L'Amant virtuel à Saint-Martin-de-Londres

Samedi 3 mars 2018  Salle des Rencontres - 20h45
Théâtre à Saint-Martin-de-Londres proposé par l’association l’Animation Saint-Martinoise

L'Amant virtuel, une comédie de Julien Sigalas

Julien et Elodie forment un couple en apparence ordinaire… Mais que ce cache-t-il derrière les apparences ?
Pour rompre avec la routine, Elodie décide, par jeu, de s’inscrire sur un site de rencontres. Mais Julien l’apprend…

Après le succès de nombreuses comédies, Julien Sigalas livre ici une pièce qui vous fera entrer, sans un bruit, dans la vie d’un couple.

Metteur en scène : Stéphanie Fresse
Avec : Isabelle Catherine et Nicolas Dermigny  

Prix des places Adultes : 12 € - Enfants + 8 ans : 8 €
Renseignements : 07 81 26 25 12 ou 06 43 89 46 66

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Programme du Domaine d'O en mars

Du théâtre de tréteaux, du théâtre tout court, de la chanson, en troupe ou en solo, du texte et du geste sur les planches du théâtre Jean-Claude Carrière, voici le programme du mois de mars 2018 à Montpellier.

Le Menteur de Pierre Corneille, Cie Théâtre en pierres dorées (théâtre) Mardi 6 et mercredi 7 mars à 20h

Sur le mensonge, une comédie sur un jeune homme prêt à tout pour obtenir le coeur de Clarice, un imbroglio inextricable, un comique virtuose, des tromperies extravagantes… Tous les ingrédients sont réunis pour un spectacle pétillant. Un théâtre de tréteaux dans une ambiance jazz, des costumes contemporains du dernier chic parisien, des effets lumineux en guise de décor

Les chatouilles ou la danse de la colère, Andréa Bescond (théâtre) Lundi 19 mars à 20h

Une jeune compagnie qui a l’art de mêler le contemporain avec un texte de répertoire, grâce aux costumes et à un travail autour de la diction de l’alexandrin. Leur travail fait écho aux valeurs de Jean Vilar qui mettait en avant le théâtre populaire, de tréteaux, centré sur le jeu d’acteurs.

Juliette + Mélanie Arnal (chanson) Vendredi 23 mars à 20h

Une personnalité truculente, une voix généreuse, une gouaille bien française, Juliette fait figure de trublion depuis plus de 30 ans. Par sa présence théâtrale et sa générosité hors du commun, elle délivre sans fard la force poétique de ses textes. Juliette rayonne sur scène, brûle les planches, chauffe la salle, fait battre les coeurs. Elle aime le public et ça se sent ! Son énergie sur scène est digne de ses inspiratrices, Fréhel, Piaf ou Mistinguett. Vivante, directe, piquante, Juliette a pris, à sa manière et avec talent, la relève de ses prédécesseurs, Brel, Barbara, Anne Sylvestre...

Avec son violon toujours à portée de main, la Montpelliéraine Mélanie Arnal raconte sa vie et la nôtre avec des mots tendres et drôles.

Projet.pdf portés de femmes, Cartons production (cirque contemporain) Jeudi 29 et vendredi 30 mars à 20h

 Emily Loizeau + Volin (chanson) Jeudi 5 avril à 20h

Nouvelle vague de la chanson française, Emily Loizeau a pris son envol au milieu des années 2000 et explore volontiers le champ théâtral. Avec sa voix délicate, légèrement éraillée, elle évoque des histoires de familles, d’hérédité, des histoires narrées comme des poèmes, des contes, toujours un peu surréalistes.

Quatre ans déjà que l’on entend parler de la flamme de ce groupe montpelliérain jonglant avec le feu d’une pop minérale aux textes poétiques. Volin aime les déflagrations d’un rock fiévreux joué en trio. 

