Soirée événement : hommage à Claude Nougaro
L’été des festivals débute par une soirée exceptionnelle :
un Hommage à Claude Nougaro, donné au sein du nouvel amphithéâtre éponyme.
En laissant carte blanche au célèbre accordéoniste Richard Galliano, il nous propose, en exclusivité, de réunir sur scène autour de lui trois artistes de renom : Fanny Ardant, Olivia Ruiz et Abd Al Malik !
Hommage à Claude Nougaro, par Richard Galliano le 1er juillet à 21h30
« J’aime la musique qui véhicule des couleurs, des sentiments, des émotions… » disait Claude Nougaro. Cela sera « le Moteur » de cette soirée dédiée à ce grand poète, rythmée par ses mots, ses confidences, ses histoires intimes.
J’ai eu le bonheur d’accompagner, de collaborer avec de nombreux artistes de la Chanson française : Serge Reggiani, Zizi Jeanmaire, Georges Moustaki, Allain Leprest, Dick Annegarn, Barbara, Juliette Greco, Charles Aznavour… Tous chantaient l’histoire de leur vie.
J’ai collaboré avec Claude Nougaro pendant près de huit années (de 1975 à 1983). J’ai appris beaucoup de choses pendant cette période dont il m’est resté un certain mimétisme, une certaine posture, une attitude sur scène.
« Je suis un militant de la Beauté » nous disait-il souvent. Ce soir, pour lui rendre hommage, grâce à la création de ce lieu qui portera son nom, j’ai réuni, à la demande de mon cher ami Bertrand Graeff, les musiciens qui forment mon Quartet New Jazz Musette. À la batterie, mon fils Jean-Christophe Galliano qui enfant, assistait à toutes les répétitions et à tous les concerts de Claude. Diego Imbert, réputé contrebassiste de jazz, à la fois discret et très présent de par son jeu subtil, Jean-Marie Ecay, guitariste aussi à l’aise sur une composition de Thelonious Monk que sur une valse musette. Jean-Marie a accompagné Claude Nougaro pendant plusieurs années, à l’époque de Nougayork. Nous jouerons l’une de ses compositions dont il avait écrit la musique à la demande de Claude : Bras dessus bras dessous. Et enfin, en guest, un pianiste magnifique, digne successeur de Maurice Vander : Jean-Yves Candela que nous mettrons en lumière dès la chanson A bout de souffle, tirée de Blue Rondo à la Turk de Dave Brubeck.
Après une introduction musicale qui débutera par une valse new musette de ma composition Fou Rire (j’ai retenu la leçon : java et jazz, c’est pareil !), suivront À bout de souffle, version Blue Rondo à la Turk et une interprétation instrumentale de cette berceuse si douce qu’il avait écrite pour sa fille : Cécile.
Claude Nougaro aimait les femmes, les belles femmes. Il aurait été aux anges de recevoir Fanny Ardant. Je me souviens de ses collaborations avec Diane Dufresne qui chantait merveilleusement Quand Freddy est parti. Puis la découverte d’une très jeune chanteuse belge qui s’appelait comme lui Claude : la regrettée Claude Maurane. Fanny Ardant a eu la belle idée de proposer trois chansons sans musique : Quand Freddy est parti, Le Rouge et le Noir, Les pas (dont Jean-Marie Ecay a écrit une partie de la musique). Elle interprétera ces titres a cappella, à l’image du dernier spectacle de Claude aux Bouffes du Nord : « Fables de ma Fontaine ». Nous interviendrons musicalement par petites touches discrètes en veillant de ne pas briser la magie des mots. Une plage musicale s’ouvrira avec mon solo autour de cette chanson dont j’avais écrit la musique et offert à Claude pour son anniversaire :
Allée des Brouillards. J’enchaînerai avec le titre Rimes et une composition espagnole qu’il aimait tant : Andaluza de Enrique Granados qui lui rappelait ses lointaines racines mauresques. Ensuite, nous interpréterons Tango pour Claude que Nougaro chantait sous le nom de Vie Violence : dernière chanson que nous avons écrite ensemble. Nougaro m’avait demandé de lui écrire la musique d’un tango rock qui lui a inspiré les paroles de Vie Violence.
Claude portait toujours un collier africain, il vénérait l’Afrique, les Africains, la culture africaine. Lorsque j’ai rejoint son orchestre en 1975, Claude chantait Locomotive d’Or, hommage aux rythmes et à la musique africaine. Au sein de l’orchestre, un percussionniste africain Fodé Youla jouait d’un instrument spécial qu’il nommait le congoma : une boîte cubique en bois surmontée d’un harmonica. Toute l’Afrique sortait de cet instrument rudimentaire et magique. Monsieur Abd ad Malik slamera sur Le Cinéma, Paris Mai (dont Claude insistait toujours pour dire que ce n’était surtout pas un discours politique, mais une poésie sur le printemps à Paris dans la lignée de You Must believe in Spring de son grand ami et complice Michel Legrand).
Encore des chansons sans paroles : Bras dessus bras dessous dont Jean-Marie Ecay a écrit la musique et le monument, le chef d’œuvre de Nougaro : Toulouse.
Ce sera le moment d’accueillir la pétillante Olivia Ruiz, dotée d’une personnalité et d’un tempérament de feu. Accompagnée de ma formation quintet, elle interprétera : Dansez sur moi, Tu verras et Bidonville.
Je suis certain que cette soirée sera remplie d’émotions et nous espérons être à la hauteur pour rendre hommage au talent, à l’œuvre, à l’héritage que nous a laissé ce grand poète, notre cher ami Claude Nougaro.
Richard Galliano