Avec Météo France : nouvelles simulations du climat : quel réchauffement en 2100 ?
De nouvelles simulations numériques du climat, passé et futur, dont les conclusions viennent d'être livrées, prévoient un réchauffement plus important en 2100. Ces conclusions contribueront de manière majeure au sixième rapport du Giec, dont la publication est prévue en 2021.
De nouvelles simulations pour le 6e rapport du Giec
La communauté internationale en climatologie est engagée dans un important exercice de simulations numériques du climat passé et futur. Ses conclusions contribueront de manière majeure au premier volet du sixième rapport d'évaluation du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), dont la publication est prévue en 2021. Les scientifiques français impliqués dans ce travail, notamment au CNRS, au CEA et à Météo-France, ont été les premiers à rendre leur copie et viennent de dévoiler les grandes lignes de leurs résultats. Les nouveaux modèles prévoient notamment un réchauffement plus important en 2100 que les versions précédentes. Ils progressent aussi dans leur description du climat à l'échelle régionale.
Nouvelles simulations : vers un réchauffement prononcé
Les scientifiques français regroupés au sein de la plateforme Climeri-France ont participé au programme mondial de simulations du climat (CMIP6) avec deux modèles climatiques développés l'un par le CNRM associé au Cerfacs et l'autre à l'IPSL. Début 2020, la base de données CMIP6 rassemblait les résultats de plus de 80 modèles climatiques conçus par une trentaine de centres climatiques dans le monde.
Nouvelles simulations : 5 points clés
Les deux nouveaux modèles français, mais également d'autres modèles étrangers déjà disponibles, simulent un réchauffement plus important à l'horizon 2100 que les versions précédentes établies en 2012, en particulier pour les scénarios les plus pessimistes en émissions.
1- La planète pourrait connaître un réchauffement de 6 à 7 °C à la fin du siècle par rapport à l'ère préindustrielle.
C'est ce que prévoient les modèles français lorsqu’ils intègrent le scénario le plus pessimiste en matière de concentrations de gaz à effet de serre et de contexte socioéconomique. Ce scénario repose sur une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles ; un réchauffement de la planète plus fort que ce qui était prévu par les précédentes simulations françaises, mais qui comportent des incertitudes, qu’il convient d’évaluer en prenant en compte un grand nombre de modèles.
Ces nouveaux modèles climatiques développés par le CNRM et l'Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) simulent mieux les grandes caractéristiques du climat récent que les précédents.
2- La température de la Terre à la fin du siècle dépend fortement des politiques climatiques mises en oeuvre aujourd'hui.
Les deux modèles français considérés s'accordent pour prévoir une hausse de la température moyenne du globe, au moins jusqu'en 2040. Au-delà, l'évolution globale des températures varie nettement en fonction du scénario retenu et des trajectoires d'émissions de gaz à effet de serre associées. La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend fortement des politiques climatiques mises en place dès maintenant et tout au long du XXIe siècle.
3- Atteindre l'objectif de 2 °C de réchauffement climatique fixé par l'Accord de Paris nécessite un effort d'atténuation très important.
Le scénario le plus optimiste permet tout juste de rester sous l'objectif des 2 °C, et au prix d'un dépassement temporaire de l'objectif de 2 °C au cours du siècle. Ce scénario implique une diminution immédiate des émissions de CO2 jusqu'à atteindre la neutralité carbone à l'échelle de la planète en 2060 ainsi qu'une captation du CO2 atmosphérique de l'ordre de 10 à 15 milliards de tonnes par an en 2100.
4- La banquise pourrait disparaître entièrement.................................
Aller plus loin : https://meteofrance.com/changement-climatique/quel-climat-futur/nouvelles-simulations-du-climat-quel-rechauffement
Planète : le changement climatique observé, avec Météo France
On constate une tendance claire au réchauffement, et même une accélération de celui-ci. Depuis 1850, selon le rapport 1,5 °C du Giec, la température moyenne du globe a augmenté d'environ 1 °C.