Théâtre contemporain avec la Remise en mars 2018

A l'affiche de la Bulle Bleue et à sa tête Marion Coutarel, trois dates de spectacles programmées sur une semaine sont à l'affiche du Théâtre Jean Vilar à Montpellier.

Carte blanche à Marion Coutarel, comédienne et metteur en scène:

"La Jeune femme à la licorne" créé en 2014 - mardi 6 mars 2018 à 20h au Théâtre Jean Vilar - Durée 1h30
"Si ce n'est toi", créé en 2017 - jeudi 8 et vendredi 9 mars 2018 à 20h au Théâtre Jean Vilar - Durée 1h20

Conception et mise en scène : Marion Coutarel / Création Lumières : Jean-Yves Courcoux / Musique : Emmanuel Jessua

Fondée en 2012, la Compagnie La Bulle Bleue est un Esat - établissement et service d'aide par le travail -  dédié à l'art dramatique. Une dizaine d'acteurs en situation de handicap compose la troupe permanente professionnelle réunissant des acteurs et de techniciens du spectacle vivant.

Théâtre municipal Jean Vilar
155 rue de Bologne
34080 Montpellier

Réservations du lundi au vendredi >de 13h à 18h : 04 67 40 41 39

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Une soirée théâtre avec COLPORTEURS

Une soirée théâtre et musique avec le spectacle COLPORTEURS De Jacques Bonaffé et Louis Sclavis Vendredi 9 mars à 20h30 Au théâtre Molière à Sète.

Le Printemps des poètes montpelliérain jette des ponts chez ses voisins sétois qui accueillent son parrain Jacques Bonnaffé, en partenariat avec la Maison de la poésie Jean Joubert. 

colcolCapture

"Le colportage c'est aller chez le voisin et en revenir, déformer les faits, les arranger ou les raconter". Jacques Bonaffé le comédien et Louis Sclavis le clarinettiste sont ici "deux solistes pour un duo au sommet. Ils semblent surgir du sol et voler dans l'espace".

"Rencontre féconde pour cette 2ème Carte blanche avec le clarinettiste Louis Sclavis, improvisateur hors pair. Deux trouvères qui possèdent l’art de l’intervention rapide pour une grande performance." "Jacques Bonnaffé conteur, bateleur, aussi créateur d’une émission radio et Louis Sclavis jazzman clarinettiste improvisateur hors pair colportent écrits, anecdotes ou récits cueillis au gré des tournées. Ils les transforment en concertextes, y manipulant des dossiers brulants, des extraits de textes d’anthologie, sportif, cycliste, drôlerie poétique, la politique et la raillerie. Un duo en grande performance !"

>> à 12h, dans la Petite Salle du Théâtre Molière, assistez à un MIDI POESIE, entre l’ardeur et l’acteur, une performance de Jacques Bonnaffé où il nous offre un florilège de ses rencontres les plus marquantes au contact des poètes.

>> à 13h, restez pour « bruncher » en compagnie de Jacques Bonnaffé et les poètes présents.

>> à 18h, le Musée Paul Valéry vous propose une lecture musicale avec les poètes Pilar Gonzalès et Daniel Leuwers, saxophone Daniel Séverac.

Pour en savoir plus sur ce spectacle vous pouvez suivre ce lien : http://www.theatredesete.com/2e-carte-blanche-jacques-bonnaffe-colporteurs-avec-louis-sclavis "Au pays du sourire, nous jasons, nous jazzons…" 

Les Instantanés, duo d'impro le 10 février

Gros succès à Paris l'année passée, le spectacle "Les Instantanés" joue les prolongations au Sud de Montpellier le 10 février 2018 à Villeneuve-lès-Maguelone.

Une véritable performance théâtrale et humoristique en totale improvisation à partir de sujets proposés par le public. Le palmarès du duo est impressionnant : 5 festivals d'Avignon OFF Complet et le  Coup de coeur de France Culture !

