De la découverte de fossiles aux collections de statues-menhirs, l’Occitanie conserve les vestiges et la mémoire de son passé. Un patrimoine préhistorique mis à la lumière de tous grâce aux fouilles des chercheurs.
La main de l’homme a façonné l’histoire au fil des époques. Période la plus ancienne, la Préhistoire s’étend de l’apparition des premiers hommes sur Terre à l’invention de l’écriture. L’Occitanie conserve les vestiges de ce passé à travers les peintures rupestres des grottes, les mégalithes, et les collections d’objets exposés dans les musées. Un patrimoine révélé par les chercheurs, que la Région accompagne dans le cadre de fouilles programmées. L’objectif : permettre une diffusion auprès de tous les publics.
Des sites riches de toutes les époques
Les vestiges de l’Occitanie remontent à l’époque du Paléolithique (première période de la Préhistoire). Le Musée de Préhistoire de l’homme de Tautavel, dans les Pyrénées-Orientales, offre la possibilité de suivre les traces du plus vieil homme retrouvé sur le sol français (-450 000 ans). Autres sites majeurs pour percer les mystères de l’Homme de Néandertal, la grotte de Pech Merle [1] dévoile les plus belles pièces de l’occupation humaine dans le Quercy (Lot), et le Musée de l’Aurignacien (Haute-Garonne) présente plus de 300 objets découverts à Aurignac.
L’un des sites préhistoriques les plus célèbres d’Europe se situe en Ariège ! La grotte de Niaux a conservé ses œuvres datant du Paléolithique, et c’est à ce jour l’une des rares grottes ornées [2] ouvertes à la visite. L’Occitanie recèle par ailleurs de nombreuses grottes, dont certaines révèlent des trésors de cette époque, à l’image des grottes de Gargas (Hautes-Pyrénées), ou de la grotte d’Aldène (Hérault), qui a laissé de nombreuses traces de vie de l’ère mésolithique [3].
Vieilles de plus de 5 000 ans (époque du Néolithique [4]), les statues-menhirs [5] se distinguent par leur forme d’apparence humaine. L’Occitanie en possède l’une des plus grandes concentrations en Europe. Les départements du Tarn, de l’Aveyron, de l’Hérault, du Gard et de la Lozère conservent un ensemble exceptionnel. Quelques exemples de « La route des Statues-Menhirs d’Occitanie » : le circuit des statues-menhirs Montas, Rance et Rougier en Aveyron, le sentier des Immortels dans le Sidobre (Tarn), ou encore le Musée de la Préhistoire Régionale à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault).
Bon à savoir
L’oppidum d’Ensérune (34) est caractéristique de l’âge de ferL’Occitanie, une histoire plurimillénaire
L’héritage culturel de l’Occitanie est également influencé par l’occupation romaine : Nîmes, Javols, Narbonne, Nissan-lez-Ensérune, Séviac…, et les ordres religieux. Les Templiers ont laissé une forte empreinte en Aveyron, et le catharisme [6] a conduit les catholiques d’Albi à construire la cathédrale Sainte-Cécile pour affirmer leur puissance. De nombreux monuments ont été bâtis pour protéger les cités, comme Carcassonne et Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales). A noter : ces fortifications ne sont pas la seule prouesse technique de Vauban, l’ingénieur de Louis XIV, puisqu’il a aussi travaillé sur le Canal du Midi.
Des chercheurs mobilisés pour notre héritage culturel
Du terrain à l’exploration scientifique, les archéologues de l’INRAP (Institut National De Recherches Archéologiques Préventives) ont pour obligation de mener des fouilles préventives sur les chantiers de construction, où des vestiges enfouis sont voués à disparaître [7]. Exemple concret à Uzès (Gard), où les investigations menées au lycée Gide ont révélé des mosaïques datant de l’époque romaine.
Autre champ de la recherche archéologique, les fouilles programmées [8]. La Région soutient ces projets de recherche qui renforcent les connaissances sur les civilisations disparues. Ces investigations ont récemment permis aux chercheurs de s’intéresser aux derniers secrets d’Aurignac (Haute-Garonne). Un chantier qui fait partie de la vingtaine de projets archéologiques autour de la Préhistoire soutenus par la Région en 2022, parmi lesquelles la grotte de la Crouzade à Gruissan (Aude), et le campement aurignacien de Régismont-le-Haut à Poilhès (Hérault).
En 2022, la Région s’est engagée à appuyer la recherche et valoriser le patrimoine archéologique à travers le Défi-clé « Sciences du passé ». Une approche pluridisciplinaire qui vise à promouvoir une recherche fondamentale autour du patrimoine archéologique régional, tout en intégrant la question de la transmission des savoirs auprès du grand public.
[1] Les galeries de la grotte de Pech Merle ont été découvertes le 4 septembre 1922. Cette année, de nombreuses animations sont organisées pour célébrer le centenaire de cette découverte.
[2] Une grotte ornée présente des dessins, peintures, gravures, et sculptures en bas-relief exécutées sur les parois d’une grotte.
[3] Seconde partie de la Préhistoire, le mésolithique voit l’apparition d’outils en pierre de plus en plus petits. C’est également la période des derniers chasseurs cueilleurs nomades.
[4] Dernière période de la Préhistoire, le Néolithique marque le début des premiers villages et l’invention de l’agriculture.
[5] Les statues-menhirs font partie de la famille des mégalithes, des monuments constitués d’une ou plusieurs pierres.
[6] Le catharisme est un mouvement dissident de la religion catholique en Europe à l’époque du Moyen-Âge.
[7] Depuis 2001, une loi encadre cette pratique et impose un diagnostic préalable à tout projet d’aménagement, qu’il soit public ou privé (construction d’un lotissement, d’une habitation…), afin de préserver les vestiges qui pourraient être détruits.
[8] Menées par un chercheur ou un groupement de chercheurs, les fouilles programmées sont soumises à l’avis favorable de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) et des Commissions territoriales de la recherche archéologique (CTRA).