Le climat mondial varie
Depuis au moins deux millions d'années, le climat de la Terre varie entre glaciaire et interglaciaire avec une quasi-périodicité d'environ 100 000 ans. Le dernier maximum glaciaire a eu lieu il y a 21 000 ans. À cette époque, la température de la Terre n'était que de 4 °C à 7 °C inférieure à sa valeur actuelle, et pourtant le niveau de l'océan était plus bas de quelque 120 mètres. L'Amérique du Nord et l'Eurasie étaient recouvertes d'une couche de glace qui atteignait 1 à 2 km d'épaisseur et s'étendait jusqu'à New York et au nord de l'Allemagne.
La dernière déglaciation, entamée il y a 20 000 ans, s'est révélée climatiquement très favorable à notre espèce. Dans des conditions relativement stationnaires, propices au développement de l'agriculture et de l'élevage, les hommes ont pu croître et se multiplier : les populations humaines ont passé la barre du milliard d'individus vers 1800, puis celle des 7 milliards en 2011. Pour autant, cette période n'a pas été exempte de variations. À titre d'exemple, si l'on regarde l'évolution de la température moyenne dans l'hémisphère Nord depuis la fin du haut Moyen Âge, on peut identifier une période légèrement plus chaude entre l'an 950 et 1250 (« l'Optimum médiéval ») et une période plus froide entre 1450 et 1850 (« le Petit Âge glaciaire »).
Variation de la température moyenne à la surface de l'hémisphère Nord au cours des 1 300 dernières années.
Les reconstitutions à partir de modèles sont représentées par les courbes en couleur, les traits pleins désignant les moyennes multi-modèles.
Les régions ombrées en gris représentent des reconstitutions à partir de multiples données climatiques indirectes, sensibles à la température (cernes de croissance des arbres, forage de glace…) et d'enregistrements instrumentaux.
D'après le 5e rapport du Giec, 2013.
Le climat mondial s'est réchauffé au cours du XXe siècle
Depuis 1850, on constate une tendance claire au réchauffement climatique, et même une accélération de celui-ci. La température moyenne du globe a ainsi augmenté d'environ 1 °C et celle de la France métropolitaine de plus de 1,5 °C. La décennie 2010-2019 est la période de 10 années consécutives la plus chaude au moins depuis le début des mesures instrumentales, en 1850. En raison d'une forte variabilité naturelle, la température moyenne du globe peut, certaines années, être plus élevée ou plus basse que celle des années précédentes. Mais cette variabilité interannuelle ne doit pas être confondue avec l'évolution de fond : une tendance générale à la hausse marquée depuis plus d'un siècle. Près de la surface terrestre, la température du globe se réchauffe actuellement au rythme de 0,2 °C par décennie......
Aller plus loin : https://meteofrance.com/changement-climatique/observer/le-changement-climatique-observe-dans-le
Le climat futur en France, avec Météo France
La hausse des températures en France métropolitaine se poursuit dans le climat futur au cours du XXIe siècle, quel que soit le scénario considéré. Sans politique climatique, le réchauffement pourrait atteindre 4 °C à l'horizon 2071-2100 par rapport à la période 1976-2005.
Le climat futur en France à l'horizon 2050
En métropole dans un horizon proche (2021-2050) :
- une hausse des températures moyennes entre 0,6 et 1,3 °C (plus forte dans le Sud-Est en été) ;
- une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été, en particulier dans les régions du quart sud-est ;
- une diminution du nombre de jours anormalement froids en hiver sur l'ensemble de la France métropolitaine, en particulier dans les régions du quart nord-est.
Le climat futur en France d'ici la fin du siècle
D'ici la fin du siècle (2071-2100), les tendances observées en début de siècle s'accentueraient, avec notamment :
- une forte hausse des températures moyennes pour certains scénarios : de 0,9 °C à 1,3 °C pour le scénario de plus faibles émissions de gaz à effet de serre (RCP 2.6), mais pouvant atteindre de 2,6 °C à 5,3 °C en été pour le scénario de croissance continue des émissions (RCP 8.5) ;
- un nombre de jours de vagues de chaleur qui pourrait dépasser les 20 jours au sud-est du territoire métropolitain pour le scénario RCP 8.5 ;
- la poursuite de la diminution des extrêmes froids ;
- des épisodes de sécheresse plus nombreux dans une large partie sud du pays, pouvant s'étendre à l'ensemble du pays ;
- un renforcement des précipitations extrêmes sur une large partie du territoire, mais avec une forte variabilité des zones concernées.