« Les Instantanés » Duo d'impro est un spectacle entièrement improvisé à partir des sujets du public. Le public est donc à la fois auteur et spectateur de ce spectacle. A chaque représentation deux comédiens montpelliérains - David Baux et Laurent Pit - jonglent avec les mots et vont se livrer à une expérience théâtrale unique.

Venez nombreux Samedi 10 février à 21h 

Théâtre Jérôme Savary – 235 Boulevard des Moures, 34750 Villeneuve-lès-Maguelone
Réservations : 06.64.33.97.22 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 
Tarifs :  12€; Réduit 10€ (habitants de Villeneuve, membres des ateliers de Laurent Pit et David Baux, étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi et RSA).

Préventes à l'accueil du centre culturel du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h. 
Tél : 04 67 69 58 00

Riche agenda culturel pour Balaruc-le-bains

Le programme culurel de Balaruc-les-bains pour la période septembre-décembre 2017 est à présent disponible. Vous pouvez le consulter en ligne sur Thau-infos en suivant ce lien ou le télécharger au format pdf ici.

 

Le projet de développement culturel de Balaruc-les-bains : le mot du Maire

"Notre projet de développement culturel s’organise sur quatre axes principaux : mettre en place une politique d’animation culturelle du territoire œuvrant pour le développement humain ; faire de la culture un levier éducatif ; faire de la culture un levier d’attractivité touris- tique ; favoriser la multiplicité et la transver- salité des acteurs.
Cette nouvelle saison culturelle préfigure l’élaboration de ce projet avec une program- mation densifiée et annualisée qui prendra place dans le nouveau centre culturel de Pech Meja dès 2018.
Nous vous proposons des spectacles pour l’ensemble des publics, habitants (les plus jeunes comme les plus âgés), curistes, touris- tes ; une saison éclectique avec la découverte d’autres cultures, le soutien au patrimoine régional et aux artistes, l’ouverture et la bienveillance.
Un début de saison où l’on vous emmenera en d’autres lieux, d’autres villes, d’autres pays (Cambodge, Norvège, Cap-Vert)... car la connaissance de soi ne saurait exister sans l’ouverture à l’autre."

Gérard Canovas, maire de Balaruc-les-Bains

 

Sentiments connus, Visages mêlés, clap de fin du Printemps

En clôture de ce très riche Printemps des Comédiens 2017 où toutes les tendances et affinités générationnelles du théâtre en questionnement étaient représentées - texte, suite de saynètes, circassien - l'œuvre de Marthaler s'essayait à une synthèse de toutes ces problématiques. De la pièce de Botho Strauss de 1977 jouée à la Schaubühne de Berlin dont il reprend le titre : "Sentiments connus, Visages mêlés",  il garde le thème de la solitude, de l'enfermement des êtres sur eux-mêmes. Déjouant l'espace et le temps, tous deux mettent en scène la vie désorientée de notre société.

Dans un théâtre monté sur la scène de celui de J.C. Carrière dans le même esprit qu'Ariane Mnouchkine l'a fait pour "Une Chambre en Inde", se déroule une suite de saynètes dont l'intrigue significative serait selon la présentation distribuée à l'entrée : les adieux joués par de nouveaux comédiens à d'anciens qui quittent la scène de la Volksbühne.

