La pêche du thon rouge à la senne en Méditerranée française : une nouvelle campagne dans le respect des avis scientifiques et des règles de contrôle
A l’heure où les thoniers s’organisent pour que la prochaine campagne qui va démarrer le 26 mai se déroule dans les meilleures conditions techniques - avec toutes les garanties sanitaires de sortie de crise Covid-19 - il convient de rappeler la réalité de cette pêcherie, très éloignée des clichés dont elle est souvent l’objet.
Les quinze thoniers senneurs basés dans le port de Sète ont l'autorisation de pêcher le thon rouge du 26 mai au 1er juillet 2020.
En 2020, la pêche à la senne tournante et coulissante représente la majorité de l’activité socio-économique française pour le thon rouge : activité très importante non seulement pour sa création de valeur économique, mais aussi et surtout comme exemple remarquable de la capacité de la profession à prendre en compte les nouveaux enjeux environnementaux de cette pêcherie.
A l’heure où les thoniers s’organisent pour que la prochaine campagne qui va démarrer le 26 mai se déroule dans les meilleures conditions techniques - avec toutes les garanties sanitaires de sortie de crise Covid-19 - il convient de rappeler la réalité de cette pêcherie, très éloignée des clichés dont elle est souvent l’objet.
Les pêcheurs thon rouge à la senne ont contribué activement au plan de reconstitution du stock de thon rouge de l’Atlantique Est et la Méditerranée, en respectant les quotas, les périodes de pêche et la taille minimale des poissons (pas de dérogations pour les thons de moins de 30 kg). Après plus d’une décennie d’efforts, les résultats sont en constante progression :
•le stock de thon rouge de l’Atlantique Est et la Méditerranée est en bon état de conservation : le comité scientifique de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) a constaté dès le début des années 2010 un accroissement remarquable de la biomasse de thon rouge (c’est-à-dire la masse totale de poissons du stock) ayant conduit à la restauration progressive du stock, et la dernière évaluation de 2020 confirme cette tendance.
•en 2020, le quota des senneurs méditerranéens français (4 781 tonnes) permet de retrouver un taux d’exploitation proche de celui observé avant la mise en place du plan de reconstitution (4 677 tonnes en 2007). Ce quota est le fruit des efforts de l’ensemble des professionnels pendant toutes ces années, en respectant les avis des scientifiques de l’ICCAT.
•suivi satellite des navires (heure par heure), contrôle quotidien des captures, gestion des quotas en temps réel via logbook et document de capture électronique, observateurs internationaux embarqués, surveillance en mer de la marine nationale et de l’agence européenne de contrôles des pêches, autorisations obligatoires pour les transferts vers les fermes d’élevage, contrôle et comptages lors de ces transferts, comptages en cages, etc... : la senne est une pêcherie parmi les plus contrôlées au monde, de la capture à la commercialisation.
• l’équipage d’un senneur est composé d’une quinzaine de marins (soit 350 marins pour l’année 2020) parmi lesquels nombreux sont ceux qui pratiquent la petite pêche côtière le reste de l’année, permettant une complémentarité des activités.
• pour la senne comme pour les métiers de l’hameçon, le prix du thon rouge payé au pêcheur était en France proche de 10 € le kg en 2019 et devrait être plus faible cette année, très loin des prix atteints lors des enchères au Japon qui alimentent beaucoup de fantasmes et surtout ne relèvent aucunement de l’activité des navires français.
• les dernières analyses du cycle de vie de la pêcherie démontrent le faible impact carbone de celle-ci (faible consommation de carburant et d’émission de CO2 par tonne de protéines consommables débarquée) en comparaison de nombreuses autres pêcheries d’autres espèces, mais aussi en comparaison de la pêcherie artisanale de thon rouge à la palangre. La senne est d’autre part une technique très sélective : il n’y a pas de captures accidentelles d’espèces sensibles. Le thon rouge est aujourd’hui dans l’Atlantique Est et la Méditerranée une espèce qui se porte bien. Le retour à un bon état de conservation de ce stock n’est pas dû au hasard : il est la conséquence de la conjugaison des efforts des différentes pêcheries, dont la senne, et du renforcement de l’efficacité des contrôles : un travail à poursuivre pour maintenir l’équilibre socio-économique trouvé et pérenniser la durabilité écologique de ces pêcheries.
SATHOAN est une Organisation de Producteurs de référence regroupant environ 90 navires : chalutiers (18), petits métiers (60) et senneurs (14), avec plus de la moitié des quotas de thon rouge en Méditerranée française. Pour préserver la ressource, les pêcheurs adhérents à l’OP privilégient la pêche fraîche à la journée (poisson pêché et commercialisé dans la même journée) afin de valoriser au mieux une ressource à exploiter durablement.
L’état du stock