En outre-mer, les températures pourraient augmenter fortement (jusqu'à 3,5 °C), contrairement aux précipitations qui vont diminuer, en particulier pendant la saison sèche. En fin de siècle, il est probable que la fréquence des cyclones tropicaux diminuera ou restera la même. Les précipitations moyennes et la vitesse moyenne du vent maximal associées aux cyclones tropicaux pourraient augmenter.
Des scénarios climatiques régionalisés
Pour analyser le futur du climat, les experts du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) utilisent (5e rapport d'évaluation du Giec) quatre trajectoires d'émissions et de concentrations de gaz à effet de serre, d'ozone et d'aérosols, ainsi que d'occupation des sols baptisés RCP (« Representative Concentration Pathways » ou « Profils représentatifs d'évolution de concentration »). Ces RCP sont utilisés par les différentes équipes d'experts (climatologues, hydrologues, agronomes, économistes …), qui travaillent en parallèle. Les climatologues en déduisent des projections climatiques globales ou régionales. Les économistes établissent des scénarios qui explorent toutes les possibilités d'évolutions technologiques et socioéconomiques compatibles avec les RCP.
Cette approche permet de prendre en compte l'effet des politiques climatiques sur la réduction d'émission de gaz à effet de serre et de tenir compte des évolutions du contexte socioéconomique depuis la fin des années 1990.
Poursuivre avec infographies sur : https://meteofrance.com/changement-climatique/quel-climat-futur/le-climat-futur-en-france
Avec le réseau Alien, "UN PLAN D'ACTION RÉGIONAL CONTRE LE CRABE BLEU EN OCCITANIE"
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Nouveau rapport du Giec : quelles solutions face au réchauffement climatique ?
Le 4 avril 2022, les experts du climat de l'ONU qui font partie du Giec ont publié un nouveau rapport consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces préconisations ont pour objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius comme cela avait été convenu avec l'Accord de Paris en 2015.
Remplacement des énergies fossiles, captage de CO2, limitation des émissions de méthane, réduction de la demande énergétique... Le troisième volet du rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) se penche notamment sur les différentes pistes à suivre afin de limiter au maximum le réchauffement climatique par rapport à l'ère pré-industrielle.
Ce rapport fait suite au deuxième volet du sixième rapport d'évaluation du Giec publié le 28 février 2022 qui portait sur les effets, les vulnérabilités et les capacités d'adaptation à la crise climatique. Quant au premier volet, en date d'août 2021, il concluait que le changement climatique était plus rapide que prévu (lire la suite de l'article sur Vie-publique.fr ).
Pour en savoir plus
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Hiver météorologique : selon Météo France, records de douceur et sécheresse dans le Sud-Est
Durant l’hiver 2021-2022, qui s’est terminé lundi 28 février, la France a été souvent sous l’influence de conditions anticycloniques. Les perturbations ont été peu fréquentes sur le sud du pays mais se sont accompagnées de fortes chutes de neige et de précipitations abondantes sur les Pyrénées début décembre puis début janvier, provoquant d’importantes crues et inondations des Landes et des Pyrénées-Atlantiques à l’Ariège. En revanche, sur le Sud-Est et la Corse, les pluies ont été quasi absentes. Sur le nord du pays, les passages perturbés ont été assez rares mais parfois agités, notamment du 16 au 21 février avec une succession de quatre tempêtes. Plusieurs épisodes tempétueux ont également concerné le pourtour méditerranéen et la Corse. Malgré un pic de froid du 20 au 22 décembre puis un net refroidissement du 12 au 27 janvier, une grande douceur a dominé sur l’ensemble du pays avec de nombreux records fin décembre-début janvier puis mi-février.