Le spectateur voit entrer sur scène un porteur amenant un à un des emballages d'où l'on entend sortir de la musique avant de voir s'extirper des comédiens-personnages très caractérisés : musicien chaplinesque, passionné, virtuose, diva, cabotine, espiègle, effronté, tous plus burlesques les uns que les autres. Ils vont et viennent sur la scène ne semblant pas se voir, passant, grâce à une chorégraphie subtile, d'un one man show à de très belles scènes de groupe où ils entonnent de grands classiques musicaux comme "Laschia ch'io Panga" de Haendel ainsi que le "va pensiero" de Verdi, "An die musik" de Schubert entre autres. Le rôle éminemment dramatique de la musique et la chorégraphie de Marthaler les soudent et poétisent leurs actions. De paroles, il y a peu. Souvent incohérentes, sous forme d'adages ou extraites du quotidien le plus prosaïque, elles semblent cependant, renforcées par celles très édificatrices des chants, distiller des leçons de vie : malgré la vie qui passe regarder devant soi avec optimisme, s'attacher à la vie simple. A coup de touches subtiles, Christoph Marthaler construit des personnages profondément humains tournés vers leur propre accomplissement mais sans oublier leur appartenance au genre humain avec leurs partenaires mais aussi avec le public pour lequel ils effacent le quatrième mur, assis sur des chaises le fixant dans une communication muette durant deux longues minutes. Ce spectacle construit donc une histoire, celle de la passation d'une génération à une autre

Une belle leçon d'humanité et de théâtre et un très beau spectacle de clôture de cette 31e édition du printemps des Comédiens. Tous nos remerciements à ceux qui ont œuvré pour cette réussite.

Publié le 1er juillet 2017 par A.K. 

Songes et métamorphoses

D'Ovide à Shakespeare, une œuvre très polymorphe que celle de Guillaume Vincent, qui fut donnée le weekend dernier au Printemps des Comédiens 2017. Spectacle à la recherche du théâtre, de son essence. A la recherche de l'amour, de son essence. Comment dire tout cela ?

En montant le difficile « Songe d'une Nuit d'été » de Shakespeare, maître en théâtre, précédé d'un prologue écrit sur des métamorphoses d'Ovide maître en fantasmes.

Cela donne un spectacle riches en scènes comiques, réalistes et lyriques où s'explosent de jeunes comédiens passionnés.

Les Métamorphoses d'Ovide

Le théâtre séduit dès l'enfance par ses histoires et ses personnages étranges qui meublent l'imagination en gestation. En première partie, dans un théâtre comme à la Commedia dell' Arte, des enfants de CM1 s'emparent de « Narcisse » d'Ovide et offrent ainsi un fort joli moment d'innocence, de grâce et d'imaginaire enfantin. Ils arrivent à point après le prologue d'Henri V de Shakespeare qui enjoint aux spectateurs de libérer leur imagination.

Puis suivant les métamorphoses de l'être humain, on poursuit dans la sphère des adolescents qui, profitant du jeu théâtral sur « Ianthé et Iphis » deux Crétoises amoureuses l'une de l'autre, s'essayent aux transgressions en y prenant goût. Cela libère leur parole réelle et ils se hasardent dans la cour des grands avec des propos contestataires, politiques. Et ils repoussent les barrières plus loin, pourquoi pas l'inceste ? C'est Myrrha amoureuse de son père puis toujours sur le sexe, ce grand inconnu de l'homme : Hermaphrodite. Enfin, ils abordent les affres du monde adulte : l'amour fou, la jalousie, la vengeance avec Procné dont le mari a abusé de sa sœur. Cette suite de saynètes place le théâtre, lieu de rencontres, d'échanges d'idées, de réalisations de nos aspirations profondes, au centre de la vie, qu'il soit amateur ou professionnel car le théâtre est une catharsis.

 Les passions amoureuses du "Songe"

La deuxième partie était consacrée à la présentation du « Songe d'une nuit d'été » qui reprend avec le langage poétique propre au théâtre les tourments des êtres humains déjà apparus dans la première partie.

L'argument de la pièce est complexe à souhait. Thésée, Duc d'Athènes doit épouser Hippolyta. Démetrius aime Hermia qui l'aime en retour mais son père la promet à Lysandre qui est aimé d'Héléna. Obéron, roi des Elfes, veut se venger de sa femme Tatiana, reine des fées, qui porte trop d'intérêt à un jeune page. Il ordonne à Puck de verser une potion magique sur les yeux de celle-ci afin qu'elle tombe amoureuse de la première personne qu'elle verra à son réveil. C'est la nuit, tout le monde se retrouve dans la forêt. C'est la confusion la plus totale. Par la magie que possède Puck, tous les amours sont inversés. L'action consiste à retrouver l'ordre désiré par les amoureux. Et tout se conclut sur les amours tragiques de Pyrame et Thisbé, divertissement présenté par une troupe de comédiens amateurs à tous les futurs mariés.

