Coupe du monde : le rugby a-t-il vraiment dépassé les frontières de l'Ovalie ?
Le rugby est un jeu avec un ballon ovale qui se joue à quinze contre quinze, et à la fin, c'est surtout le Sud-Ouest que ça intéresse.
Selon France Info :
Quand vous entendez le mot "rugby", vous entendez un accent chantant qui mange parfois le "g", des effluves de cassoulet vous reviennent aux narines, des polos rayés trop grands se matérialisent dans votre penderie, et en bruit de fond affleurent les notes cuivrées d'une banda ? Vous êtes victime d'un des storytellings les plus efficaces de l'histoire du sport, une masterclass de différenciation, un chef-d’œuvre de construction intellectuelle sur plus d'un siècle. Alors que la Coupe du monde commence vendredi 8 septembre par un alléchant France-Nouvelle-Zélande, retour sur le casse sportif du siècle.
Le rugby, c'est d'abord made in Normandie. Comme pour ballon rond, c'est au Havre que débarque le ballon ovale dans l'Hexagone et les premiers poteaux sont plantés en 1882 au stade Langstaff, qui existe toujours. Avant-guerre, les places fortes du rugby se trouvent à Paris, mais aussi dans les Hauts-de-France. La Première Guerre mondiale porte un sérieux coup d'arrêt à la pratique dans les zones ravagées par les combats, dans le quart nord-est du pays. Reste que l'engouement demeure. Pour le match France-Angleterre du Tournoi des cinq nations 1920, des embouteillages monstres paralysent les faubourgs de Paris et 10 000 personnes sont refoulées manu militari d'un stade de Colombes plein comme un œuf, décrit le magazine L'Histoire . Parmi les 35 000 spectateurs, le maréchal Foch, vainqueur de la guerre et natif d'un Sud-Ouest pas encore devenu Ovalie. Question mot historique, il ne s'est pas trop foulé : "Quelle belle bataille !" Les visiteurs l'emportent 10-6.