Les régions du sud du pays ont été marquées par la douceur, avec des températures qui ont battu des records, notamment fin décembre.
Fin décembre, une semaine de Fêtes jamais aussi douce
La fin de l’année 2021 a été la plus douce jamais mesurée en France depuis 1947. Les températures ont été pendant huit jours 5 °C plus chaud que la normale, avec un indicateur thermique national * de 10,7 °C entre le 24 et le 31 décembre. Cette fin d'année 2021 s’est placée ainsi sur la première marche du podium, devant 2002 (10,5 °C) et 2015 (9,8 °C)................................... En savoir plus : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/hiver-meteorologique-records-de-douceur-et-secheresse-dans-le-sud
Avec Météo France : Le printemps
En météorologie, le printemps couvre les mois de mars, avril et mai, c'est-à-dire la période pendant laquelle la durée du jour rallonge et l'ensoleillement progresse dans l'hémisphère Nord.
C'est une saison de contrastes. La transition entre la saison froide et les chaleurs estivales est progressive et plus ou moins précoce selon les années. Les journées froides et parfois humides se raréfient au fil de la saison et alternent avec des jours de plus en plus doux, parfois orageux ou très ensoleillés, au gré de la position des anticyclones et des dépressions.
Moyennés sur la saison, les températures et les cumuls de précipitations sont très variables selon les années.
Petit tour d'horizon des « normales » et des « extrêmes » du printemps
En moyenne, sur l'Hexagone, la température normale* de la saison est de 11,6 °C.
Le printemps le plus froid depuis 1900, est celui de 1962 avec 9,4 °C seulement (soit 2,2 degrés sous la normale).
Le printemps 2011 est le plus chaud avec une température moyenne de 13,6 °C, soit 2 degrés au-dessus de la normale.
Les trois printemps les plus chauds depuis 1900 (2011, 2020 et 2007) se sont tous produits au XXIe siècle.
Il tombe en moyenne ** sur la France métropolitaine environ 230 mm*** de précipitations chaque printemps.
Le printemps le plus pluvieux sur l'Hexagone depuis 1959 est le printemps 2001 avec 348,4 mm, soit une anomalie de près de 52 % par rapport à la normale**. Le printemps 2011, qui est aussi le plus chaud, est également le plus sec, avec 110,5 mm (soit un déficit de 48 % par rapport à la normale).
Poursuivre si besoin : https://meteofrance.com/comprendre-la-meteo/saisons/le-printemps
Rapport du Giec sur le climat : "La sortie de route a déjà eu lieu, l'enjeu est désormais de réduire le nombre de tonneaux", presse un auteur du rapport
"L'urgence aujourd'hui c'est de développer des mécanismes d'adaptation aux impacts du changement climatique", insiste François Gemenne, chercheur et co-auteur du rapport du Giec publié lundi.
Selon FranceInfo : La sortie de route a déjà eu lieu, l'enjeu est désormais de réduire le nombre de tonneaux", a déclaré lundi 28 février sur franceinfo François Gemenne, chercheur et co-auteur du rapport du Giec publié le même jour. Le Giec recommande d'accélérer les efforts sur la "politique d'adaptation" au réchauffement climatique, dont les effets sont déjà visibles dans le monde entier. "On a parfois l'impression que nous cherchons des prétextes pour regarder ailleurs", dénonce le chercheur, qui appelle à mettre en place "des infrastructures de protection, notamment face aux inondations ou au risque de submersion."
franceinfo : Dans ce rapport, le tableau est dramatique, pessimiste même sur l'avenir. Quelle est l'urgence ? Que faut-il faire rapidement ?
François Gemenne : L'urgence aujourd'hui, y compris pour la France et pour l'Europe, c'est de développer des mécanismes d'adaptation aux impacts du changement climatique. Nous avons longtemps cru, en tout cas en Europe, que les impacts du changement climatique se produiraient d'abord ailleurs, que ce seraient les autres qui seraient touchés ou que notre tâche face au changement climatique, c'était uniquement de réduire nos émissions..............................................
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