Ce Songe fut remarquablement interprété et chanté par des comédiens qui se lâchaient avec beaucoup de fraîcheur, de gaieté, de lyrisme et de violence aussi. L'amour est ainsi.

L'un d'entre eux, Gérard Watkins, vient d'être récompensé par le prix du syndicat de la critique meilleur comédien 16/17 pour sa prestation dans ce spectacle.

Publié le 30 juin 2017 par A.K.

« Democracy in America » de Romeo Castelluci

Jeudi 15 juin 2017, les spectateurs sont sortis fort perplexes du théâtre Jean Claude Carrière où ils avaient assisté à la dernière création de Romeo Castellucci « Democracy in America » présenté en avant-première à Montpellier.

Le spectacle, constitué d'une suite de tableaux est d'une grande puissance esthétique que ce soit sur les plans visuels ou sonores mais fort mystérieux quant au sens qu'il recèle. "C'est le spectateur qui, au final, construit le sens selon ses ressentis, sa culture et ses aspirations," répond le metteur en scène. Umberto Eco, dans « Lector in fabula » ne dit pas autre chose. Cependant, si l'on s'appuie sur l'œuvre qui a inspiré le metteur en scène : le livre d'Alexis de Tocqueville « De la Démocratie en Amérique », le spectateur peut trouver des pistes de réflexion. L'une d'elles est l'importance de la langue et de la compréhension entre les humains. L'ouverture uniquement sonore avec cartouches informatifs sur les propos entendus disserte sur l'approximation des significations des langues avant d'approfondir la réflexion en jouant avec les différents anagrammes qu'offre le titre de la pièce et dont chaque lettre est portée par l'une des dix-huit comédiennes de la troupe qui ne compte aucun homme même pour les rôles masculins : choix de l'auteur...

Une réflexion complexe sur l'Amérique

La démocratie américaine n'a pas le même sens que la démocratie athénienne car elle a été fondée sur une théocratie par les premiers pèlerins qui étaient des calvinistes puritains. Puritanisme évoqué par le tableau éminemment tragique du couple obligé de vendre son enfant pour continuer à vivre. Ensuite, d'une scène de brouillard sortent, flous, de magnifiques tableaux de danses sacrificielles ou orgiaques qui laissent voir l'enfant vendue aux mains de ce qui semblent être des aristocrates précieux. Puis toujours derrière ce rideau, sorte de nuage transparent qui embrume l'image, d'autres danses semblent diviniser le symbole de la construction de la « démocratie » aux Etats-Unis dont les dates essentielles défilent dans le désordre sur ce rideau d'avant-scène.

Ce sont ces tableaux qui ont le plus marqué chaque spectateur par leur beauté. Dans la dernière scène, deux indiens discourent sur le langage. Et les propos qui terminent leur dialogue portent sur l'irréductibilité du langage : « ils n'ont pas de mots pour nos choses », « Nous n'avons pas de mots pour leurs choses ». Et donc sur la frontière entre les hommes qui peut devenir violence - ce qu'elle sera avec l'extermination des indiens par les blancs - ou richesse si l'on dépasse cette fracture linguistique. Ce thème de la langue était aussi l'enjeu de la pièce « Lenga » de Christophe Rulhes du GdRA donnée peu avant au Printemps des Comédiens 2017. Thème éminemment actuel si l'on s'intéresse aux rôles que jouent dans notre société la vérité, le mensonge, le réel et la virtualité.

Prochains spectacles Songes et Métamorphoses, de Guillaume Vincent et la Cie Midiminuit. Printemps des Comédiens à Montpellier du 23 au 25 juin.

