Les grandes chansons françaises : " Utile " Julien Clerc.
Comme chaque semaine, Philippe Raybaud vous propose de découvrir une chanson française. Aujourd’hui, nous vous dévoilons : " Utile ".
“ UTILE ” ( Etienne Roda Gil / Julien Clerc ).
Julien Clerc se sert de son art et apporte un réconfort et un soutien aux malheurs qui frappent le monde tel quel les guerres et les attentas. « Utile » est une chanson engagée de Julien Clerc, sorti en 1992. Bien qu'il a toujours chanté l'amour, les événements n'échappent pas à ses couplets.
Celle-ci est écrite par le parolier Etienne Roda Gil. Dix ans de conflits ont opposé les deux artistes, ils se retrouvent à nouveau et décident de collaborer pour un nouvel album de Julien Clerc.
« Utile » est une chanson en hommage à la résistance au Chili sous Pinochet : « À quoi sert une chanson si elle est désarmée, me disaient des Chiliens, bras ouverts, poings fermés ».
Néanmoins, cette chanson a été utile et en cohérence avec plusieurs événements qui se sont produits en France. En effet, Julien Clerc l'a interprétée lors de l'attentat de Charlie Hebdo en 2015, mais aussi, dans la commémoration des funérailles de l'attenant de Nice en 2016 qui a fait tomber 86 victimes.
Julien Clerc l'a bel et bien chanté : « À quoi sert une chanson si elle est désarmée ? », le moins que l'on puisse dire c'est que sa chanson « Utile » est loin d'être désarmée, qu'elle porte des armes contre le terrorisme et toute autre forme d'injustice.
Paul-Alain Leclerc, dit Julien Clerc, nait en 1947 à Paris.
Après des études au lycée Lakanal à Sceaux avec son ami d'enfance de Bourg-la-Reine, Maurice Vallet dit « Momo », Paul-Alain Leclerc obtient son baccalauréat en 1965. Son père le destinant à de hautes études, il tente l'examen de Sciences Po puis s'inscrit à la faculté de droit en septembre 1966. Il décide finalement d'entamer un cursus d'anglais à la Sorbonne. Mais il néglige ses études et refait le monde avec ses camarades en cette année qui annonce les bouleversements de Mai 68.
À cette époque, il compose ses premiers morceaux, Maurice Vallet devenant son premier parolier. La rencontre décisive avec Étienne Roda-Gil dans le bistrot d'étudiant " L’Écritoire " a lieu probablement au printemps 1967. La légende veut que leur collaboration ait débuté en ce lieu lorsque le futur Julien Clerc, jeune étudiant en anglais, lance à la cantonade : « Qui veut m'écrire une chanson ? ». Roda-Gil sera son principal parolier, ce qui exclut vite Maurice Vallet.
L'écriture nouvelle de Roda-Gil est empreinte de nostalgie et de militantisme. Elle est alors associée à la voix, haut perchée et chargée de vibrato très serré, Julien, ainsi qu'à son sens de la mélodie. Ces différents éléments aboutiront à un succès. Il passe de longues heures au piano dans la maison de Bourg-la-Reine de sa petite amie que ses parents ont désertée.
Grâce à une relation familiale, il rencontre le directeur artistique d'une grande maison de disques et sort le 9 mai 1968 son premier 45 tours, La Cavalerie. La chanson de l'artiste, qui a pris le nom de scène de Julien Clerc, passe en boucle à la radio. Parlant d'« abolir l'ennui », elle trouve un écho dans la jeunesse de mai 1968 qui se découvre une idole toute neuve.
À l'automne 1968, Julien Clerc part en tournée avec Adamo. En mars 1969, il monte pour la première fois sur la scène de l'Olympia en première partie de Gilbert Bécaud et obtient un triomphe. C'est à cette occasion que Bertrand Castelli, hippie milliardaire et la productrice Annie Fargue lui rendent visite dans sa loge. Détenteurs des droits de la comédie musicale Hair pour la France, ils lui proposent le premier rôle. Julien Clerc refuse puis finit par accepter après avoir assisté à une représentation à Londres. Du 16 au 29 décembre 1970, il passe cette fois-ci en vedette à l'Olympia.
Philippe Raybaud