, inspiré lui-même du moyenâgeux Roman de Renart, cela donne un résultat hilarant engendré par la satire sociale, la rouerie du héros et le cynisme de la situation. Là encore, la mise en scène de Marie-Eve Signeyrole fait mouche mêlant les différents arts de jouer la comédie : la Commedia dell'arte pour le héros, magnifiquement joué et chanté par Bruno Taddia, et les mouvements de groupe propres au théâtre engagé du XXe sur un plateau quasiment vide avec en fond de scène une vidéo lugubre où passent les champs cultivés de cette société dont les uns y laissaient leur vie tandis que les autres en tiraient profit. Mais sur cette video passait aussi des vols d'oiseaux qui rythmaient ou annonçaient l'action. Les spectateurs qui ont applaudi à tout rompre ne s'y sont pas trompés.

On retrouvera l'Orchestre national Montpellier aux Folies Lyriques, les 5, 6 et 7 juillet 2017 puis au Festival Radio France Occitanie Montpellier, du 10 au 28 juillet 2017.

Publié le vendredi 16 juin 2017 par A.K.

12ème Festival Les Troubadours chantent l'art roman en Occitanie

A l'initiative de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et de Trob'Art Productions, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, le festival Les troubadours chantent l'art roman revient cette année pour sa douzième édition du 28 mai au 29 octobre 2017.

Chaque année de mai à novembre, le festival Les troubadours chantent l'art roman rassemble plusieurs dizaines d'artistes venus du monde entier, majoritairement installés en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée. Au programme : des créations originales, des visites commentées, des performances de poètes, concerts et conférences.

Tourné vers les cultures occitane, catalane et méditerranéenne, le festival Les troubadours chantent l'art roman propose au public régional ou extrarégional une programmation riche, diversifiée et multiculturelle, dans le cadre d'une réinterprétation contemporaine du chant et de l'esprit des troubadours.

Cette 12ème édition réserve de belles surprises : 50 concerts dédiés au patrimoine musical en Méditerranée sont programmés sur les 13 départements du territoire.

Soutien du festival depuis sa création, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée apporte une subvention de 110 000€ à l'édition 2017.

 

« Le Festival Les Troubadours chantent l'art roman s'inscrit dans la politique culturelle régionale que je souhaite mener : favoriser la qualité de la programmation artistique, veiller à son accessibilité partout et pour tous les publics, promouvoir le patrimoine exceptionnel du territoire, et stimuler la diffusion de nos langues régionales. Depuis 2006, cette manifestation propose des concerts de qualité dans les zones rurales, et remet au goût du jour le riche patrimoine culturel médiéval. L'art des troubadours, inventeurs, passeurs et diffuseurs de valeurs humanistes est ainsi à la portée de tous. Nous avons tenu à ce que la politique tarifaire reste abordable, elle demeure d'ailleurs inchangée depuis la première édition. Je me réjouis que les habitants d'Occitanie / Pyrénées-Méditerranée puissent profiter de cette riche programmation et découvrir ou redécouvrir des lieux patrimoniaux exceptionnels » a déclaré Carole Delga à quelques jours du lancement de la 12ème édition.

 

Retrouvez le détail de la programmation
Réservations et renseignements : Trob'Art Productions - 09 72 95 90 46