Publié le 22 juin 2017 par A.K.

Fall, Fell, Fallen à la Sisyphe

Devant un parterre d'enfants mêlés aux adultes, le duo du Lonely Circus composé de Jérôme Hoffmann et Sébastien Le Guen a donné cette semaine au domaine d'Ô dans le cadre du Printemps des Comédiens, un spectacle original : « Fall, Fell, Fallen » conjugaison du verbe allemand signifiant tomber. Le premier est musicien, bidouilleur de musique électroacoustique et le deuxième, acrobate circassien et fildefériste. Leur numéro consiste à composer une œuvre de musique concrète sur la prestation acrobatique et en partie au moyen des instruments connectés de l'équilibriste. Cela donne une musique polyvalente faite d'hésitations, de suspense, de forces selon les exercices proposés suivant une construction en crescendo.

Au début, les enfants, médusés, pouvaient se demander si Sébastien Le Guen s'essayait aux exercices ou si ses chutes étaient maîtrisées. La suite les rassura, elles étaient maîtrisées. Ils riaient de bon cœur. De toutes les façons, à la fin de l'exercice, l'acrobate retombe au sol. Quoi qu'on fasse pour échapper à l'attraction, au final, celle-ci l'emporte. C'est une leçon à la Sisyphe.

Publié le 22 juin 2017 par A.K

Isabelle Huppert lit Sade à Montpellier

Grande déception hier soir à l'amphi d'Ô à la lecture de Sade par Isabelle Huppert. Entendait-on aussi mal dans tout l'amphithéâtre ? Nous ne comprenions pas les fins de phrases, certains mots étaient inaudibles. Nous devinions plus que nous n'entendions. Était-ce la logorrhée d'Isabelle Huppert qui ressemblait plus à une performance qu'à un désir d'entrer en communication avec un public ? Son comportement, ce soir-là, a été plus proche de celui d'un automate que de la femme de chair que nous attendions.

Isabelle Huppert dans la peau de deux sœurs aux destins opposés

Après la lecture off de la lettre passionnée d'Anne-Prospère de Launay, belle-sœur et grande amoureuse de Sade, elle surgit du noir se dirigeant d'un pas sûr et précipité directement sur le pupitre qui supporte le livre. Aucune attention au public. Pour une lecture, le quatrième mur s'est solidement maintenu entre elle et nous. Il est vrai que son choix est de jouer plus que de lire. Elle est tour à tour, accompagnée de la lumière, Justine dans toute sa naïveté et Juliette dans toute sa rouerie, sa forfanterie mais en même temps, elle est Le Marquis, jubilant, sûr de lui quand il s'agit de Juliette, narquois, moqueur, méprisant, lorsqu'il dépeint Justine et Isabelle Huppert tire quelques rires du public. Le jeu est fin mais bien rodé, mécanique.

Reste le texte de Sade, auteur réhabilité dans les années 70 parce qu'il écrit bien. On comprend pourquoi Gilles de Rais ne l'a pas été, la muse ne l'avait pas choisi.

 

Des textes sélectionnés par le philosophe Raphaël Enthoven

A trois siècles de nous, le français du XVIIIe paraît une autre langue, belle, précise, descriptive, riche. Mais la pensée que véhicule Sade, reflet de ses actes que racontent les minutes de ses multiples procès, se heurte souvent à celle des lecteurs. Aux récits de Justine que l'on dit « érotiques » déferlent dans la mémoire du public d'autres récits : ceux des femmes martyrisées de toutes les guerres jusqu'à aujourd'hui et ceux que l'on découvre aussi dans les faits divers. A travers les récits de Juliette, on entend le désir de vivre plus fort que la peur, la contrainte, le châtiment qui menaçaient toutes les femmes et qui les menacent encore. Le vice, pourquoi pas, à condition que les humains impliqués soient librement consentants. Etre libre, c'est très difficile.

Publié le 20 juin 2017 par A.K.