Vernissage vendredi 1er mars 2024 à 17h30
La série Au chaud débute dans une ferme à Fabrègues lors des études d’architecture de l’artiste. Elle y découvre une proximité avec la mort qui résonne en elle et lui procure le besoin de créer un espace protégé.
Elle y écrit :
« Il y avait 3 chiots blancs à la ferme; cette semaine, leur nombre est tombé à deux. Apparemment, le fermier a mis le tracteur en marche arrière et a écrasé le troisième des frères. Dans la ferme, où la mort était considérée comme naturelle, cet incident n'a pas créé une grande atmosphère de deuil. Après tout, les chiens n'étaient qu'un autre animal dans cette ferme, tout comme les chèvres, les moutons et les porcs, qui diminuaient chaque année. […] La nuit à la ferme est silencieuse, froide et sans lumière. Je rêve de ma maison, éclairée par des ampoules jaunes où les vapeurs de cuisson dégagent parfum et chaleur. »
Par la réutilisation et la superposition d’images, Isik Deniz Bayazit convoque des espaces peuplés de sa sœur jumelle, de son chat Diyez décédé, d’animaux errants ou encore des décors de son enfance, qui déjouent les règles du temps et des lois naturelles.
L’artiste investit le collage comme une forme de recherche écologique, mais aussi comme une manière de tisser ses souvenirs les uns aux autres et de donner vie à l’inanimé. Inspirée à la fois par la couleur des fauvistes, par le traitement floral ornemental de l’art nouveau et par les compositions dépassant le réel du réalisme magique, les œuvres d’Isik Deniz Bayazit créent un espace hors du monde, sûr et à l’abri du deuil.